Les marchés encore frileux à cause du conflit en Ukraine

Les investisseurs évitaient toute prise de risques sur les marchés mardi, à l'amorce d'une nouvelle offensive russe sur Kiev, provoquant la baisse des actions et des obligations, et la remontée au-dessus des 100 dollars du baril de pétrole. (AFP)
Les investisseurs évitaient toute prise de risques sur les marchés mardi, à l'amorce d'une nouvelle offensive russe sur Kiev, provoquant la baisse des actions et des obligations, et la remontée au-dessus des 100 dollars du baril de pétrole. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Les marchés encore frileux à cause du conflit en Ukraine

  • Les deux cours du pétrole de référence, le Brent et le WTI, dépassaient tous deux les 100 dollars le baril, prenant plus de 5%
  • En réaction au conflit, les sanctions occidentales contre l'économie russe se multiplient et visent son «effondrement», selon Le Maire

PARIS: Les investisseurs évitaient toute prise de risques sur les marchés mardi, à l'amorce d'une nouvelle offensive russe sur Kiev, provoquant la baisse des actions et des obligations, et la remontée au-dessus des 100 dollars du baril de pétrole. 

Les places européennes étaient ancrées dans le rouge: Paris perdait 2,13%, Francfort 1,83%, Milan 1,94% et Londres 0,56% vers 14H50 GMT.


Aux Etats-Unis, Wall Street résistait mieux mais évoluait tout de même dans le rouge, avec une baisse de 0,48% pour le Dow Jones et de 0,24% pour l'indice élargi S&P500.


La Bourse de Moscou était elle toujours fermée mardi sur décision de la banque centrale russe, et devrait le rester toute la semaine. 


Les deux cours du pétrole de référence, le Brent et le WTI, dépassaient tous deux les 100 dollars le baril, prenant plus de 5%. 


"L'incertitude quant à l'évolution future dans les régions en guerre, et la spirale des sanctions qui se met en place et qui a des effets économiques négatifs, et pas seulement pour l'économie russe", pèsent sur les investisseurs, commente Jochen Stanzl, pour le courtier CMC Market.


L'armée ukrainienne fait face à une nouvelle offensive des forces russes sur Kiev, Kharkiv, plusieurs villes du pays et le grand port de Marioupol, au lendemain de premiers pourparlers infructueux.


L'armée russe va frapper des infrastructures des services de sécurité ukrainiens à Kiev et a appelé mardi en conséquence les civils vivant à proximité à fuir. 


En réaction au conflit, les sanctions occidentales contre l'économie russe se multiplient et visent son "effondrement", selon le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Ukraine: le pétrole continue à flamber, le Brent dépasse les 110 dollars

Les prix du pétrole continuaient leur flambée mercredi, le baril de Brent dépassant les 110 dollars pour la première fois depuis 2014, poussés par la guerre en Ukraine et les craintes pour l'approvisionnement mondial.


Le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai atteignait 110,87 dollars vers 03H00 GMT en Asie, en hausse de 5,6%, tandis que le WTI américain s'envolait de 5,7% à 109,22 dollars.


Les investisseurs craignent un brusque déclin des exportations de pétrole par la Russie en raison des sanctions internationales.


"Les problèmes de la chaîne d'approvisionnement et les pressions inflationnistes restent la première préoccupation de nombreux investisseurs dans le monde", a expliqué Andy McCormick, analyste chez T. Rowe Price.

De nombreuses entreprises ont annoncé se désengager d'entreprises ou projets russes.  


A nouveau pris de fortes craintes, les acteurs des marchés délaissaient les actions pour se ruer vers les obligations d'Etat, jugées moins risquées. 


Le rendement de la dette allemande à dix ans repassait en négatif, une première depuis fin janvier. Il avait dépassé les 0,30% mi-février. Les bons du Trésor américain à dix ans offraient un taux de rendement de 1,76% vers 14H40 GMT, au plus bas en un mois.


Outre les incertitudes de la guerre, les investisseurs s'attendent à ce que les nouvelles difficultés économiques poussent les banques centrales à plus de prudence dans leur politique de lutte contre l'inflation et donc à une moindre remontée de leurs taux directeurs. 


L'or, autre actif plébiscité en temps de crise, prenait 0,63% à 1.921,20 dollars l'once.


Pétrole et gaz s'emballent

Les prix du pétrole et du gaz s'emballaient aussi, les sanctions russes sur les exportations étant "une question de temps et non de probabilité", selon des analystes comme Neil Wilson, de Markets.com.


Le baril de Brent s'échangeait à 103,82 dollars, celui de WTI à 101,40 dollars. 


La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne.


Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence s'envolait de 16,17% à 114,20 euros le mégawattheure. Le prix était monté jusqu'à 143,30 euros le 24 février.  


D'autres matières premières, comme l'aluminium ou le nickel, restaient aussi proches de leur record.

Guerre en Ukraine: nouveaux records des cours du maïs et du blé sur le marché européen

Les prix du blé meunier et du maïs ont clôturé mardi à un nouveau record sur le marché européen, respectivement à 351,25 et 340 euros la tonne sur l'échéance de mars 2022, galvanisés par la crise russo-ukrainienne.


Les cours des céréales ont poursuivi leur envolée de la veille, alors que "la crise s'installe": les ports ukrainiens sont toujours bloqués et la demande est forte, avec "des acheteurs qui cherchent des solutions" pour remplacer les cargaisons ukrainiennes sur lesquelles ils espéraient pouvoir compter, a expliqué à l'AFP Damien Vercambre, courtier pour le cabinet Inter-Courtage.


"Rien n'a vraiment changé aujourd'hui, mais les marchés commencent à prendre la mesure de la situation: les exportations totalement à l'arrêt en provenance d'Ukraine et l'urgence de trouver de nouveaux débouchés", a-t-il poursuivi.


L'Egypte, qui cherche depuis trois jours à acheter du blé, "a une nouvelle fois annulé son appel d'offres, jugeant probablement les prix trop élevés", a relevé le cabinet Agritel.


La situation est très tendue sur le maïs: "A ce jour l'Ukraine a exporté 18,7 millions de tonnes de maïs sur un total attendu d'ici la fin de campagne à plus de 33 millions de tonnes", rappelle Agritel.

L'automobile et les banques perdantes

Les valeurs les plus exposées à la Russie, les banques, l'automobile ou encore le secteur aérien, continuaient de dévisser. 


A Paris, Renault chutait de 6,64%, soit près de 13% en deux jours. L'énergéticien Engie plongeait de près de 10%. 


En Allemagne Commerzbank (-5,59%) ou Deutsche Bank (-5,04%) reculaient aussi nettement. 


Airbus (-5,13%) ou encore la compagnie aérienne EasyJet (-6,90%) souffraient également. 


A l'inverse, la défense était de nouveau recherchée, notamment Thales (+7,43%) en France, l'allemand Hensoldt (+21,80%) ou l'Italien Leonardo (+3,02%)

Le dollar se renforce

Vers 12H20 GMT, l'euro perdait 0,60% par rapport au dollar, à 1,1151 dollar, le billet vert étant considéré comme une valeur refuge. 


Le rouble reculait encore de 2,56% face au dollar, après avoir perdu 30% en raison des sanctions contre la Russie.


Le bitcoin prenait 6,32% à 44.300 dollars, après un bond de 6,7% la veille.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com