Télétravail: le C20 se demande s’il est temps de retourner au bureau

L'idée du télétravail, bien que géniale à court terme, est devenue fatigante, selon une table ronde de la société civile. (AFP)
L'idée du télétravail, bien que géniale à court terme, est devenue fatigante, selon une table ronde de la société civile. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Télétravail: le C20 se demande s’il est temps de retourner au bureau

  • La pandémie de coronavirus a forcé chacun à apprendre, à travailler et à communiquer dans un environnement en ligne
  • Il doit exister une meilleure compréhension entre le leadership et l’autorité en cette ère numérique

DUBAÏ: L'ère du numérique a transformé la façon dont les gens travaillent et vivent. Elle est devenue plus évidente à mesure que la pandémie de coronavirus a forcé chacun à apprendre, à travailler et à communiquer dans un environnement en ligne.

Lors d’un débat, intitulé «l'avenir du travail», durant le 2e jour du Sommet de la société civile 20 (C20), un groupe d'experts et de chefs d'entreprise ont échangé sur le leadership à l'ère du numérique. 

Le C20 est l'un des huit groupes d'engagement officiels du Groupe des vingt (G20), qui permet aux représentants de la société civile de faire valoir une voix non gouvernementale et non commerciale.

Interrogés lors de la session «Repenser le leadership à l’ère numérique», ils ont déclaré être d’accord sur le fait que le leadership doit travailler de pair avec la technologie et qu’« il doit exister une meilleure compréhension entre le leadership et l’autorité en cette ère numérique».

«Le leadership a parfois besoin d'autorité, parfois non», explique Salma al-Yassir, cofondatrice de Womaneze, soulignant qu'il est important de comprendre la différence entre les deux.

En outre, ajoute Salma al-Yassir, le manque de compréhension crée des craintes sous-jacentes, conduisant à une certaine résistance au changement comme le passage à un travail axé sur la technologie.

Pour Roberto Croci, directeur général de Microsoft pour les start-up de la région Moyen-Orient, le leadership à l'ère du numérique ne concerne pas la technologie, mais plutôt les personnes.

«Il est centré sur l'humain. Les dirigeants ne comprennent pas bien leur rôle, pensant toujours à eux-mêmes… mais il s'agit des autres», explique Roberto Croci au panel.

«Un leader doit se révéler vulnérable, c’est normal d'être humain. Un bon leader devrait poser les bonnes questions, car il ne possède pas toutes les réponses.»

Anastasia Dedyukhina, fondatrice de Consciously Digital, pense aussi que «le leadership devrait travailler de pair avec la technologie».

«Un grand leader n'écoute pas seulement les gens, mais aussi les suggestions. La pandémie de coronavirus est un exemple parfait, si un dirigeant écoute les employés, cela revigorera le leadership», ajoute-t-elle.

Mais Mme Dedyukhina avertit: «Les outils technologiques ne sont pas nécessairement neutres. Certains finissent par mettre les travailleurs en laisse numérique.»

«De petites choses – comme la communication numérique par rapport à la communication personnelle – font une grande différence… l'adoption de la technologie a un effet sur les employés», explique-t-elle.

«La technologie fait des ravages chez les gens. Ce n’est pas notre état naturel. On ne peut pas s'attendre à ce que nous restions devant un écran pendant des heures. Les entreprises doivent en être conscientes et en tenir compte», commente Salma al-Yassir.

Pour Roberto Croci, certains dirigeants n’actualisent pas leur façon d’évaluer les personnes sur leurs performances.

«Les gens doivent être récompensés sur les résultats et l'impact. Qui se soucie si vous travaillez neuf heures sur votre ordinateur portable? Le comportement des dirigeants montrent comment respecter les employés», explique M. Croci.

«Nous voyons des signes de “fatigue numérique” dans cette nouvelle normalité. Les longues réunions ne sont pas normales et ne sont pas saines.»

Les personnes interrogées ont également émis des opinions critiques sur le télétravail, devenu la norme pour les travailleurs du monde entier depuis la pandémie de coronavirus. 

«À court terme travailler à domicile peut être formidable, mais les six derniers mois ont plus ressemblé à de la survie», décrit Anastasia Dedyukhina. Elle mentionne une étude dans laquelle les employés à domicile déclarent qu’il sont impatients de retourner au travail de bureau, car ils craignent que leur évolution professionnelle ne soit compromise par leur absence physique.

«L'idée de s'approprier une journée semble au départ géniale mais cela ne dure pas, puis cela devient fatiguant. Il est peut-être temps pour les dirigeants de se remettre en question et de donner aux travailleurs le choix de travailler à domicile ou au bureau», reprend Salma al-Yassir.

«Il est peut-être temps de faire une combinaison de propositions, de faire confiance aux gens dans leur travail.»

«Comment évaluez-vous vos employés?… Vous ne devez pas nécessairement être un Google ou un Microsoft. C'est la façon dont vous vous souciez d’eux qui est importante. Considérez vos employés comme des êtres humains. Demandez-vous si vous accepteriez les mêmes conditions… Nous avons besoin d’un leadership centré sur l’humain en ces temps difficiles», ajoute M. Croci de Microsoft.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.