Feu vert pour le démarrage de la méga-usine Tesla près de Berlin

Le PDG de Tesla, Elon Musk, posant pour une photo sur le site de construction de la nouvelle usine, en Allemagne. (AFP).
Le PDG de Tesla, Elon Musk, posant pour une photo sur le site de construction de la nouvelle usine, en Allemagne. (AFP).
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Publié le Vendredi 04 mars 2022

Feu vert pour le démarrage de la méga-usine Tesla près de Berlin

  • La première «gigafactory» d'Elon Musk sur le continent européen s'étend sur 300 hectares, et sera basée près de Berlin
  • Il manquait en effet à Tesla un permis de construire définitif, le groupe ayant fait le pari de lancer les travaux sur la base d'autorisations provisoires

BERLIN: Soulagement pour Tesla: le constructeur américain a reçu vendredi l'agrément final pour lancer la production de véhicules électriques dans sa première "méga-usine" européenne, près de Berlin, après de nombreuses péripéties administratives.

L'autorisation tant attendue a été notifiée par les autorités du Brandebourg, la région voisine de Berlin.

Elle met un terme à un feuilleton administratif et judiciaire ayant retardé le démarrage de l'usine située au sud de la capitale, à Grünheide, initialement prévu pour l'été 2021. 

Il manquait en effet à Tesla un permis de construire définitif, le groupe ayant fait le pari de lancer les travaux sur la base d'autorisations provisoires.

La première "gigafactory" d'Elon Musk sur le continent européen s'étend sur 300 hectares. A terme, 500.000 véhicules -les Tesla Model Y, des SUV 100% électriques- devraient sortir des chaînes chaque année.

Le constructeur, qui a fabriqué près d'un million de voitures l'an dernier, compte sur ce nouveau site pour augmenter sa capacité de production et répondre à la demande croissante "qui se traduit actuellement par des retards de 5 à 6 mois pour les modèles Y", observaient récemment les analystes de la société Wedbush.

L'arrivée, au pays de Volkswagen et Mercedes, de leur principal rival dans la course à la voiture électrique s'annonce comme un électrochoc pour l'industrie automobile allemande.

Lézards protégés

Herbert Diess, la patron de Volkswagen, qui ne cache pas sa fascination pour Tesla, s'inquiétait il y a peu que L'Américain prévoit de fabriquer à Grünheide une voiture en dix heures, quand la principale usine électrique du géant allemand passe actuellement encore "plus de 30 heures" sur un modèle.

"Le début de la production de Tesla est un tournant pour l'Allemagne", estime l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer.

Installée sur le territoire de l'ancienne Allemagne de l'Est, l'usine Tesla est "une bonne nouvelle pour l'économie allemande", a salué la Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK). "En moins de trois ans, un projet d'investissement de plusieurs milliards d'euros a été lancé et construit".

Le chantier a pourtant dû affronter l'opposition de certaines associations, inquiètes de l'impact écologique du site.

La justice a ordonné à plusieurs reprises la suspension des travaux, notamment pour analyser l'impact sur l'habitat naturel d'espèces protégées de lézards et de serpents.

La consommation d'eau de la future usine est aussi en cause: elle est située dans des localités déjà en tension, touchées ces trois dernières années par des sécheresses estivales.

Ces inquiétudes ont retardé la délivrance du permis de construire définitif. Les autorités administratives ont dû étudier scrupuleusement l'ensemble du dossier, "une tâche colossale", ont-elles commenté vendredi en délivrant l'autorisation qui compte pas moins de 400 pages.

D'autant que Tesla a modifié plusieurs fois sa demande d'agrément, ajoutant au projet la construction à venir d'une usine géante de batteries.

Les critiques ont été balayées par Elon Musk, venu régulièrement superviser le chantier.

Comité d'entreprise 

Dans son usine allemande, Tesla a déjà commencé à tester "la fabrication d'un nombre limité" de voitures. La production en série devrait débuter prochainement. 

Si la concurrence s'exacerbe sur le créneau disputé de la voiture électrique, Tesla continue de dominer ce marché et son système de production incluant la maîtrise du logiciel et du système de batterie fait référence.

Le défi de Tesla sera aussi de trouver des employés, dans un pays où le manque de main d'œuvre est de plus en plus criant et accentué par la reprise économique après la pandémie.

Le groupe américain devra par ailleurs s'adapter au contexte local: il a déjà dû accepter -à contrecœur- l'instauration d'un comité d'entreprise, acteur central du modèle syndical allemand de "cogestion", qui donne de nombreux pouvoirs de décision aux salariés.

Les élections des représentants, qui se sont tenues fin février, ont toutefois permis à la liste "Gigavoice", proche de la direction, de l'emporter.

L'usine emploie actuellement entre 2.500 et 3.000 salariés, selon des sources syndicales. Il s'agit essentiellement de cadres, à ce stade. 

Elle devrait compter à terme 12.000 personnes, selon la presse allemande, un chiffre non confirmé par Tesla.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.