Présidentielle: les candidats écologiste et socialiste manifestent pour l'Ukraine

 La maire de Paris Anne Hidalgo avec les maires de Bialystok et de Varsovie lors d'une réunion des maires des capitales européennes pour exprimer leur soutien à l'Ukraine, Varsovie, Pologne. (AFP).
La maire de Paris Anne Hidalgo avec les maires de Bialystok et de Varsovie lors d'une réunion des maires des capitales européennes pour exprimer leur soutien à l'Ukraine, Varsovie, Pologne. (AFP).
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Présidentielle: les candidats écologiste et socialiste manifestent pour l'Ukraine

  • L'écologiste Yannick Jadot a promis de maintenir la mobilisation et le soutien au peuple ukrainien
  • La socialiste Anne Hidalgo a prôné sur France 2 «l'unité» et «la livraison des armes en Ukraine»

PARIS : L'Ukraine est restée au coeur de la campagne présidentielle samedi avec les manifestations contre la guerre menée par la Russie auxquelles ont participé à Paris les candidats écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo qui, comme les autres prétendants, critiquent le désormais candidat Emmanuel Macron.

C'est le candidat EELV qui a été le plus incisif en dénonçant une "complicité inacceptable" du géant français TotalEnergies avec Moscou et en fustigeant le fait que l'entreprise "reste la dernière multinationale du pétrole et du gaz présente en Russie" après l'invasion de l'Ukraine.

"Si j'étais à la place d'Emmanuel Macron, j'imposerais à Total la fin de sa complicité avec Vladimir Poutine et ce qui se passe en Ukraine. J'imposerais à Total de quitter la Russie", a-t-il déclaré à CNews.

TotalEnergies, qui réalise en Russie 3 à 5% de ses revenus totaux, a indiqué qu'il n'apporterait "plus de capital à de nouveaux projets" dans le pays, sans toutefois évoquer un retrait ou une suspension d'activité, comme son concurrent BP.

En meeting au Havre, le candidat communiste Fabien Roussel s'en est pris à "ces multinationales françaises, inscrites au CAC 40, les Total, les BNP, les LVMH et tant d'autres, qui pourraient encore en 2022 s'enrichir pendant cette guerre comme ils l'ont fait pendant la pandémie".

« Profiteurs de guerre »

"Il est hors de question que nous acceptions de voir aujourd'hui nos factures s'envoler en même temps que leur bénéfices et leur dividendes. Il y a des profiteurs de pandémie, il y a des profiteurs de guerre", a-t-il lancé.

Anne Hidalgo, sur la ligne européenne et de l'exécutif sur ce dossier, préconise une aide économique à Kiev et des sanctions contre Moscou. Il faut aussi "une mobilisation de la communauté internationale et des opinions publiques" et "livrer des armes, notamment à l'Ukraine, pour que les Ukrainiens puissent se battre", a-t-elle rappelé sur BFMTV.

Le patron du parti présidentiel LREM Stanislas Guérini avait pour sa part appelé sur LCI à participer à la manifestation à Paris pour "montrer notre solidarité totale avec le peuple ukrainien", ajoutant que la France continuerait à accueillir des réfugiés et à "livrer des armes" à l'Ukraine.

Interrogée lors d'un déplacement au Grau-du-Roi (Gard), Marine Le Pen a de son côté réitéré son opposition à la livraison d'armes car "c'est rajouter des armes à la guerre".

"C'est sur la diplomatie qu'il faut tout miser" et "réfléchir à des sanctions mais dont je dis qu'elles ne doivent pas avoir comme conséquence l'effondrement économique de notre propre pays", a-t-elle affirmé sans autre précision.

Sur un plan plus politique, la candidate RN a jugé "choquant" le "mélange des genres entre le président de la République et le candidat" après la diffusion vendredi d'une vidéo de campagne d'Emmanuel Macron tournée dans son bureau à l'Elysée.

Plus tard, dans un meeting à Aigues-Mortes, Marine Le Pen a estimé que tout était "fait pour endormir l'opinion". 

La situation en Ukraine, "ne justifie absolument pas la tentation d'Emmanuel Macron d'échapper aux exigences d'une campagne électorale et aux exigences de la démocratie: celle de rendre compte de son bilan, celle d'accepter le débat d'idées", a-t-elle clamé.

A l'unisson, la candidate LR Valérie Pécresse réclame que le candidat Macron vienne "dans l'arène pour débattre", estimant qu'un débat télévisé est "absolument nécessaire" avant le premier tour. Yannick Jadot juge que cela serait "aberrant qu'il (Macron) n'y participe pas".

« Waterloo sécuritaire »

Réponse du camp présidentiel: "Cela fait cinq ans que le président débat avec les Français", a souligné le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt sur FranceInfo. "Je ne suis pas sûr qu'un débat à 12 autour d'une table, avec parfois des choses un peu étonnantes dans les propositions des uns et des autres, soit l'exercice le plus utile", a-t-il ajouté.  

Porté par sa gestion de la crise en Ukraine, Emmanuel Macron continue à progresser dans les derniers sondages. Il est même crédité de 30,5% des intentions de vote, en hausse de 4 points en une semaine, selon une étude Ipsos-Sopra-Steria publiée samedi, et battrait au second tour sa rivale la plus proche Marine Le Pen (59% contre 41%).

La primaire populaire, initiative citoyenne qui avait soutenu Christiane Taubira à la présidentielle avant que celle-ci ne jette l'éponge faute de parrainages, a par ailleurs annoncé "soutenir et faire campagne" pour "l'Union populaire" de Jean-Luc Mélenchon.

Et à droite, Valérie Pécresse en meeting à Metz après avoir jugé ses rivaux d'extrême droite "discrédités" par leur "allégeance à Poutine par le passé", a concentré ses saillies contre Emmanuel Macron.

Selon elle, le bilan d'Emmanuel Macron "a des allures de dépôt de bilan", a-t-elle chargé, pointant le "Waterloo sécuritaire" du chef de l'Etat ou encore le "drame français" de la "dépendance aux importations" et le déficit de la balance commerciale.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.