Convalescent, Trump reprend la route de campagne, direction la Floride

Le ton est aussi monté entre les équipes de Donald Trump et de son rival démocrate Joe Biden autour de leurs prochains débats, revirements et rebondissements ajoutant à la confusion dans une campagne présidentielle déjà bouleversée par la pandémie (Photo, AFP).
Le ton est aussi monté entre les équipes de Donald Trump et de son rival démocrate Joe Biden autour de leurs prochains débats, revirements et rebondissements ajoutant à la confusion dans une campagne présidentielle déjà bouleversée par la pandémie (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 09 octobre 2020

Convalescent, Trump reprend la route de campagne, direction la Floride

  • Je pense que je vais essayer de faire un meeting de campagne samedi soir, si on a assez de temps pour l'organiser, a affirmé Trump
  • Mené dans les sondages par son rival démocrate Joe Biden à 26 jours de la présidentielle, le tribun veut reprendre sa campagne, brusquement interrompue par la maladie, le 2 octobre

WASHINGTON: Quelques jours après avoir quitté l'hôpital où il était soigné pour son infection au coronavirus, Donald Trump a affirmé qu'il envisageait de participer à un meeting de campagne dès samedi en Floride, un État clé pour la présidentielle du 3 novembre, alors même que les démocrates mettent en doute sa capacité à gouverner.

«Je pense que je vais essayer de faire un meeting de campagne samedi soir, si on a assez de temps pour l'organiser, mais nous voulons avoir un meeting, probablement en Floride, samedi soir», a dit sur Fox News M. Trump, dont la voix était par moments enrouée.

Peu de temps avant, son médecin avait ouvert la porte à son retour à des activités publiques samedi, affirmant que le président avait «globalement extrêmement bien réagi au traitement» contre la Covid-19.

Samedi marquera le dixième jour depuis que le milliardaire républicain a été testé positif, et «sur la base de la trajectoire des diagnostics avancés que l'équipe mène, je m'attends à ce que le président puisse reprendre ses activités publiques à ce moment-là sans risque», a affirmé le médecin de la Maison-Blanche, Sean Conley, sans indiquer s'il avait été testé négatif.

Mené dans les sondages par son rival démocrate Joe Biden à 26 jours de la présidentielle, le tribun veut reprendre sa campagne, brusquement interrompue par la maladie, le 2 octobre.

Hospitalisé vendredi soir, il était rentré trois jours plus tard, dans une mise une scène théâtrale, à la Maison-Blanche.

Après plusieurs vidéos débridées postées sur son compte Twitter, Donald Trump avait donné jeudi matin son premier entretien depuis ce diagnostic.

Une interview décousue de plus d'une heure sur Fox Business, dans laquelle il avait, pèle-mêle, qualifié de «monstre» la démocrate Kamala Harris première colistière noire qui pourrait devenir la première femme vice-présidente des États-Unis  de «déficient intellectuellement» Joe Biden, mais aussi, de manière très inhabituelle, pris à partie deux de ses ministres les plus loyaux, Mike Pompeo et Bill Barr.

Quant au coronavirus, qui a fait plus de 210 000 morts aux États-Unis, le président, âgé de 74 ans et cliniquement obèse, avait réaffirmé qu'il se sentait en grande forme.

Doutes sur les capacités de Trump

Donald Trump souffre «d'une dissociation de la réalité qui serait amusante si elle n'était pas si meurtrière», a réagi la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en rappelant le lourd bilan des États-Unis, pays le plus endeuillé du monde par la pandémie.

Puis, coup de tonnerre, elle a annoncé qu'elle allait présenter, vendredi, une loi pour créer une commission afin d'enquêter sur les capacités de Donald Trump à diriger les États-Unis.

Cette commission entre dans le cadre du 25e amendement de la Constitution américaine, qui prévoit que le président cède les rênes du pouvoir à son vice-président s'il n'est plus en situation de gouverner.

Nancy Pelosi présentera le texte en conférence de presse au Congrès, vendredi à 14 h 15 GMT.

Une véritable déclaration de guerre aux républicains, qui ont réagi avec une virulence rare en accusant la démocrate d'envisager un «coup d'État».

L'issue de cette initiative reste ainsi très incertaine, Donald Trump bénéficiant d'un large soutien dans son parti notamment au Sénat, où il est majoritaire.  «J'estime que les citoyens doivent connaître l'état de santé du président», avait martelé Nancy Pelosi, bête noire de Donald Trump.

«C'est Nancy la Folle qui devrait être en observation. Ils ne l'appellent pas la Folle pour rien!», a réagi Donald Trump sur Twitter.

Confusion sur les débats

Le ton est aussi monté entre les équipes de Donald Trump et de son rival démocrate Joe Biden autour de leurs prochains débats, revirements et rebondissements ajoutant à la confusion dans une campagne présidentielle déjà bouleversée par la pandémie.

Après avoir jugé «inacceptable» de participer à un débat virtuel la semaine prochaine, Donald Trump a exigé de débattre deux fois en personne contre son rival: le 22 octobre comme prévu et lors d'une rencontre supplémentaire le 29, à cinq jours seulement de la présidentielle américaine.

Une proposition immédiatement rejetée par l'équipe de Joe Biden.

Rendre le débat du 15 virtuel vise à «garantir la sécurité de tous les participants», avait justifié la Commission indépendante d'organisation.

Au grand dam des démocrates, le locataire de la Maison-Blanche avait fait l'annonce choc de son diagnostic moins de trois jours après avoir débattu, en personne, avec Joe Biden, 77 ans.

Ayant de nouveau été testé négatif jeudi, le démocrate s'est rendu dans l'Arizona, l'un des États clés qui pourraient tomber dans l'escarcelle démocrate et faire basculer le résultat le 3 novembre.


Pékin dit avoir « émis un avertissement » à un navire militaire américain en mer de Chine méridionale

Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux
  • Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois"

PEKIN: La Chine a affirmé vendredi avoir suivi un bâtiment de la marine des Etats-Unis et "émis un avertissement" à son encontre près des îles Paracels dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale.

Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux, a indiqué Tian Junli, porte-parole de la zone de commandement sud de l'armée chinoise, dans un communiqué.

Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois", a écrit M. Tian en recourant à l'appellation chinoise des îles Paracels.

Ces îles sont également revendiquées par le Vietnam, et la souveraineté chinoise n'est pas reconnue internationalement.

"Les actions des Etats-Unis violent gravement la souveraineté et la sécurité de la Chine", a estimé le porte-parole.

M. Tian a accusé Washington de provoquer des "risques en matière de sécurité en mer de Chine méridionale" et d'être le "plus grand pourfendeur" de la paix et de la stabilité dans la région.

La marine des Etats-Unis a indiqué dans un communiqué que son bâtiment avait "fait valoir les droits et les libertés de navigation en mer de Chine méridionale près des îles Paracels".

"Au terme de l'opération, le USS Halsey (...) a continué ses opérations en mer de Chine méridionale", poursuit la marine, selon qui "les revendications illégales et généralisées en mer de Chine méridionale posent une grave menace pour la liberté".


Suède: des milliers de manifestants à Malmö contre la participation d'Israël à l'Eurovision

Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
Short Url
  • La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza
  • La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles

MALMO : Des milliers de personnes ont défilé jeudi calmement dans les rues de Malmö, en Suède, pour protester contre la participation d'Israël à l'Eurovision, à quelques heures de l'entrée du pays dans la compétition, selon une équipe de l'AFP sur place.

"Je suis fan de l'Eurovision et ça me fend le coeur mais je boycotte", explique à l'AFP Hilda, une Suédoise de 30 ans aux cheveux roses, qui ne souhaite pas donner son nom. "Je ne peux pas m'amuser en sachant qu'Israël participe, quand tout ces enfants meurent. Je pense que c'est injuste".

La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, avec à travers l'Europe, plusieurs pétitions réclamant son exclusion.

Fin mars, les candidats de neufs pays, dont le Suisse Nemo, l'un des favoris, ont pour leur part appelé à un cessez-le-feu durable.

La candidate israélienne, Eden Golan, doit participer dans la soirée de jeudi avec "Hurricane" à la deuxième demi-finale.

"Ce n'est pas juste. A mon avis, s'ils peuvent écarter la Russie, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour" Israël, s'interroge Marwo Mustafa, une jeune manifestante d'une vingtaine d'années.

En 2022, les sociétés russes de radiodiffusion avaient été exclues de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, dans le sillage de la guerre en Ukraine.

"Les gens sont ici pour l'Eurovision, pour essayer de faire la fête. Il n'y a rien à célébrer", déplore Mustafa Mustafa, 29 ans. "Nous disons que nous sommes une démocratie, mais personne ne fait rien", ajoute-t-il, les épaules recouvertes d'un keffieh.

Partis de la grande place de Malmö, les manifestants, plus de 5.000 personnes selon l'équipe de l'AFP, ont défilé dans la grande artère piétonne de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens.

Des panneaux et pancartes proclamaient "Libérez la Palestine", "EUR légitimise le génocide" ou "On ne peut laver en rose le colonialisme".

La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles.

"A six et neuf ans, mes enfants ont maintenant un âge où ils veulent regarder l'Eurovision mais cette année on boycotte complétement", confie Cecilia Brudell, 31 ans.

10 des 16 candidats qui concourent jeudi soir retrouveront samedi en finale la Suède, tenante du titre, les "Big Five" - Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni - plus gros contributeurs à l'organisation, et les 10 premiers qualifiés lors de la demi-finale de mardi.

 

 


Les forces nucléaires russes sont toujours prêtes au combat, prévient Poutine

Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Short Url
  • Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays
  • Plus de 9 000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part

MOSCOU: Les forces nucléaires stratégiques russes sont "toujours" prêtes au combat, a souligné jeudi Vladimir Poutine lors de son discours pour célébrer la victoire soviétique contre Hitler, en pleines tensions liées au conflit en Ukraine.

Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays. Plus de 9.000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part.

"La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais, dans le même temps, nous ne permettrons pas que l'on nous menace. Nos forces (nucléaires) stratégiques sont toujours en alerte", a déclaré le président russe.

Il a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes stationnées près de l'Ukraine, face à des "menaces" occidentales.

Jeudi, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou, qui se considère comme un contrepoids à l'influence anglo-saxonne, rejetait "la prétention à l'exclusivité" de tout gouvernement ou alliance.

Puis il a réaffirmé que la Russie vivait une "période difficile". "Le destin de la patrie et son avenir dépendent de chacun de nous", a-t-il lancé, en saluant les "héros" qui combattent pour Moscou sur le front.

Vladimir Poutine, 71 ans, présente l'assaut contre Kiev comme un conflit existentiel et promet à chaque occasion la "victoire" à ses concitoyens dans un combat contre un gouvernement ukrainien accusé d'être "néo-nazi".

Le chef du Kremlin mobilise de longue date la mémoire de la Seconde Guerre mondiale - qui a fait 27 millions de morts côté soviétique - pour se présenter en héritier de la puissance de l'URSS et légitimer son propre pouvoir.

Frappe ukrainienne à 1 200 km

Le défilé est au cœur de l'éducation patriotique du Kremlin, dénoncée comme militariste par l'opposition.

Elena Melikhova, 44 ans, venue voir la parade à Moscou avec son fils, a affirmé à l'AFP que ces commémorations sont "très importantes pour les générations futures": "C'est très touchant et très excitant. Et aussi très effrayant."

Le défilé sur la place Rouge de Moscou, n'a toutefois pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l'assaut contre Kiev.

Vladimir Poutine, isolé sur la scène internationale, n'a été entouré jeudi que de quelques chefs d'Etat alliés.

Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, ainsi que les présidents du Laos, de Cuba et de la Guinée-Bissau.

Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de "sécurité", notamment dans des régions frontalières de l'Ukraine, régulièrement touchées par des frappes.

Au moins onze personnes ont ainsi été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque ukrainienne sur la ville russe de Belgorod et ses environs, a annoncé le gouverneur régional.

L'Ukraine a par ailleurs revendiqué jeudi une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1.200 kilomètres de sa frontière, une attaque qui, selon les autorités locales, n'a pas fait de victimes.

Avancées sur le front

Contrairement à la même période l'année dernière, l'armée russe est en bien meilleure position sur le front: elle a bien subi d'importantes pertes et ne parvient pas à réussir de véritable percée sur le front en Ukraine, mais elle a enchaîné récemment les gains territoriaux face à des troupes ukrainiennes en difficulté.

La contre-offensive de Kiev a échoué et l'Ukraine craint désormais que son adversaire, qui dispose de plus d'hommes, d'équipements et d'une industrie militaire plus puissante, ne lance une opération d'ampleur à l'arrivée de l'été.

Lors d'une rencontre avec des combattants en Ukraine, diffusée jeudi, M. Poutine a demandé que les armements russes aient "toujours une longueur d'avance", reconnaissant également que Moscou parvenait à obtenir des technologies à usage militaire sur le marché international, malgré les sanctions occidentales.

Parallèlement, sur le plan intérieur, le pouvoir de Vladimir Poutine est plus incontesté que jamais. La répression a écrasé toutes les voix dissidentes. Son grand opposant, Alexeï Navalny, est mort mi-février en prison dans des circonstances floues.

Le président russe vient d'être réinvesti à la tête du pays jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.