Présidentielle: Eric Zemmour en déficit dans l'électorat féminin

En raison notamment de ses écrits et déclarations sur les femmes, Eric Zemmour a du mal à convaincre l'électorat féminin et tente de répondre aux critiques à un mois du premier tour. (AFP)
En raison notamment de ses écrits et déclarations sur les femmes, Eric Zemmour a du mal à convaincre l'électorat féminin et tente de répondre aux critiques à un mois du premier tour. (AFP)
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

Présidentielle: Eric Zemmour en déficit dans l'électorat féminin

  • Les sondages montrent qu'Eric Zemmour séduit davantage d'électeurs que d'électrices
  • Zemmour se dit victime d'une «propagande» et affirme être «celui qui protège le mieux les femmes»

PARIS : "C'est un vrai handicap pour lui", estime le sondeur Frédéric Dabi. En raison notamment de ses écrits et ses déclarations sur les femmes, Eric Zemmour a du mal à convaincre l'électorat féminin et tente de répondre aux critiques à un mois du premier tour.

Lundi soir sur LCI, le candidat à la présidentielle a souligné vouloir un "équilibre" entre "valeurs masculines" et "féminines".  Mais "quand il y a un excès de valeurs féminines, il y a une faiblesse de la société", a-t-il lancé.

Le candidat d'extrême droite balaie toute accusation de phallocratie. "Autour de moi, il y a des femmes de pouvoir qui ne supporteraient pas de travailler avec un misogyne", réplique-t-il, s'appuyant sur le ralliement de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, et le rôle de sa stratège et compagne Sarah Knafo.

Mardi soir à Paris, pour la journée internationale des droits des femmes, lors d'un meeting avec ses supportrices, il a tenu à se présenter en "défenseur des femmes" et de leur sécurité face aux "caïds" et aux "racailles". 

Et à ses yeux "la meilleure façon de protéger les femmes musulmanes" contre "l'oppression" est d'interdire le port du voile dans l'espace public. 

En ce jour symbolique, après deux premiers articles sur le sujet en 2021, Mediapart a diffusé des témoignages vidéos de femmes accusant Eric Zemmour de "comportements inappropriés et d'agressions sexuelles" quand il était journaliste. Aucune plainte n'a été annoncée contre lui. 

Le candidat n'a pas souhaité se présenter devant la presse après son meeting mardi soir. "Mediapart veut faire un coup le jour de la journée de la femme en recyclant des témoignages déjà sortis l'an dernier. Minable à cinq semaines du premier tour", a réagi son entourage.

«Un petit défaut»

Les sondages montrent qu'Eric Zemmour séduit davantage d'électeurs que d'électrices. 

"Il a un prisme masculin assez clair, un peu comme Jean-Marie Le Pen dans les années 80, mais de façon plus marquée", estime Frédéric Dabi (Ifop), alors que sa rivale du RN "Marine Le Pen +surperforme+ auprès des femmes".

Avec le recul d'Eric Zemmour dans les sondages, le différentiel entre son électorat masculin - 14% d'intentions de vote au premier tour selon une récente enquête -  et féminin (11%) s'est réduit. Mais il y a encore quelques semaines, cet écart atteignait de 7 à 8 points.

Son équipe concède "un petit défaut qu'on aimerait bien combler". 

Une partie de son programme, dédiée aux "Françaises", promet la création de 60.000 places de crèches, de permettre aux parents de se répartir librement le temps de congé parental et l'augmentation des pensions de réversion pour les veuves.

"Pendant toute mon enfance, j'étais le féministe de la maison", face au "machisme de mon père et de mes oncles", a-t-il assuré mardi. 

Il a loué les "femmes françaises libres et indomptables comme Jeanne d'Arc, Marie-France Garaud, Catherine Deneuve ou Marion Maréchal". Avant de fustiger le "néo-féminisme" de "la lutte des sexes".

 «But et butin»

Mais même s'il ne souhaite plus en parler, l'ancien essayiste est régulièrement renvoyé à ses écrits. 

"Dans une société traditionnelle, l'appétit sexuel des hommes va de pair avec le pouvoir ; les femmes sont le but et le butin de tout homme doué qui aspire à grimper dans la société", estime  l'ancien éditorialiste dans son récent livre "La France n'a pas dit son dernier mot". 

Ses adversaires en font souvent un angle d'attaque. Lui se dit victime d'une "propagande".

"Je ne compte pas enlever le moindre droit aux femmes", répète le candidat. En décembre, il avait toutefois promis de "bloquer les PMA sans père" s'il est élu, un gage envoyé à plusieurs de ses cadres catholiques conservateurs, issus de la Manif' pour tous.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.