Présidentielle: Mélenchon prédit «un événement énorme» s'il est au 2e tour

Le candidat de La France Insoumise (LFI) à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon le 6 mars 2022. (AFP)
Le candidat de La France Insoumise (LFI) à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon le 6 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

Présidentielle: Mélenchon prédit «un événement énorme» s'il est au 2e tour

  • «Si vous ne m'y mettez pas, la retraite à 60 ans, le blocage des prix et le SMIC à 1 400 euros» ne seront pas dans le débat, a insisté le député des Bouches-du-Rhône
  • Un duel entre l'Insoumis et M. Macron, qui caracole en tête des sondages, serait «plus honorable, plus classique avec la gauche contre la droite», a ajouté M. Mélenchon

PARIS: Jean-Luc Mélenchon a estimé mercredi que sa présence au second tour de la présidentielle, rendue crédible par plusieurs sondages récents, serait "un événement énorme" et que son potentiel duel avec Emmanuel Macron serait "plus honorable" que si l'extrême droite se qualifiait.

Interrogé en conférence de presse sur la dynamique sondagière qui le donne dans certaines enquêtes juste derrière Marine Le Pen mais devant Eric Zemmour et Valérie Pécresse, le tribun a répondu: "Ca donne la perspective d'un événement énorme".

"Si le second tour c'est Macron - Mélenchon, c'est là que se posent des questions tranchées", a-t-il jugé. Tandis que "s'il y a un candidat d'extrême droite en face (du président sortant), il ne va pas aller le chercher sur les retraites ou l'école, car ils sont d'accord".

Un duel entre l'Insoumis et M. Macron, qui caracole en tête des sondages, serait "plus honorable, plus classique avec la gauche contre la droite", a ajouté M. Mélenchon. "Un autre second tour est possible", a-t-il scandé en référence au slogan de sa nouvelle affiche, "Un autre monde est possible".

Cela peut avoir "un impact sur les gens de la gauche désespérée et des quartiers populaires, de dire qu'ils peuvent faire en sorte que Mélenchon soit au second tour".

"Si vous ne m'y mettez pas, la retraite à 60 ans, le blocage des prix et le SMIC à 1 400 euros" ne seront pas dans le débat, a insisté le député des Bouches-du-Rhône.

Il a confié: "Il règne dans notre équipe beaucoup d'allégresse, de bonheur, on est allés chercher notre position avec les dents, cela fait 16 mois qu'on est en campagne".

Mais Jean-Luc Mélenchon n'a pas "voulu fanfaronner": "Beaucoup de choses se jouent à la fin" et "ce sera difficile pour moi jusqu'au bout".

Questionné sur les critiques de la socialiste Anne Hidalgo et de l'écologiste Yannick Jadot sur ses positions géopolitiques et la guerre en Ukraine, pour laquelle il plaide le "non-alignement" vis-à-vis des Russes ou des Américains, le chef de file des Insoumis a lancé: "Les coups partent dans le dos, ceux qui sont censés être dans ma famille politique au sens large oublieraient l'extrême droite?"

Le quatrième de la présidentielle de 2017 a ajouté: "Alors que le second tour est possible, ils sont surtout préoccupés par m'en empêcher. Mais c'est moi ou qui? Le Pen ou Zemmour. Ils signent pour ça?"

A la question de savoir s'il ne risquait pas de pénaliser les chances de voir LFI au second tour en maintenant sa candidature, le candidat communiste Fabien Roussel a répondu lors d'une conférence de presse que "ceux qui font le choix de porter leur voix sur la candidature que nous représentons, avec les idées que nous portons, n'iront pas voter pour un autre candidat de gauche".

"Si on devait effacer ces idées de l'élection, cela nourrirait l'abstention", a-t-il insisté.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).