Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat

Jean-Luc Melenchon, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 10 mars 2022

Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat

  • Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souligné que la crise énergétique actuelle est comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973
  • Jean-Luc Melenchon, qui réclame par ailleurs un débat sur l'Ukraine à l'Assemblée nationale, est le candidat de gauche le mieux placé pour le premier tour

PARIS: Comment protéger le pouvoir d'achat face à la flambée des prix de l'énergie? Les candidats à la présidentielle ont rivalisé mercredi de propositions sur la préoccupation numéro un des Français, un sujet brûlant d'actualité avec la guerre en Ukraine et ses conséquences.

A 32 jours du premier tour, le président sortant Emmanuel Macron a réuni mercredi soir à Paris quelques 300 parlementaires et figures de la majorité les mettant en garde contre le risque d'"arrogance", selon des participants à l'AFP.

"La pire des choses serait qu'une forme d'arrogance et d'incertitude s'installe", a-t-il déclaré, alors qu'il est donné comme grand favori par les sondages.

Il est par ailleurs revenu sur sa proposition de supprimer la redevance audiovisuelle. "Il faut totalement l'assumer". D'autres candidats comme Marine Le Pen ou Eric Zemmour proposent également de la supprimer mais en vue de privatiser au moins une partie de l'audiovisuel public.

Le président a évoqué la question d'une "réforme ambitieuse" des retraites, selon un participant, sans plus de précisions. Le quotidien Les Echos a révélé mercredi soir qu'il envisagerait, s'il est réélu en avril, de faire passer l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Lui qui ne cache pas sa volonté de faire "travailler plus" les Français.

"Ce sont des pistes de travail", a indiqué son équipe de campagne, selon qui le programme du candidat devrait être dévoilé en fin de semaine prochaine.

La question du pouvoir d'achat, ainsi que la réforme des retraites qui a échoué pendant le quinquennat, est un sujet particulièrement sensible depuis la crise sociale des gilets jaunes (2018-2019) déclenchée par une hausse des prix des carburants. Et les prix à la pompe, poussés par la crise ukrainienne, sont aujourd'hui bien plus élevés que fin 2018, quand ils étaient à environ 1,5 euro le litre.

Prix de l'essence

"Quand le prix de l'essence augmente, l'Etat touche davantage de taxes" or il "ne peut pas s'enrichir maintenant, pendant cette guerre", a lancé la candidate LR Valérie Pécresse, en référence à des prix du carburant qui s'envolent jour après jour pour flirter avec les 2 euros le litre.

"Il faut qu'une partie des taxes supplémentaires collectées par la hausse du prix de l'essence puisse être rendue aux Français", a-t-elle ajouté sur BFMTV/RMC. Les taxes comptent pour 55-60% des prix du carburant à la pompe.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a d'ailleurs souligné que la crise énergétique actuelle est "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973", tout en écartant l'hypothèse d'un nouveau "quoi qu'il en coûte" comme lors de la pandémie de Covid-19.

L'exécutif travaille à de nouveaux amortisseurs. Le président Macron a promis lundi d'"améliorer" les aides gouvernementales. De sources de l'exécutif concordantes, l'hypothèse d'une nouvelle indemnité inflation, plus resserrée que la précédente de 100 euros accordée à 38 millions de personnes, tient la corde.

A Matignon, on se veut rassurant, soulignant que la France dispose de "trois mois de stocks stratégiques en carburant" et qu'à ce titre, "il ne faudrait pas qu'il y ait un mouvement de panique" dans les stations-services.

De son côté, la candidate RN Marine Le Pen, rivale la plus sérieuse du président sortant dans les sondages, propose une "baisse permanente de la TVA de 20 à 5,5%".

Elle s'est de nouveau opposée sur France 2 à tout embargo européen sur le pétrole russe, car cela reviendrait à "se faire hara-kiri" étant donné le risque de "faire mourir notre économie avant celle de la Russie".

Pour le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, il s'agit de mettre à contribution les grands groupes pétroliers, en plus d'un "blocage des prix" des produits de première nécessité. 

Mélenchon à la 3ème place

Le tribun, qui réclame par ailleurs un débat sur l'Ukraine à l'Assemblée nationale, est le candidat de gauche le mieux placé pour le premier tour étant crédité entre 11 à 13% selon les sondages d'intentions de vote.

Un sondage Elabe mercredi l'a même placé avec 13% sur la troisième marche du podium derrière Emmanuel Macron (33,5%) et Marine Le Pen (15%) mais devant Eric Zemmour (11%) et Valérie Pécresse (10,5%). 

Interrogé en conférence de presse sur cette dynamique sondagière, M. Mélenchon a répondu: "Ça donne la perspective d'un événement énorme". Un potentiel duel avec Emmanuel Macron serait "plus honorable" que si l'extrême droite se qualifiait au second tour, a-t-il dit.

Mais cela n'efface pas les divisions à gauche, loin de là. L'ancien président socialiste François Hollande a balayé sur France Inter l'idée d'un "vote utile" pour le candidat LFI en considérant qu'il s'avérerait être un président "pas utile". 

Et plusieurs petites formations de gauche ainsi que d'anciens soutiens de M. Mélenchon ont apporté mercredi leur appui au communiste Fabien Roussel.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.