Les rares nouvelles sortant de Marioupol racontent le désespoir

Un hôpital pour enfants, endommagé à la suite d'une frappe aérienne russe dans la ville de Marioupol (Photo, AFP).
Un hôpital pour enfants, endommagé à la suite d'une frappe aérienne russe dans la ville de Marioupol (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Les rares nouvelles sortant de Marioupol racontent le désespoir

  • La ville est sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications, on y voyait des gens se battre pour de la nourriture
  • Quelques rares endroits dans la ville permettent encore d'obtenir parfois un faible signal téléphonique

DNIPRO, Ukraine : Des corps abandonnés dans les rues, les civils tentant de fuir bombardés: les très rares informations émanant du port ukrainien de Marioupol racontent le désespoir des habitants piégés dans la ville assiégée par l'armée russe.

Les habitants qui ont pu sortir cherchent maintenant par tous les moyens à avoir des nouvelles de ceux qui sont restés dans cette ville où les communications sont coupées quasiment en totalité depuis plus d'une semaine.

Quelques rares endroits dans la ville permettent encore d'obtenir parfois un faible signal téléphonique.

Ioulia, une institutrice de 29 ans qui a fui Marioupol le 3 mars, explique que sa belle-mère, restée là-bas, a réussi à l'appeler à partir d'une tour loin de chez elle. "C'était vraiment dangereux pour elle de faire ce trajet" dans la ville bombardée, mais elle a réussi à faire savoir à son fils et sa bru qu'au moins elle était toujours vivante.

"Elle nous a dit qu'elle allait bien, mais que les attaques sont incessantes. Il y a des corps dans les rues, personne ne les enterre. Ils peuvent rester là plusieurs jours, jusqu'à ce qu'un camion de la municipalité vienne les récolter et les dépose dans une immense fosse commune", a-t-elle raconté à l'AFP.

La ville est sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications, et ces derniers jours on y voyait des gens se battre pour de la nourriture.

"C'est vraiment quasi désespéré", admet Stephen Cornish, le patron de MSF Suisse et l'un des coordinateurs de l'action de l'ONG en Ukraine dans un entretien à l'AFP.

"Des centaines de milliers de personnes (...) sont littéralement assiégées". Or "les sièges sont une pratique médiévale" interdite par les lois modernes de la guerre. 

"Nous nous acheminons réellement vers une tragédie inimaginable", met-il en garde. 

"Marioupol assiégée est à présent la pire catastrophe humanitaire sur la planète. 1.582 civils tués en 12 jours, enterrés dans des fosses communes comme celle-ci", accuse pour sa part vendredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans un tweet, accompagné d'une photo montrant une longue tranchée contenant semble-t-il plusieurs corps enveloppés dans du plastique.

"Incapable de battre l'armée ukrainienne, (Vladimir) Poutine bombarde les gens désarmés, bloque l'aide humanitaire. Nous avons besoin d'avions pour arrêter les crimes de guerre russes !" s'indigne-t-il.

« Nous avons cru que c'était la fin »

En-dehors de Marioupol, les familles espèrent des nouvelles. Elles sont nombreuses à poster par exemple sur l'application de messagerie Telegram photos et informations sur leurs proches restés là-bas, espérant que quelqu'un puisse avoir des nouvelles.

Ioulia et son mari sont parmi les rares personnes qui ont réussi à fuir Marioupol depuis le début du siège, après avoir passé, la peur au ventre, des postes de contrôle russes.

A un moment, il y avait des gens qui tentaient de fuir à pied. Un obus est tombé à 50 mètres d'eux. Ils ont tous commencé à supplier ceux qui étaient en voiture de les prendre, mais rares étaient ceux qui avaient des places de libres, raconte-t-elle.

"Sur la route, nous avons vu des voitures civiles brûlées, parfois renversées sur le côté. Nous avons compris que les Russes leurs avaient tiré dessus", explique-t-elle encore.

"Alors que nous étions déjà à deux kilomètres de Marioupol, nous avons vu des Russes, avec leur équipement militaire marqué de la lettre "Z". Nous avons pensé que c'était la fin, qu'ils allaient nous tuer", ajoute-t-elle encore.

Marioupol, un port et une ville stratégiquement importante pour l'avancée russe, est bombardée à l'artillerie de façon constante depuis 10 jours, selon Petro Andriouchtchenko, un conseiller municipal.

Bombardements constants 

Selon les estimations de l'administration régionale, plus de 1.200 personnes ont été tuées depuis le début du siège, mais ce chiffre ne tient pas compte des corps qui pourraient se trouver sous les débris des immeubles détruits.

Les tentatives d'établir des corridors humanitaires pour permettre aux civils de partir ont échoué à plusieurs reprises, les deux parties s'accusant mutuellement de l'échec.

Iana Karban, 30 ans, explique qu'elle vient de recevoir de ses parents, via une voisine qui a pu joindre sa fille très brièvement, un message désespéré: "C'est le désastre total dans l'immeuble. On vient d'être bombardé, et huit appartements sont en feu".

Elle a envoyé à l'AFP des photos envoyées par une autre voisine, qui montrent des éclats d'obus dans l'armoire de sa chambre.

"Ils veulent quitter la ville, mais ce n'est pas possible. Les obus tombent partout, tout le temps. Ce n'est même pas possible de sortir dans la rue", explique-t-elle.

Depuis, personne n'a réussi à joindre qui que ce soit dans leur quartier, et Iana ne sait pas ce que sont devenus ses parents et leurs voisins.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."