Rassemblements de soutien à l'Ukraine à Paris et d'autres villes françaises

Des manifestants tiennent des pancartes lors d'un rassemblement pour soutenir l'Ukraine à Strasbourg, dans l'est de la France, le 12 mars 2022, le 17e jour de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Des manifestants tiennent des pancartes lors d'un rassemblement pour soutenir l'Ukraine à Strasbourg, dans l'est de la France, le 12 mars 2022, le 17e jour de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 mars 2022

Rassemblements de soutien à l'Ukraine à Paris et d'autres villes françaises

  • Au total, 9 700 personnes dont un millier à Paris se sont réunies en France pour l'Ukraine
  • Franco-Ukrainien de 26 ans, Evgueny, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, exprime son inquiétude

PARIS: Près de 10 000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris et dans plusieurs autres villes françaises dont Lille, Rennes et Strasbourg pour soutenir l'Ukraine et dénoncer l'invasion russe.

Au total, 9 700 personnes dont un millier à Paris se sont réunies en France pour l'Ukraine, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.

"Aidons l'Ukraine, boycottons le gaz et le pétrole russe", réclamaient les manifestants, dont de nombreux Ukrainiens et Russes opposés à la guerre, réunis place de la République à Paris.

"Il faut fermer le ciel, c'est essentiel, parce que les civils meurent. Poutine bombarde n'importe comment, il bombarde les hôpitaux, les maternités, les écoles, les maisons particulières. Tout, tout, tout...", soutient Halyna Nyskevya, une Ukrainienne de 65 ans résidant en France depuis une vingtaine d'années.

Il faut "montrer à tout le monde qu'il y a une résistance, même si on n'est pas l'arme au poing mais ça aussi c'est une arme, le fait d'être ensemble c'est une arme et on est fier d'être là", affirme de son côté Maya Dahan, 33 ans.

Franco-Ukrainien de 26 ans, Evgueny, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, exprime son inquiétude. "Ca fait plus de trois semaines maintenant et on ne sait pas quand ça va s'arrêter, c'est vraiment l'incertitude", dit-il.

"L'achat du gaz et du pétrole russe finance directement la guerre d'invasion russe en Ukraine et nous rend tous complices de cette guerre", affirmaient de nombreux manifestants arborant un badge aux couleurs ukrainiennes appelant au boycott du gaz et du pétrole russe.

Sur les banderoles, la plupart rédigées en anglais, on pouvait lire "arrêtons les crimes de guerre de Poutine". Une jeune femme russe vivant en France tenait une pancarte proclamant (en anglais) "Je suis Russe et je soutiens l'Ukraine. Poutine est un assassin". En russe, elle a écrit sur sa pancarte: "Non à la guerre".

François Rivière, 52 ans, venue avec sa fille âgée d'une dizaine d'années, aurait aimé que davantage de gens se déplacent. Il déplore "un début de lassitude" de l'opinion inquiète de la hausse du prix des carburants. 

"On doit être prêt à réduire notre consommation d'énergie", dit-il. Il a lui même dessiné une pancarte où l'on voit Poutine en petit garçon, les mains couvertes de sang, disant: "Quand je serai grand je veux être comme Staline".

A Lille, une centaine de personnes étaient rassemblées dans l'après-midi en soutien à l’Ukraine.

"Putin Go Home!", "God bless Ukraine", pouvait-on lire sur des pancartes.

Dans la foule, Marina Zbozhynsk, 31 ans, tient une pancarte avec les mots : "ne laissez pas l’Ukraine mourir". Elle habite en France depuis 2012, mais une partie de sa famille, dont son oncle, habite encore en Ukraine, près de Dnipro (centre-est).

Depuis deux semaines, la jeune femme commence sa journée "en regardant si Kiev tient encore" puis écrit à sa famille "pour vérifier que tout le monde est encore en vie", témoigne-t-elle, très émue.

"Ça fait deux semaines que la guerre a commencé et les gens commencent à oublier parce qu’il y a d’autres actualités, mais la guerre est toujours là et beaucoup de Russes continuent à bombarder les villes ukrainiennes et les civils qui n’ont rien fait", regrette-t-elle.

A Strasbourg, 600 personnes se sont rassemblées Place Kléber. Ils étaient 700 à Rennes, au cri de "Poutine criminel de guerre". Karina, une Ukrainienne de 52 ans, exprime son désarroi. "Je me sens trahie par l'Europe, abandonnée par l'Otan. Ils portent la responsabilité des enfants et des femmes qui sont morts en Ukraine. C'est à l'époque de l'invasion de la Crimée (2014) qu'il fallait imposer des sanctions. Ma mère est sous les bombes à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine. On demande la fermeture du ciel de l'Ukraine".

France: un million d'euros pour les artistes ukrainiens et «russes dissidents»

La France a annoncé samedi un fonds d'un million d'euros pour accueillir les artistes et professionnels de la culture ukrainiens qui le souhaiteraient, dispositif également "ouvert aux artistes russes dissidents".

S'y ajoutera "une enveloppe de 300.000 euros pour l'accueil des étudiants" dans les écoles, d'art notamment, qui sont sous la tutelle du ministère de la Culture, a précisé ce dernier dans un communiqué.

Les artistes seront aidés, en russe et en ukrainien, pour s'orienter via une plateforme téléphonique. Avec leurs proches, ils pourront être accueillis dans des résidences d'artistes de trois mois.

Les fonds doivent aussi permettre le soutien à la création artistique, via par exemple des bourses de recherche ou des aides à la diffusion de spectacles.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.