Les Palestiniens du Chili placent leurs espoirs dans le nouveau président

Le nouveau président chilien, Gabriel Boric avait sévèrement critiqué la politique israélienne envers les Palestiniens. (AFP)
Le nouveau président chilien, Gabriel Boric avait sévèrement critiqué la politique israélienne envers les Palestiniens. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 mars 2022

Les Palestiniens du Chili placent leurs espoirs dans le nouveau président

Le nouveau président chilien, Gabriel Boric avait sévèrement critiqué la politique israélienne envers les Palestiniens. (AFP)
  • La communauté palestinienne du pays est la plus importante au monde en dehors du Moyen-Orient
  • Gabriel Boric, qui a pris ses fonctions vendredi, avait sévèrement critiqué Israël

SAO PAULO : Le nouveau président chilien, Gabriel Boric, a pris ses fonctions vendredi dans un contexte de grandes attentes de changement dans ce pays d'Amérique du Sud. 

Non seulement les masses populaires espèrent qu'il pourra remodeler l'économie et réduire les inégalités, mais certains segments de la population espèrent également assister à une transformation politique au cours de son mandat. 

C'est le cas de la communauté palestinienne du Chili, la plus importante au monde en dehors du Moyen-Orient, avec une population estimée à 500 000 personnes. 

Bien que les Palestiniens chiliens soient de tendances politiques diverses, beaucoup d'entre eux sont enthousiasmés par la nouvelle attitude promise par Boric à l'égard du conflit israélo-palestinien. 

En tant qu'activiste et membre du Congrès, Boric a sévèrement critiqué la politique d'Israël envers les Palestiniens. 

Leader étudiant depuis ses années à l'Université du Chili, il s'est fait connaître lors des manifestations massives des étudiants pour l'éducation publique en 2011-2012. 

En 2013, il a été élu membre du Congrès pour la première fois. Au fil des ans, il a construit une relation étroite avec les organisateurs palestiniens et s'est même rendu en Palestine avec d'autres membres du Congrès en 2018. 

« Il connaît la tragédie palestinienne et a eu l'occasion de voir par lui-même les conditions de vie des Palestiniens dans les territoires occupés », a déclaré à Arab News Jaime Abedrapo, un analyste politique chilien palestinien, ajoutant que Boric a dit à plusieurs reprises qu'il était un fervent défenseur des droits de l'homme. 

Maher Pichara Abueid, un directeur de la jeunesse de la communauté palestinienne du Chili, a déclaré que Boric est « engagé en faveur du droit à l'autodétermination de toutes les nations » et qu'il rejette « toute forme d'occupation illégale et de colonialisme ». 

Boric a parfois poussé plus loin sa position pro-palestinienne. En 2019, lorsque la communauté juive du Chili lui a envoyé, ainsi qu'à d'autres membres du Congrès, un pot de miel pour célébrer le nouvel an juif, accompagné d'un message réaffirmant son engagement en faveur d'une « société plus inclusive, solidaire et respectueuse », il a tweeté : « Je les remercie pour leur geste, mais ils pourraient commencer par demander à Israël de rendre les territoires palestiniens occupés. » 

Fin 2021, une vidéo de Boric déclarant à un interviewer qu'il considérait Israël comme un « État meurtrier et génocidaire » est devenue virale. 

Au cours de sa campagne présidentielle, il a assisté à une réunion avec la communauté palestinienne et a signé une promesse de soutien à un projet de loi qui vise à interdire au Chili tous les produits israéliens fabriqués sur des terres palestiniennes occupées. Tous les autres candidats, sauf un, ont signé la même promesse. 

« L'adoption du projet de loi placerait le Chili, et le président Boric, à l'avant-garde de la défense du droit international en interdisant l'importation de produits fabriqués dans les colonies », a déclaré Abueid. 

Abedrapo a déclaré que l'élection de Boric était une conséquence de la profonde transformation politique qui s'est produite au Chili depuis les manifestations de 2011, et plus récemment, l'explosion sociale de 2019 qui a conduit des centaines de milliers de personnes à manifester contre la classe politique du pays, exigeant diverses réformes, notamment des systèmes de retraite, d'éducation et de santé. 

Cette ébullition sociale a conduit à la convocation d'une nouvelle assemblée constitutionnelle qui a commencé ses travaux en juillet 2021. 

Ces manifestants avaient plusieurs objectifs sociaux et politiques concernant les conditions de vie au Chili, mais la plupart d'entre eux avaient de la sympathie pour la cause palestinienne, a déclaré Camilo, un étudiant en sciences politiques de 26 ans d'origine palestinienne qui a demandé à ne pas être identifié pour des raisons de confidentialité. 

« Mon candidat à l'élection primaire était Daniel Jadue, qui est d'origine palestinienne et a montré une position beaucoup plus claire en condamnant Israël », a-t-il déclaré à Arab News. 

« Boric a un profil modéré et ambigu. Je ne pense pas qu'il froissera Israël ». 

Camilo a exprimé l'espoir que le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions puisse être renforcé localement. 

La ville de Valdivia, par exemple, a approuvé en 2018 une résolution interdisant les produits israéliens. 

Bien que la loi ait fini par être suspendue par le contrôleur général de la république, Camilo a déclaré qu'il pense que le mouvement peut se développer à l'échelle nationale. 

« Je doute que Boric mette en œuvre un projet de loi BDS, mais je ne pense pas qu'il empêcherait les municipalités de le faire », a-t-il ajouté. 

Patricio Navia, professeur au Centre d'études latino-américaines et caribéennes de l'Université de New York, a déclaré que sous Boric, la politique étrangère du Chili à l'égard d'Israël et de la Palestine ne changera pas de manière significative. 

« En tant que président du Chili, il défendra les intérêts du pays. Le Chili a des relations commerciales et même militaires avec Israël », a-t-il déclaré à Arab News, ajoutant que les termes durs utilisés par Boric pour parler d'Israël dans le passé seront désormais modérés. 

« Boric a de grands problèmes à gérer maintenant, comme l'assemblée constitutionnelle et l'économie », a précisé Navia. « Je ne pense pas qu'il suscitera un autre problème, surtout s'il n'est pas en mesure de le résoudre ». 

Abedrapo a ajouté : « Nous ne voulons simplement pas avoir d'attentes importantes. Nous devons être prudents. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.