35 morts en Ukraine: Le pape François demande que cesse le «massacre»

Le pape François à la fenêtre du palais apostolique le 13 mars 2022 au Vatican (Photo, AFP).
Le pape François à la fenêtre du palais apostolique le 13 mars 2022 au Vatican (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 14 mars 2022

35 morts en Ukraine: Le pape François demande que cesse le «massacre»

  • De nouvelles frappes russes ont visé dans la nuit une base militaire près de la frontière polonaise, faisant au moins 35 morts

LVIV: De nouvelles frappes russes ont visé dans la nuit une base militaire près de la frontière polonaise, faisant au moins 35 morts selon les autorités locales, tandis que près de Kiev, un journaliste américain a été tué par balle. 

Le sud du pays continue également d'être pilonné et Kiev redoute toujours un encerclement au 18ème jour de l'invasion russe qui a fait près de 2,7 millions de réfugiés selon les chiffres de l'ONU dimanche, des réfugiés que le pape François appelle à accueillir d'urgence.

S'exprimant après son angélus dominical, le pape a jugé que la ville de Marioupol, port stratégique du sud de l'Ukraine situé sur la mer d'Azov, "est devenue une ville martyre dans la guerre atroce qui est en train de dévaster l'Ukraine".

Selon des sources concordantes, un journaliste américain a été tué et un autre blessé par balles dimanche à Irpin, à la lisière nord-ouest de Kiev. Il s'agit du premier journaliste étranger mort depuis le début de l'invasion russe le 24 février.  

Les deux hommes ont été touchés alors qu'ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, également blessé, a précisé à l'AFP Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes. Un journaliste de l'AFP a vu le corps du journaliste tué, qui avait ses papiers sur lui le présentant comme Brent Renaud, 50 ans. 

Dans la nuit, les forces russes ont frappé une base militaire à une vingtaine de km de la frontière polonaise, pays membre de l'OTAN, qui a servi ces dernières années de terrain d'entraînement aux forces ukrainiennes sous l'encadrement d'instructeurs étrangers, notamment américains et canadiens. 

Elle était l'un des principaux centres servant aux exercices militaires conjoints entre les forces ukrainiennes et celles de l'Otan. C'est sur cette base qu'arrive une partie de l'aide militaire livrée à l'Ukraine par les pays occidentaux. 

Les frappes de dimanche surviennent alors que la Russie a menacé la veille de cibler les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine. Selon le gouverneur de la région Maxim Kozitsky, les frappes ont été menées depuis les mers Noire et d'Azov et ont fait 35 morts et 134 blessés. 

Cette base est située à Yavoriv, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lviv, où de nombreuses personnes déplacées ont afflué. 

"La Russie a attaqué le Centre international pour le maintien de la paix et de la sécurité. Des instructeurs étrangers travaillent là-bas", a indiqué le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, sans préciser s'ils étaient présents au moment des frappes. 

Dans cette région, des frappes avaient déjà visé samedi un aéroport militaire à Lutsk, tuant quatre soldats ukrainiens. Dimanche, le maire d'Ivano-Frankivsk, à une centaine de kilomètres au sud de Lviv, a affirmé qu'une "frappe" avait visé tôt dans la matinée l'aéroport. 

Convoi proche de Marioupol

Parallèlement, l'armée russe continue de pilonner le sud du pays où la ville assiégée de Marioupol espère l'arrivée d'un convoi d'aide humanitaire dimanche.  

Le convoi "est à 2H de Marioupol, à 80 km", a déclaré dimanche en fin de matinée le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Nous ferons tout pour casser la résistance des occupants qui bloquent même les prêtres orthodoxes. Les prêtres accompagne ce convoi de 100 tonnes d'eau, de nourriture, de médicaments", a-t-il dit dans une vidéo sur Telegram. 

L'enjeu est crucial pour Marioupol: la cité portuaire stratégique, située entre la Crimée et le Donbass, est plongée dans une situation "quasi désespérée" selon Médecins sans frontières (MSF), manquant de vivres et privée d'eau, de gaz, d'électricité et de communications. 

La Turquie a appelé la Russie à l'aide pour évacuer ses ressortissants coincés dans la ville, a indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. 

Le pape a exhorté dimanche à la fin des combats, qualifiant Marioupol de "ville martyre dans la guerre atroce qui est en train de dévaster l'Ukraine". 

Moscou reconnaît que la situation "dans certaines villes" a pris des "proportions catastrophiques", selon les mots du général Mikhaïl Mizintsev, cité samedi par les agences de presse russes. Mais le militaire a accusé les "nationalistes" ukrainiens de miner les zones résidentielles et détruire des infrastructures. 

Selon le président ukrainien, "125 000 personnes ont été évacuées par des couloirs humanitaires".  

Evolution du conflit Nouvelles négociations russo-ukrainiennes lundi

Une session de négociations par visioconférence entre la Russie et l'Ukraine se tiendra lundi, a confirmé un conseiller du président Zelensky. Un négociateur russe a évoqué dimanche des "progrès significatifs", Kiev indiquant de son côté que Moscou avait cessé de lancer "des ultimatums" et commençait à "écouter attentivement nos propositions".

Depuis le début de l'offensive russe, trois tours de pourparlers ont eu lieu au Bélarus. Ils étaient focalisés sur la création de couloirs humanitaires pour les civils.

Bombes au phospore ? 

Vladimir Poutine affiche lui aussi toujours sa détermination. Samedi, le président russe a accusé les forces ukrainiennes de "violations flagrantes" du droit humanitaire, lors d'un entretien téléphonique avec les dirigeants français Emmanuel Macron et allemand Olaf Scholz. 

"Mensonges", a réagi la présidence française. Et les appels de MM. Macron et Scholz à un "cessez-le-feu immédiat" sont restés lettre morte. 

Dimanche, un responsable ukrainien a accusé Moscou d'utiliser des bombes au phosphore dans l'est. Selon Oleksi Bilochytsky, chef de la police de Popasna, située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Lougansk, les Russes ont utilisé de telles bombes sur sa localité.  

"C'est ce que les nazis appelaient un 'oignon brûlant', et c'est ce que les +Russistes+ (combinaison de Russes et fascistes, ndlr) sont en train de lâcher sur nos villes. Souffrances indescriptibles et incendies", a-t-il écrit sur Facebook. 

Ukrainiens fuyant la guerre 100.000 réfugiés en 24 heures

Ces dernières 24 heures, quelque 100.000 personnes ont rejoint les rangs des réfugiés, portant leur nombre à 2.698.280, selon un décompte publié dimanche par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU.

Cette information était invérifiable dans l'immédiat. 

Les Occidentaux refusent d'entrer dans le conflit, mais ont multiplié les sanction économiques et commerciales contre la Russie, et assuré Kiev d'un soutien notamment militaire. 

Washington a autorisé samedi une nouvelle aide en armes de 200 millions de dollars, qui fait suite à une première aide en équipements militaires de 350 millions de dollars, dont deux tiers ont été livrés au 4 mars, selon une responsable du Pentagone. 

Bombardements à Mykolaïv 

Toujours au sud, la métropole d'Odessa continue à se préparer à une offensive des troupes russes, qui se concentrent pour l'heure à une centaine de kilomètres à l'est sur Mykolaïv.  

Neuf personnes ont été tuées dans des frappes russes sur cette ville portuaire, a indiqué dimanche le gouvernement de la région, Vitali Kim. Samedi, les frappes avaient notamment touché des zones d'habitation, y compris un centre de cancérologie et un hôpital ophtalmologique, selon une journaliste sur place. 

Kadyrov assure se trouver en Ukraine

Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov, un protégé du président Vladimir Poutine, a assuré lundi se trouver en Ukraine aux côtés des forces de Moscou.

M. Kadyrov, dénoncé par les ONG internationales pour les graves violations des droits humains qui ont lieu dans sa république du Caucase, a publié sur Telegram une vidéo le montrant en tenue militaire, en train d'étudier des plans autour d'une table avec des soldats dans une salle.

Par ailleurs, le maire de Dniproroudné, dans le sud, a été enlevé dimanche par des soldats russes deux jours après le kidnapping d'un autre maire, selon le gouverneur de la région de Zaporojie. Ces enlèvements ont été condamnés par l'Union européenne. 

Le bilan des victimes, dont certains jonchent les rues de villes, est impossible à vérifier. Au moins 596 civils ont été tués, selon le décompte dimanche des Nations unies, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité. 

"Environ 1 300" militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février, a indiqué samedi M. Zelensky. L'armée russe, elle, a perdu "environ 12 000 hommes", affirme le chef d'Etat. La Russie, de son côté, a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan à ce jour de 498 soldats tués. 

Kiev, dont seules les routes vers le sud restent dégagées, est de plus en plus cernée par les soldats russes, qui ont détruit samedi l'aéroport avoisinant de Vassylkiv, selon les Ukrainiens. 

Présentes dans les faubourgs, les troupes russes tentent de neutraliser les localités environnantes pour "bloquer" Kiev, selon l'état-major ukrainien, et la banlieue nord-ouest (Irpin, Boutcha) a été lourdement bombardée ces derniers jours. 

Selon des soldats ukrainiens interrogés dimanche à Irpin, Boutcha est désormais aux mains des Russes. 

Ils se heurtent toutefois à la résistance de l'armée ukrainienne, tant à l'ouest qu'à l'est de la capitale, ont constaté des journalistes. 


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.