Ces mannequins ukrainiennes qui vivent au son des sirènes de la guerre

Le mannequin ukrainien Valya Fedotova aide à emballer les fournitures à envoyer en Ukraine déchirée par la guerre, le 11 mars 2022 au consulat ukrainien à Milan. (Miguel Medina/AFP)
Le mannequin ukrainien Valya Fedotova aide à emballer les fournitures à envoyer en Ukraine déchirée par la guerre, le 11 mars 2022 au consulat ukrainien à Milan. (Miguel Medina/AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Ces mannequins ukrainiennes qui vivent au son des sirènes de la guerre

  • Quand les sirènes d'alerte aux bombardements retentissent en pleine nuit dans sa ville en Ukraine, Bogdana Didenko Nevodnik est réveillée par une application de son smartphone
  • Dans la petite cour du consulat ukrainien à Milan, elle s'affaire à dispatcher les nombreux colis d'aide en vue de leur réexpédition dans les zones de guerre

MILAN : Bogdana, 22 ans, était venue à Milan pour quelques jours, le temps de défiler à la Fashion week. La guerre a bouleversé sa vie: bloquée dans la capitale lombarde comme tant d'autres mannequins ukrainiennes, elle trie désormais des colis d'aide pour son pays natal.

«Je trouvais quelque peu stupide, irréel, d'être sur le podium alors que des gens sont en train de mourir, j'avais honte et l'impression que les spectateurs ne s'en souciaient pas vraiment», raconte-t-elle.

Quand les sirènes d'alerte aux bombardements retentissent en pleine nuit dans sa ville en Ukraine, Bogdana Didenko Nevodnik est réveillée par une application de son smartphone. Elle vit la guerre à distance, minute par minute, depuis son exil milanais.

Son premier réflexe a été de «rentrer par le premier train ou bus» à Kamianske, près de Dnipro. Mais elle en a été dissuadée par son mari, un jeune chirurgien, et sa famille.

Longiline, de longs cheveux noirs attachés dans la nuque et le regard intense, elle s'affaire, comme une vingtaine d'autres bénévoles, à dispatcher les nombreux colis d'aide déversés dans la petite cour du consulat ukrainien à Milan, en vue de leur réexpédition dans les zones de guerre.

Des dessins colorés d'enfants réclamant «Non à la guerre!» ornent la façade de l'immeuble, au bas duquel des bouquets de fleurs ont été déposés. Dans un va-et-vient incessant, voitures et camions chargent et déchargent des paquets de nourriture, médicaments, batteries ou encore de jouets.

« Machines à tuer »

«S'il le faut, je rejoindrai l'armée, il y a beaucoup de femmes, je suis prête à risquer ma vie pour l'Ukraine», assure la jeune mannequin, toute de noir vêtue, qui défile pour de grandes marques dans le monde entier.

Adolescente, elle prenait des cours de boxe. «J'ai toujours eu un esprit combatif», dit-elle, ajoutant qu'elle était aussi «une bonne tireuse», car «on s'entraînait sur des cibles pendant notre temps libre».

«Les militaires russes qui ont envahi mon pays terrorisent notre peuple, ils veulent nous détruire. Ils montrent au monde entier qu'ils ne sont que des animaux, des robots sans âme, des machines à tuer», accuse-t-elle.

«Ils bombardent des maternités avec à l'intérieur des femmes enceintes, en quoi ce serait une cible stratégique!», s'indigne Bogdana.

Parmi les bénévoles, une autre mannequin ukrainienne, Valya Fedotova, 20 ans, confie avoir été au bord des larmes pendant son défilé à la Semaine de la mode milanaise, le tout premier de sa jeune carrière. «Mais on ne peut pas pleurer sur le podium, ils me paient pour ça et je peux envoyer l'argent à ma famille en Ukraine».

« Sous le choc »

La nuit où les Russes ont commencé à bombarder sa ville d'origine, Malyn, à une centaine de km de Kiev, «je n'ai pas pu dormir, je suis toujours sous le choc», dit cette jeune fille élancée au visage doux, qui partage un appartement avec six autres mannequins ukrainiennes, toutes coincées à Milan.

Avant même les bombardements, elle avait supplié sa famille de fuir, mais seules sa mère et ses deux soeurs se sont réfugiées chez des proches près de la frontière avec la Pologne, son père a préféré rester sur place, avec le chat.

Son rêve? »Que cette stupide guerre se termine, je veux juste vivre une vie normale, rentrer à la maison et voir ma famille».

Ivan Sokolovskyy, 28 ans, a, lui, demandé dès le début de l'invasion russe un congé à son employeur dans l'industrie de la mode à Milan pour prêter main forte, charger les colis sur les camions et servir d'interprète.

«Je ne pouvais pas rester seul à la maison à regarder les nouvelles, je voulais aider mon peuple», explique cet ancien mannequin originaire de Ternopil dans l'ouest de l'Ukraine.

Sa grosse crainte, c'est la centrale de Tchernobyl, site du pire accident nucléaire de l'Histoire en 1986 et occupée depuis le 24 février par les Russes: «je pense qu'ils vont refaire quelque chose à Tchernobyl, cela me fait vraiment peur. Ils sont tellement fous qu'ils sont capables de le faire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.