Fonction publique: des mesures salariales à multiples inconnues

La ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin quitte la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 9 mars 2022 (Photo, AFP).
La ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin quitte la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 9 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Fonction publique: des mesures salariales à multiples inconnues

  • Les mesures salariales ont été annoncées par le gouvernement à moins d'un mois de l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 10 avril
  • Malgré les annonces salariales de lundi, sept syndicats de la fonction publique ont d'ailleurs maintenu leur appel à s'associer à la mobilisation interprofessionnelle prévue jeudi pour les salaires

PARIS: Calendrier, montant de la revalorisation, mesures complémentaires: des incertitudes demeuraient mardi, au lendemain de l'annonce par le gouvernement de mesures salariales pour les agents publics, dont le prochain dégel du point d'indice.

Qu'a annoncé le gouvernement?

Dans un entretien au journal Le Parisien, la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin s'est engagée à dégeler la valeur du point d'indice "avant l'été".

En pratique, la mesure équivaut à une revalorisation générale des traitements des agents publics. Si elle se concrétise, elle bénéficiera aux plus de 5,6 millions de fonctionnaires et contractuels recensés par l'Insee fin 2020.

Autres mesures de "pouvoir d'achat", précisées par communiqué: "l’augmentation de l’indemnité kilométrique de 10%" pour "tous les agents publics (...) qui utilisent leur véhicule pour les besoins du service" et "le maintien quoi qu’il arrive du salaire minimum dans la fonction publique au-dessus du Smic" (fixé à environ 1 269 euros nets depuis janvier).

Quelle différence sur la feuille de paie?

Le gain en euros sur la feuille de paie des agents publics dépendra d'une part du pourcentage de revalorisation du point d'indice et d'autre part de la situation professionnelle de chaque agent (ancienneté, catégorie).

Le premier paramètre sera "calibré" en concertation avec les syndicats et les employeurs publics (collectivités et hôpitaux notamment), a indiqué la ministre au Parisien, sans spécifier les pourcentages d'augmentation envisagés par le gouvernement.

A titre d'exemple, une progression d'1% de la valeur du point, fixée à 4,68 euros depuis février 2017, correspond à une augmentation d'une dizaine d'euros mensuels pour les agents rémunérés au Smic, chiffre une source proche du dossier. Le coût d'une telle mesure pour les employeurs publics avoisine les deux milliards d'euros.

Les syndicats demandent en tout état de cause une revalorisation conséquente.

Elle "doit être a minima à hauteur de l'inflation soit, en ce moment, autour de 4% (3,6% en février sur un an selon l'Insee), avec des clauses de revoyure en fonction de l'évolution des prix", ont ainsi revendiqué sept organisations dans un communiqué commun publié mardi.

En ce qui concerne l'indemnité kilométrique, "pour un agent parcourant 20 km par jour, elle passera de 144 euros à 158 euros par mois pour 400 km", a détaillé Amélie de Montchalin.

Quid en cas d'alternance?

Les mesures salariales ont été annoncées par le gouvernement à moins d'un mois de l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 10 avril.

La ministre a en outre souligné que le dégel du point d'indice serait inscrit "dans une loi de finances rectificative, qui devra être votée au Parlement cet été". 

Mais "c’est maintenant que des mesures urgentes doivent être prises", pour Force ouvrière.

Malgré les annonces salariales de lundi, sept syndicats de la fonction publique ont d'ailleurs maintenu leur appel à s'associer à la mobilisation interprofessionnelle prévue jeudi pour les salaires, afin d'obtenir une "augmentation (...) le plus rapidement possible".

Interrogé sur le timing des annonces, le ministère se défend d'arrières-pensées électoralistes et les justifie par la forte reprise de l'inflation. 

Il appelle, en cas d'alternance au printemps, à la "responsabilité politique" du candidat élu pour mettre en œuvre le dégel annoncé.

"Cette mesure est préparée et je n’imagine personne revenir en arrière", a martelé la ministre dans un entretien au Parisien.

Un dégel peut-il en cacher d'autres?

Plutôt qu'une "politique salariale" à part entière, le dégel du point d'indice est "un outil ponctuel" pour répondre à la "pression conjoncturelle" liée à l'inflation, a insisté le ministère auprès de l'AFP. 

A long terme, "c’est tout le système de rémunération que nous souhaitons revoir", a complété Amélie de Montchalin mardi sur franceinfo. 

Dans cet esprit, la ministre a reçu lundi le rapport issu de la "conférence sur les perspectives salariales" qu'elle avait initiée en 2021.

Ses auteurs formulent notamment des recommandations pour les contractuels (environ 20% des agents publics), les déroulements de carrière et les rémunérations.

La balle est désormais dans le camp des syndicats et des employeurs publics, appelés à formuler des "observations" sur les recommandations du rapport "d'ici la fin du mois", selon le ministère.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.