Biden traite Poutine de «criminel de guerre», «impardonnable» rétorque le Kremlin

Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine (Photo, AFP).
Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Biden traite Poutine de «criminel de guerre», «impardonnable» rétorque le Kremlin

  • Répondant à une journaliste, Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe : «C'est un criminel de guerre»
  • Des propos «inacceptables et impardonnables», a répliqué le Kremlin

KIEV: Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine, où une vingtaine de civils ont été tués par des tirs ou des bombardements russes.

Répondant à une journaliste, le président américain a lâché, à propos de son homologue russe: "C'est un criminel de guerre".

Des propos "inacceptables et impardonnables", a répliqué le Kremlin. 

Peu auparavant, M. Biden avait confirmé que son pays fournirait 800 millions de dollars de plus au titre de l'aide militaire à Kiev, soit une enveloppe "sans précédent" d'un milliard de dollars en une semaine pour soutenir son armée.

"A la demande" du chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'était un peu plus tôt adressé au Congrès américain, "nous aidons l'Ukraine à se doter de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires et de plus longue portée", a-t-il dit, précisant que des drones seraient aussi livrés.

Des frappes meurtrières

En Ukraine, dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain à Tcherniguiv, à 150 km au nord de Kiev, ont péri dans la matinée lorsque des soldats ont ouvert le feu sur elles de manière "préméditée", a annoncé le parquet général.

Dans cette même ville, qui subit de nombreux raids aériens, cinq corps, dont ceux de trois enfants, ont été retrouvés sous les décombres d'un logement collectif, ont dit les secouristes.

Trois autres personnes ont perdu la vie et cinq ont été blessées sur un marché dans un incendie provoqué par un bombardement à Kharkiv, dans le nord-est.

Dans l'après-midi, des tirs de roquettes Grad sur un convoi de civils qui quittaient la cité portuaire assiégée et pilonnée de Marioupol ont fait un nombre pour le moment indéterminé de morts et de blessés, dont un enfant grièvement atteint, d'après l'armée ukrainienne.

 

Un théâtre abritant «des centaines» de civils touché par une frappe russe à Marioupol Bilan des décès selon la mairie

Un théâtre abritant "des centaines de civils" a été gravement endommagé par une frappe aérienne russe à Marioupol, a annoncé mercredi la mairie de cette ville portuaire assiégée dans le sud-est de l'Ukraine.

La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l'imagerie satellite, a publié mercredi une photo du Théâtre dramatique de Marioupol prise lundi, selon elle. 

D'après la photo consultée par l'AFP, le mot "enfants" était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.

"L'avion a largué une bombe sur le bâtiment où s'abritaient des centaines de civils. Il est impossible d'établir le bilan dans l'immédiat car les bombardements des quartiers d'habitation se poursuivent", selon la mairie.

La ville de Zaporojie, largement épargnée jusqu'ici, a quant à elle pour la première fois depuis le début du conflit été visée, la gare ayant été touchée mercredi par au moins un missile.

C'est dans cette région que se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, que les Russes occupent depuis le 4 mars.

"J'ai enterré mon fils aujourd'hui. C'était un pilote", dont l'appareil a été abattu pendant une mission de combat, racontait, tête baissée, Anatoly, à Otchakiv, sur les bords de la mer Noire.  

Au moins 500 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, sans répit bombardée.

L'UE veut coordonner ses actions pour l'accueil des élèves ukrainiens

L'Union européenne a décidé mercredi de créer un groupe de travail pour "coordonner les initiatives" concernant l'accueil des élèves ukrainiens, qui se penchera notamment sur les possibilités de soutien financier aux Etats membres et la mutualisation des ressources pédagogiques.

La commissaire européenne à l'Education, la recherche et la culture, Mariya Gabriel, a de son côté souligné que la Commission mettrait notamment "tout en oeuvre pour aider les Etats membres à réorienter rapidement les fonds non utilisés de l'Union européenne"

Selon le Parlement ukrainien, citant des chiffres collectés par le parquet général, 103 enfants ont été tués dans le pays depuis le début de l'offensive russe le 24 février et une centaine blessés.

Des explosions ont en outre de nouveau été entendues à l'aube à Kiev où d'épaisses colonnes de fumées noires s'élevaient.

La capitale, vidée de plus de la moitié de ses 3,5 millions d'habitants, est sous couvre-feu depuis mardi 20H00 (18H00 GMT) et jusqu'à jeudi 07H00, après que plusieurs missiles ont frappé des immeubles d'habitation lundi et mardi. 

L'égérie anti-guerre russe refuse la proposition d'asile de Macron

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie anti-guerre après son irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l'offensive en Ukraine, a refusé l'offre d'asile du président français Emmanuel Macron car elle ne "veut pas quitter" son pays.

Conséquence du conflit, plus de trois millions d'Ukrainiens ont déjà pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne.

Pas de troupes de l'Otan

Dans le même temps, l'Organisation mondiale de la santé assurait n'avoir jamais vu autant d'attaques militaires sur le système de santé qu'actuellement en Ukraine.

"Le système de santé est devenu une cible (...). Cela commence à faire partie de la stratégie et des tactiques de la guerre. C'est totalement inacceptable, c'est contraire au droit humanitaire international", a déploré le chef des urgences de l'OMS Michael Ryan.

C'est dans ce contexte que la Cour internationale de justice (CIJ), le plus haut tribunal de l'ONU, a ordonné mercredi à Moscou d'immédiatement interrompre ses opérations militaires en Ukraine, se disant "profondément préoccupée" par l'ampleur des combats. Et le Conseil de l'Europe, garant de l'état de droit sur ce continent, a exclu officiellement la Russie, tandis que la Cour européenne des droits de l'homme suspendait l'examen de toutes les requêtes concernant la Russie.

Imperturbable, Vladimir Poutine a martelé dans un discours que l'opération militaire déclenchée trois semaines plus tôt était "un succès". Cela alors que son armée ne pouvait revendiquer la prise d'aucune grande ville et progressait au ralenti.

Juste avant, son homologue ukrainien avait par visioconférence, ovationné par les parlementaires américains, à nouveau réclamé l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays.

Joe Biden a jusqu'ici rejeté l'idée de mettre en place une telle zone, de peur de voir les Etats-Unis et l'Alliance atlantique --qui a répété mercredi qu'il n'était "pas question de déployer des troupes de l'Otan ni des avions en Ukraine"-- être entraînés dans un conflit susceptible de se transformer en troisième guerre mondiale. 

Cette organisation a toutefois fait part de son intention de renforcer son dispositif sur son flanc oriental.

Le PSG suspend son partenariat avec l'entreprise russe Fonbet

Le Paris SG a suspendu jusqu'à la fin de la saison son partenariat avec l'entreprise russe de paris sportifs Fonbet, à la suite de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi le club qui maintient à Moscou ses activités à destination des enfants.

Un «compromis»? 

L'offensive et la détermination des deux camps n'empêchaient pas la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés lundi par visioconférence au niveau des délégations.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré mercredi que les négociateurs discutaient désormais d'"un compromis", qui ferait de l'Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l'Autriche.

"Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d'un accord", a également souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Sans démentir des discussions sur une neutralité, le négociateur en chef ukrainien Mykhaïlo Podoliak a déclaré que "le modèle ne peut être qu'+ukrainien+".

Dans une déclaration dans la soirée, le président Zelensky a affirmé en s'adressant aux "citoyens d'Ukraine".

"Mes priorités dans ces négociations sont claires: fin de la guerre, des garanties de sécurité, souveraineté, rétablissement de notre intégrité territoriale, des garanties réelles pour notre pays, une protection réelle pour notre pays", a-t-il détaillé.

Dans la nuit de mardi, il avait estimé que les positions des deux camps étaient désormais "plus réalistes", tout en soulignant qu'il faudrait "encore du temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine". 

Il s'était dit auparavant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie.

La Turquie, membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, poursuivait de son côté ses efforts de médiation. Son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu était à Moscou mercredi et devait se rendre jeudi en Ukraine.

Le sujet pourrait être abordé lors du sommet extraordinaire de l'Otan prévu le 24 mars à Bruxelles, auquel Joe Biden doit participer.

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Albanie, la France, la Norvège et l'Irlande ont par ailleurs demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi après-midi sur l'Ukraine.

"La Russie commet des crimes de guerre et vise les civils", a tweeté la mission diplomatique britannique aux Nations unies.

Vladimir Poutine a promis mercredi des aides financières aux particuliers et aux entreprises, comparant les sanctions à un "Blitzkrieg" contre la Russie. Les autorités russes continuent en parallèle à réprimer toute opposition à la guerre.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.