Biden traite Poutine de «criminel de guerre», «impardonnable» rétorque le Kremlin

Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine (Photo, AFP).
Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Biden traite Poutine de «criminel de guerre», «impardonnable» rétorque le Kremlin

  • Répondant à une journaliste, Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe : «C'est un criminel de guerre»
  • Des propos «inacceptables et impardonnables», a répliqué le Kremlin

KIEV: Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine, où une vingtaine de civils ont été tués par des tirs ou des bombardements russes.

Répondant à une journaliste, le président américain a lâché, à propos de son homologue russe: "C'est un criminel de guerre".

Des propos "inacceptables et impardonnables", a répliqué le Kremlin. 

Peu auparavant, M. Biden avait confirmé que son pays fournirait 800 millions de dollars de plus au titre de l'aide militaire à Kiev, soit une enveloppe "sans précédent" d'un milliard de dollars en une semaine pour soutenir son armée.

"A la demande" du chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'était un peu plus tôt adressé au Congrès américain, "nous aidons l'Ukraine à se doter de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires et de plus longue portée", a-t-il dit, précisant que des drones seraient aussi livrés.

Des frappes meurtrières

En Ukraine, dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain à Tcherniguiv, à 150 km au nord de Kiev, ont péri dans la matinée lorsque des soldats ont ouvert le feu sur elles de manière "préméditée", a annoncé le parquet général.

Dans cette même ville, qui subit de nombreux raids aériens, cinq corps, dont ceux de trois enfants, ont été retrouvés sous les décombres d'un logement collectif, ont dit les secouristes.

Trois autres personnes ont perdu la vie et cinq ont été blessées sur un marché dans un incendie provoqué par un bombardement à Kharkiv, dans le nord-est.

Dans l'après-midi, des tirs de roquettes Grad sur un convoi de civils qui quittaient la cité portuaire assiégée et pilonnée de Marioupol ont fait un nombre pour le moment indéterminé de morts et de blessés, dont un enfant grièvement atteint, d'après l'armée ukrainienne.

 

Un théâtre abritant «des centaines» de civils touché par une frappe russe à Marioupol Bilan des décès selon la mairie

Un théâtre abritant "des centaines de civils" a été gravement endommagé par une frappe aérienne russe à Marioupol, a annoncé mercredi la mairie de cette ville portuaire assiégée dans le sud-est de l'Ukraine.

La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l'imagerie satellite, a publié mercredi une photo du Théâtre dramatique de Marioupol prise lundi, selon elle. 

D'après la photo consultée par l'AFP, le mot "enfants" était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.

"L'avion a largué une bombe sur le bâtiment où s'abritaient des centaines de civils. Il est impossible d'établir le bilan dans l'immédiat car les bombardements des quartiers d'habitation se poursuivent", selon la mairie.

La ville de Zaporojie, largement épargnée jusqu'ici, a quant à elle pour la première fois depuis le début du conflit été visée, la gare ayant été touchée mercredi par au moins un missile.

C'est dans cette région que se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, que les Russes occupent depuis le 4 mars.

"J'ai enterré mon fils aujourd'hui. C'était un pilote", dont l'appareil a été abattu pendant une mission de combat, racontait, tête baissée, Anatoly, à Otchakiv, sur les bords de la mer Noire.  

Au moins 500 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, sans répit bombardée.

L'UE veut coordonner ses actions pour l'accueil des élèves ukrainiens

L'Union européenne a décidé mercredi de créer un groupe de travail pour "coordonner les initiatives" concernant l'accueil des élèves ukrainiens, qui se penchera notamment sur les possibilités de soutien financier aux Etats membres et la mutualisation des ressources pédagogiques.

La commissaire européenne à l'Education, la recherche et la culture, Mariya Gabriel, a de son côté souligné que la Commission mettrait notamment "tout en oeuvre pour aider les Etats membres à réorienter rapidement les fonds non utilisés de l'Union européenne"

Selon le Parlement ukrainien, citant des chiffres collectés par le parquet général, 103 enfants ont été tués dans le pays depuis le début de l'offensive russe le 24 février et une centaine blessés.

Des explosions ont en outre de nouveau été entendues à l'aube à Kiev où d'épaisses colonnes de fumées noires s'élevaient.

La capitale, vidée de plus de la moitié de ses 3,5 millions d'habitants, est sous couvre-feu depuis mardi 20H00 (18H00 GMT) et jusqu'à jeudi 07H00, après que plusieurs missiles ont frappé des immeubles d'habitation lundi et mardi. 

L'égérie anti-guerre russe refuse la proposition d'asile de Macron

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie anti-guerre après son irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l'offensive en Ukraine, a refusé l'offre d'asile du président français Emmanuel Macron car elle ne "veut pas quitter" son pays.

Conséquence du conflit, plus de trois millions d'Ukrainiens ont déjà pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne.

Pas de troupes de l'Otan

Dans le même temps, l'Organisation mondiale de la santé assurait n'avoir jamais vu autant d'attaques militaires sur le système de santé qu'actuellement en Ukraine.

"Le système de santé est devenu une cible (...). Cela commence à faire partie de la stratégie et des tactiques de la guerre. C'est totalement inacceptable, c'est contraire au droit humanitaire international", a déploré le chef des urgences de l'OMS Michael Ryan.

C'est dans ce contexte que la Cour internationale de justice (CIJ), le plus haut tribunal de l'ONU, a ordonné mercredi à Moscou d'immédiatement interrompre ses opérations militaires en Ukraine, se disant "profondément préoccupée" par l'ampleur des combats. Et le Conseil de l'Europe, garant de l'état de droit sur ce continent, a exclu officiellement la Russie, tandis que la Cour européenne des droits de l'homme suspendait l'examen de toutes les requêtes concernant la Russie.

Imperturbable, Vladimir Poutine a martelé dans un discours que l'opération militaire déclenchée trois semaines plus tôt était "un succès". Cela alors que son armée ne pouvait revendiquer la prise d'aucune grande ville et progressait au ralenti.

Juste avant, son homologue ukrainien avait par visioconférence, ovationné par les parlementaires américains, à nouveau réclamé l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays.

Joe Biden a jusqu'ici rejeté l'idée de mettre en place une telle zone, de peur de voir les Etats-Unis et l'Alliance atlantique --qui a répété mercredi qu'il n'était "pas question de déployer des troupes de l'Otan ni des avions en Ukraine"-- être entraînés dans un conflit susceptible de se transformer en troisième guerre mondiale. 

Cette organisation a toutefois fait part de son intention de renforcer son dispositif sur son flanc oriental.

Le PSG suspend son partenariat avec l'entreprise russe Fonbet

Le Paris SG a suspendu jusqu'à la fin de la saison son partenariat avec l'entreprise russe de paris sportifs Fonbet, à la suite de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi le club qui maintient à Moscou ses activités à destination des enfants.

Un «compromis»? 

L'offensive et la détermination des deux camps n'empêchaient pas la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés lundi par visioconférence au niveau des délégations.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré mercredi que les négociateurs discutaient désormais d'"un compromis", qui ferait de l'Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l'Autriche.

"Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d'un accord", a également souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Sans démentir des discussions sur une neutralité, le négociateur en chef ukrainien Mykhaïlo Podoliak a déclaré que "le modèle ne peut être qu'+ukrainien+".

Dans une déclaration dans la soirée, le président Zelensky a affirmé en s'adressant aux "citoyens d'Ukraine".

"Mes priorités dans ces négociations sont claires: fin de la guerre, des garanties de sécurité, souveraineté, rétablissement de notre intégrité territoriale, des garanties réelles pour notre pays, une protection réelle pour notre pays", a-t-il détaillé.

Dans la nuit de mardi, il avait estimé que les positions des deux camps étaient désormais "plus réalistes", tout en soulignant qu'il faudrait "encore du temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine". 

Il s'était dit auparavant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie.

La Turquie, membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, poursuivait de son côté ses efforts de médiation. Son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu était à Moscou mercredi et devait se rendre jeudi en Ukraine.

Le sujet pourrait être abordé lors du sommet extraordinaire de l'Otan prévu le 24 mars à Bruxelles, auquel Joe Biden doit participer.

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Albanie, la France, la Norvège et l'Irlande ont par ailleurs demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi après-midi sur l'Ukraine.

"La Russie commet des crimes de guerre et vise les civils", a tweeté la mission diplomatique britannique aux Nations unies.

Vladimir Poutine a promis mercredi des aides financières aux particuliers et aux entreprises, comparant les sanctions à un "Blitzkrieg" contre la Russie. Les autorités russes continuent en parallèle à réprimer toute opposition à la guerre.


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.