«C’est le moment pour les investisseurs étrangers de venir en Arabie saoudite»

Une vue de l'entrée du palais des Congrès à Cannes où se tient le MIPIM 2022. (AFP).
Une vue de l'entrée du palais des Congrès à Cannes où se tient le MIPIM 2022. (AFP).
 Fahad Mansour al-Hachem, le directeur général du secteur immobilier au ministère de l’Investissement d’Arabie saoudite. (Photo, Philippe Déjardin )
Fahad Mansour al-Hachem, le directeur général du secteur immobilier au ministère de l’Investissement d’Arabie saoudite. (Photo, Philippe Déjardin )
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

«C’est le moment pour les investisseurs étrangers de venir en Arabie saoudite»

  • La démarche du Royaume s’inscrit dans le cadre du programme de la Vision saoudienne de 2030
  • Fahad Mansour al-Hachem a fait le déplacement sur la Croisette et a bien voulu répondre aux questions d’Arab News en français

CANNES: L’Arabie saoudite, par l’intermédiaire du ministère de l’Investissement (Saudi Investment), participe cette année au Marché international des professionnels de l'immobilier de Cannes (Mipim) et affiche de grandes ambitions. La démarche du Royaume s’inscrit dans le cadre du programme de la Vision saoudienne de 2030. Parmi les projets présentés dans ce programme, on trouve le portail Meras, qui fournit tous les services gouvernementaux et privés pour permettre de lancer son entreprise en une journée. On nous a d’ailleurs indiqué qu’il était possible de la créer en trois heures.

«C’est le moment pour les investisseurs étrangers de venir en Arabie saoudite»: tel est le message envoyé par les représentants du royaume saoudien qui étaient présents au Mipim de Cannes. Parmi eux se trouvait notamment Fahad Mansour al-Hachem, le directeur général du secteur immobilier au ministère de l’Investissement d’Arabie saoudite, que nous avons rencontré à cette occasion: il a fait le déplacement sur la Croisette et a bien voulu répondre aux questions d’Arab News en français.

Quel est l’intérêt pour l’Arabie saoudite d’être présente à Cannes et de participer au Marché international des professionnels de l'immobilier, qui se tient du 15 au 18 mars?

Tout d’abord, il faut préciser qu’il s’agit du plus important marché de l’immobilier d’affaires et de tourisme du monde. Il était donc indispensable que nous soyons présents. Ce rendez-vous permet à la fois de rencontrer toute la communauté de l'immobilier et de développer de nouvelles opportunités. C’est l’occasion pour les participants de développer leur réseau et de nouer des partenariats ainsi que des relations commerciales.

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Fahad Mansour al-Hachem, directeur général du secteur immobilier au ministère de l’Investissement d’Arabie saoudite (Philippe Déjardin ).

Nous voulons également profiter de cet événement pour expliquer au plus grand nombre la qualité de vie que nous proposons, présenter les infrastructures mises en place et faire connaître l’évolution du Royaume dans ce domaine. Il s’agit aussi de chercher des partenaires et de faire passer le message suivant: c’est le moment pour les investisseurs étrangers de regarder vers l’Arabie saoudite. Le Gross Fixed Capital Formation [«formation brute de capital fixe»] a été fixé à 3 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro).

 

Pourquoi n’étiez-vous pas présents avant l’édition de cette année?

En premier lieu, il faut rappeler que le marché immobilier, chez nous, n’avait pas encore connu chez nous un tel développement. Nous n’étions pas totalement prêts avant 2016. Pour cela, nous avons engagé dans le Royaume un programme de cinq cent dix-sept réformes 70% d’entre elles ont été réalisées. Nous avions bel et bien prévu de venir en 2020, mais la pandémie de Covid-19 a tout bouleversé et elle a bloqué les voyages et les échanges.

 

Votre présence dans ce salon a-t-elle offert les résultats que vous espériez?

C’est un rendez-vous extrêmement intéressant. Nous avons pu établir des contacts avec des compagnies internationales. En outre, nous avons en projet de signer trois contrats importants. L’un d’eux a été conclu avec la société Bouygues et concerne un programme de construction de six parcs d’attractions, pour un montant d’un milliard de dollars.

 

S’agit-il là du seul contrat que vous avez signé avec la France?

Nous avons un projet qui concerne AlUla. Il est actuellement en phase de développement; son budget s’élève à 32 milliards dollars, dont 20 milliards en investissement. Au centre du plan Vision 2030 initié par le gouvernement saoudien et destiné à moderniser le pays, AlUla fait partie d’une série de projets hors norme qui ont pour objectif de développer l’offre culturelle et touristique de l’Arabie saoudite. Cette initiative est le projet phare du Royaume. Il prévoit la création, sur un site dont les dimensions sont comparables à un pays comme la Belgique, d’un complexe archéologique, culturel et touristique, aux allures de musée vivant à ciel ouvert. L’ambition recherchée à travers cet investissement majeur est de faire de ce lieu exceptionnel la capitale culturelle du Royaume.

En prenant soin de mettre en valeur du formidable patrimoine de la région – sites archéologiques millénaires, paysages d’une beauté à couper le souffle… –, l’Arabie saoudite entend se réinscrire dans sa grande histoire.

 

Parlez-nous de Neom, l’un des autres projets décisifs de l’Arabie saoudite… 

Neom est un projet de ville futuriste. Il est situé au nord-ouest du pays. Il s’étendra sur une superficie de 26 500 km² et son fonctionnement reposera à 100% sur l’énergie renouvelable. Le montant de l’opération s’élève à 500 milliards de dollars. On peut également évoquer Red Sea Project (le Projet de la Mer rouge). Cet autre ambitieux projet touristique prévoit d’accueillir un million de visiteurs par an à l’horizon 2030. Son l’objectif est de développer quatre-vingt-dix îles, dont certaines existent déjà, sur une étendue de 34 500 kilomètres carrés.

 

Quels sont vos objectifs en ce qui concerne le développement de l’immobilier?

Notre premier objectif est de développer l’investissement dans ce secteur ainsi que dans le domaine des services. Nous souhaitons que 70% de la population saoudienne puisse devenir propriétaire.

En développant également la capitale et les grandes villes, nous espérons disposer de trois grosses métropoles et de rejoindre le top 100 mondial des villes. De nombreuses réformes ont été récemment mises en place pour faciliter l’acquisition de logements.

 


Le prix du pétrole grimpe en raison de la crainte d'une implication américaine en Iran

Un automobiliste fait le plein de sa voiture dans une station-service Speedway le 28 septembre 2004 à Des Plaines, dans l'Illinois. Le prix du pétrole a dépassé pour la première fois les 50 dollars le baril. (AFP)
Un automobiliste fait le plein de sa voiture dans une station-service Speedway le 28 septembre 2004 à Des Plaines, dans l'Illinois. Le prix du pétrole a dépassé pour la première fois les 50 dollars le baril. (AFP)
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  • Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, progressait de 1,65 %, atteignant 74,44 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec livraison en juillet, gagnait 1,55 %, à 72,88 dollars.
  • Le principal point de tension demeure le détroit d’Ormuz, une voie stratégique par laquelle transite près de 20 % du pétrole mondial.

LONDRES : Les prix du pétrole étaient en nette hausse mardi matin, portés par l’aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l’incertitude provoquée par le départ anticipé de Donald Trump du sommet du G7 au Canada.

Vers 09h45 GMT (11h45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, progressait de 1,65 %, atteignant 74,44 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec livraison en juillet, gagnait 1,55 %, à 72,88 dollars.

Le départ inattendu de Donald Trump du G7, sans explication claire, a semé le doute sur les intentions américaines concernant le conflit entre Israël et l’Iran. Le président américain a toutefois déclaré que cette décision « n’avait rien à voir » avec les discussions autour d’un éventuel cessez-le-feu au Moyen-Orient.

Selon plusieurs médias américains, Trump devrait rejoindre la "Situation Room", la salle de crise de la Maison Blanche, utilisée lors de situations géopolitiques critiques ou pour superviser des opérations militaires majeures. Une démarche qui alimente les spéculations sur une possible implication directe des États-Unis dans le conflit.

« Cela a ravivé les craintes que les États-Unis se préparent à s'engager aux côtés d'Israël », explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

L’inquiétude s’est accentuée après une déclaration publiée lundi par Trump sur son réseau Truth Social, appelant à « évacuer immédiatement Téhéran ».

Le marché pétrolier suit de près l’évolution de cette crise. L’Iran est le neuvième plus grand producteur mondial de pétrole, selon l’Agence internationale de l’énergie. Le principal point de tension demeure le détroit d’Ormuz, une voie stratégique par laquelle transite près de 20 % du pétrole mondial. Un blocage de ce passage maritime ferait immédiatement grimper les prix.

Pour autant, certains analystes estiment que la hausse actuelle pourrait rester contenue. « Les stocks de pétrole sont en augmentation, et pour l’instant, l’offre iranienne n’a pas été impactée par le conflit », note Kathleen Brooks, analyste chez XTB.

Par ailleurs, l’offre mondiale continue de croître. Depuis avril, l’OPEP et ses alliés (OPEP+) ont relevé leurs quotas de production. Ce mardi, le Kazakhstan a apporté son soutien au plan saoudien visant à accroître davantage la production, laissant entrevoir une nouvelle hausse des quotas de 411 000 barils par jour pour le mois d’août, selon les analystes de DNB Carnegie.


Les banques ont augmenté leurs financements aux énergies fossiles en 2024 selon des ONG

L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
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  • près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».
  • Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles.

PARIS : Un consortium d'ONG a affirmé que les principaux géants bancaires mondiaux, américains en tête, avaient accordé plus de 850 milliards de dollars de financements au profit des énergies fossiles, un montant en hausse de 23 % par rapport à 2023.

Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat en 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900), ce sont près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».

Dans le détail, les 65 banques étudiées ont consacré l'an dernier 869 milliards de dollars à ces différentes formes de soutien financier, soit une hausse de 23 % sur un an. Précisons que la moitié environ de cette somme est consacrée à l'expansion des énergies fossiles.

Ce montant est proche de celui atteint en 2021, après deux années consécutives de baisse. Plus des deux tiers des banques ont augmenté leurs financements, soulignent les auteurs de l'étude.

Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles, devant ses compatriotes Bank of America et Citigroup, selon les données rassemblées par huit ONG, dont Rainforest Action Network, Reclaim Finance et Urgewald. 

L'année 2024 marque le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui avait notamment promis de « forer à tout-va », une formule devenue l'un de ses slogans de campagne (« We will drill, baby, drill »).

Les données de l'étude, publiées directement par les sociétés ou issues de fournisseurs de données et de l'agence financière Bloomberg, montrent par ailleurs un retrait progressif des grandes banques françaises depuis 2020.

La contribution des six grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE pour l'essentiel, ainsi que Crédit Mutuel et La Banque Postale pour une part infime) a été d'environ 20 milliards de dollars l'an dernier, soit moitié moins qu'en 2023. 

L'étude met cependant en avant « une augmentation particulièrement marquante des financements » de BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires, les Caisses d'épargne et Natixis.

Mardi, le groupe mutualiste a balayé ces données collectées « qui ne reflètent en rien la réalité » dans une déclaration transmise à l'AFP. La banque a également mis en avant ses « engagements volontaires » en matière de décarbonation.

Par ailleurs, mi-avril, les banques membres de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme onusien de neutralité carbone lancé en 2021, ont revu à la baisse leurs ambitions communes. 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.