Lors de sa première participation au Mipim à Cannes, l’Arabie saoudite marque les esprits

Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo, Philippe Déjardin)
Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo, Philippe Déjardin)
Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo fournie)
Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo fournie)
Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo fournie)
Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Jeudi 17 mars 2022

Lors de sa première participation au Mipim à Cannes, l’Arabie saoudite marque les esprits

  • L’Arabie saoudite est présente pour la première fois au Mipim et remarquablement représentée sur la célèbre Croisette
  • Le Royaume est arrivé à Cannes avec un nombre impressionnant de projets, dont certains, atteignent des montants particulièrement élevés

CANNES: C’est une première. Le Mipim, rendez-vous mondial indispensable des investisseurs et acteurs de l’immobilier d’affaires et urbain, accueille cette année à Cannes une délégation de l’Arabie saoudite. Le thème de l’édition 2022, «Conduire le changement urbain», qui aborde également les questions de développement durable, la place donnée aux citoyens et aux utilisateurs finaux, était tout désigné pour justifier la présence du Royaume. Cette nouvelle édition, où sont attendus 17 000 visiteurs, sonne comme un retour à la normale deux ans après le début de la pandémie, même s’il l’on voit encore quelques masques ici ou là.  

En réalité, l’Arabie saoudite avait déjà prévu de participer au Mipim dès l’année 2020. L’idée a commencé à germer en 2016 quand le Royaume a pris la décision de se donner les moyens pour développer sa capitale, ainsi que les grandes villes du pays. Depuis, sa participation est devenue une évidence, dans ce salon qui réunit les principaux investisseurs immobiliers et fonds d’investissement mondiaux, ainsi que les grands courtiers et les acteurs de la PropTech (transformation du marché de l'immobilier à travers des acteurs aux nouveaux modèles ou des start-up aux solutions technologiques innovantes). C’est à Cannes que se dessine l’avenir de l’immobilier commercial et urbain, esquisse les futures tendances. 

L’Arabie saoudite fait partie des soixante-dix nationalités représentées, parmi lesquelles figurent également le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ou même l’Égypte et le Brésil. Tous les étages du Palais sont occupés, les chapiteaux blancs sont de retour au bord de la plage. Les étrangers, dont les Américains, ont retrouvé le chemin et leurs habitudes. Comme dans un passé récent, c’est la langue de Shakespeare qui prédomine dans les allées. La présence du stand saoudien, sous une superbe tente très moderne, face à la plage, paraît habituelle et normale. Les projets privés et publics saoudiens s’affichent dans une vague incessante de vidéos, toutes plus alléchantes les unes que les autres, dans un feu d’artifice de couleurs. Les espaces sont à la fois cosy, chaleureux comme nos hôtes, et suffisamment intimes pour mener des discussions d’affaires. 

Le Royaume est arrivé à Cannes avec un nombre impressionnant de projets, et pour certains d’entre eux, les montants sont particulièrement élevés, ce que nous a confirmé Fahad Mansour al-Hachem, directeur de l’immobilier au ministère de l’Investissement. Il a évoqué les démarches de son pays pour l’accession de sa population à l’immobilier, les possibilités d’investissement pour les entreprises internationales et les grands projets du Royaume. 

Placée sous la responsabilité du prince héritier, Mohammed ben Salmane, la compagnie Roshn est chargée du développement d’une superficie globale de 200 000 km², sur quatre régions du Royaume pour la construction d’habitations, mais également de centres commerciaux. La société s’apprête à construire 1000 écoles pour accueillir 630 000 élèves qui pourront peut-être profiter de la plantation d’un million d’arbres et de 63 millions d’arbustes! Roshn contribue à hauteur de 76 milliards d’euros au produit intérieur brut (PIB) du pays. 

De son côté, Retal est le numéro un des investisseurs immobiliers pour le secteur privé. La société a fait le déplacement à Cannes, car elle travaille déjà en collaboration avec six compagnies internationales. Son projet le plus important se situe dans la régulation de la construction des villas pour les particuliers. Le groupe se présente comme le promoteur immobilier de la nouvelle génération, comme on peut le constater avec la jeunesse de nos interlocuteurs. On sent bien l’envie de s’investir et d’aider la jeune génération saoudienne. 

La spécialité du groupe Adjan, c’est le développement de l’immobilier mixte, habitat, loisir et tourisme, comme l’indique la magnifique maquette présentée à l’entrée de l’espace et qui représente un nouveau complexe, destiné à la ville d’Al-Khobar. Il devrait accueillir un nouvel hôtel Fairmont du groupe Accor; une négociation est en cours après le premier projet déjà réalisé avec le groupe hôtelier français. Les travaux sont prévus pour une durée de cinq ans, pour un budget d’un million d’euros. L’influence du groupe s’étend dans tous les pays arabes du Golfe et en Afrique du Nord, avec notamment d’importants projets à Bahreïn ainsi que deux au Caire. À noter qu’il s’agit de la première compagnie à avoir bénéficié du soutien du gouvernement. 

Créée en 2016 par décret royal, la National Housin Company est le levier d’investissement pour les initiatives et les programmes des Affaires municipales. Elle est devenue propriété de l’État en 2020 et sert de catalyseur pour le marché saoudien en adoptant une stratégie nationale pour le logement à travers ses filiales pour les services au logement et les services financiers. 

Le Mipim se prolongera jusqu’au 18 mars. Au programme: des expositions, conférences, plates-formes de networking et remises de prix seront organisées, sans oublier des rencontres avec des acteurs de premier plan du secteur de l’immobilier.  Parmi tous les stands, un seul sera vide, celui de l’Ukraine, qui annonce sur l’un des panneaux les raisons de son absence. Il a néanmoins reçu la visite de soutien de l’ex-président de la République, François Hollande, invité en tant que speaker lors de la journée d’ouverture avant de passer le relais, ce mercredi, à un ancien Premier ministre, le maire du Havre, Édouard Philippe. 


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Short Url
  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
Short Url
  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Short Url
  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.