Avec la guerre en Ukraine, le bouclier antimissile en Pologne rassure et inquiète à la fois

La clôture de la base militaire de Redzikowo, en Pologne, le 24 février 2022. (Photo, AFP)
La clôture de la base militaire de Redzikowo, en Pologne, le 24 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Avec la guerre en Ukraine, le bouclier antimissile en Pologne rassure et inquiète à la fois

  • Washington soutient que l'installation, dans le village voisin de Redzikowo, qui doit devenir opérationnelle cette année, doit défendre l'Occident contre des missiles balistiques
  • Mais le président russe Vladimir Poutine n'en croit rien et voit dans le bouclier, comme dans d'autres installations militaires dans la région, une menace pour la Russie

REDZIKOWO : En cas de conflit armé entre l'Otan et la Russie, les missiles russes risquent de tomber en premier sur le bouclier antimissile américain dans le nord de la Pologne, s'inquiètent les habitants de la région, alarmés par le conflit en Ukraine.

"Si un conflit armé grave éclate, la première frappe visera notre bouclier. Si des charges nucléaires tactiques sont utilisées, comme le bouclier n'est distant que de quelques kilomètres du centre ville, on peut s'imaginer ce qui nous arrivera", dit Ryszard Kwiatkowski, ancien maire adjoint de la ville de Slupsk qui compte quelque 90 000 habitants.

Washington soutient que l'installation, dans le village voisin de Redzikowo, qui doit devenir opérationnelle cette année, doit défendre l'Occident contre les missiles balistiques tirés par des pays tels que l'Iran. 

Mais le président russe Vladimir Poutine n'en croit rien et voit dans le bouclier, comme dans d'autres installations militaires dans la région, une menace pour la Russie. Ce qui le conduit à exiger le retrait de l'Otan des pays d'Europe de l'Est, anciens satellites de l'URSS.   

Critique convaincu du bouclier, dont l'installation avait commencé en 2016 à Redzikowo, près de Slupsk, M. Kwiatkowski avance plusieurs arguments contre cette installation. Il rejette l'argument selon lequel il s'agit d'un système défensif.

"À mon avis, il n'y pas de systèmes offensifs et défensifs, tous les systèmes militaires sont agressifs, dit-il. (...) Et face à ce système défensif de l'Otan il y a le système de notre adversaire potentiel, la Fédération de Russie, autrement dit les missiles Iskander installés récemment dans la région de Kaliningrad". 

Missiles en 3 minutes

Missiles, ajoute le sexagénaire, capables d'arriver ici en trois minutes, alors que "personne ne sait comment évoluera la situation en Ukraine".

Il qualifie d'"absurde" la présentation de ce système comme devant combattre des missiles à longue portée pouvant venir du Proche-Orient et notamment d'Iran. "Il était dès le départ dirigé contre la Russie, maintenant on ne le cache plus", affirme-t-il.

Il regrette aussi que l'installation ait occupé un ancien aéroport désaffecté où l'on aurait pu créer une zone industrielle, et estime que sa présence décourage les gros investisseurs occidentaux.

Si certains habitants - la plupart restent indifférents - partagent ses craintes, les manifestations locales contre la présence du bouclier n'ont jamais rassemblé plus de quelques dizaines de personnes, reconnait Kwiatkowski. 

Mais la situation vient de changer. "Jusqu'à récemment, je n'ai pas ressenti d'inquiétude concernant le bouclier, mais l'attaque contre l'Ukraine montre qu'on ne peut être sûr de rien", dit Tomasz Czescik, archéologue et journaliste de 47 ans.

«Cible numéro un pour Poutine»

"Poutine a dit plus d'une fois que cette base en Pologne, distante d'à peine 230 km de la frontière russe, n'aurait pas dû être créée (...) que les missiles d'ici peuvent transporter aussi des charges offensives", poursuit-il.

"Quand je parle aujourd'hui avec mes camarades à Slupsk, on entend dire que nous sommes maintenant pour Poutine la cible numéro un après l'Ukraine", soupire l'homme.

Peut-être parce qu'elle s'intéresse moins à l'actualité politique, comme elle le souligne elle-même, Ewa Trap, retraitée active et présidente du club de personnes âgées, reste sereine.

"Je me sens plus en sécurité que s'il n'était pas là", dit-elle. 

"Je suis quelqu'un de simple, modeste, je ne pense pas aux problèmes distants. Du coup je vis bien et je ne ressens pas d'inquiétude", assure la vieille dame.

Le bouclier antimissile de la base de Redzikowo doit devenir opérationnel en 2022.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.