«Moon Knight», premier projet Marvel du réalisateur arabe Mohamed Diab

«Moon Knight» (le Chevalier de la Lune) est un film plein d'outsiders, en partenariat avec Kevin Feige, directeur des studios Marvel, et bien d'autres, qui ont prêté leur voix créative pour en faire un projet Marvel pas comme les autres. (Photo fournie)
«Moon Knight» (le Chevalier de la Lune) est un film plein d'outsiders, en partenariat avec Kevin Feige, directeur des studios Marvel, et bien d'autres, qui ont prêté leur voix créative pour en faire un projet Marvel pas comme les autres. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 19 mars 2022

«Moon Knight», premier projet Marvel du réalisateur arabe Mohamed Diab

  • « J'ai résolument une voix différente », affirme le cinéaste égyptien
  • « Je pense que nous tous nos efforts et nos ajouts, ont rendu «Moon Knight» bien meilleur », soutient Diab

DUBAÏ : La représentation est très importante ; non seulement la représentation de l'origine ethnique, mais de l'expérience personnelle. Le réalisateur égyptien Mohamed Diab devient le premier Arabe en tant que réalisateur d’un projet Marvel avec la très attendue série limitée «Moon Knight» (le Chevalier de la Lune). C’est un moment marquant, non seulement à cause de sa nationalité, mais aussi parce qu'il est né, a grandi, a prospéré et a souffert en Égypte. Il est aussi témoin de la révolution et la reconstruction douloureuse de son pays, qui en fin de compte, en devient l'un de ses chroniqueurs les plus importants.

« Cette série représente une partie de ma voix et tout ce qui m'est arrivé pendant ces 10 dernières années. Tout ce qui s'est passé en Égypte, tout ce qui m'est arrivé au cours de cette période, a fait de moi ce que je suis aujourd'hui «, a déclaré Diab, à Arab News. « Cela affecte également ma façon de  gérer chaque scène. J'ai finalement une voix différente à cause de tout ce que j'ai vécu, tout ce que nous avons vécu en tant que peuple et vous allez ressentir cette voix dans «Moon Knight».

«Je ne suis pas quelqu'un qui est obsédé par les premières, mais je dirai que ce qui est unique dans le fait d’obtenir le projet de Marvel, c'est que je viens directement du monde arabe», a révélé Diab, qui a auparavant dirigé des films primés : «Le Caire 678 « (2010), « Clash « (2016) et «Amira» (2021) et autres films.

Le réalisateur égyptien Mohamed Diab est le premier arabe à réaliser un projet Marvel avec la très attendue série limitée «Moon Knight». (Photo fournie)
Le réalisateur égyptien Mohamed Diab est le premier arabe à réaliser un projet Marvel avec la très attendue série limitée «Moon Knight». (Photo fournie)

Que Diab applique cette expérience spécifiquement à «Moon Knight» est particulièrement judicieux. Le personnage, qui a fait ses débuts dans la bande dessinée «Werewolf by Night» # 32 en 1975, a reçu ses pouvoirs à la suite de la malédiction d'une ancienne divinité égyptienne.

Il y avait une raison majeure pour laquelle la voix de Diab était si nécessaire au projet ; alors que de nombreuses bandes dessinées Marvel des années 60 et 70 s'inspiraient de cultures et de mythologies du monde entier. Ces bandes dessinées ont été écrites et dessinées dans une perspective étrangère aux cultures par lesquelles elles ont été influencées. Cela a conduit à des représentations limitées, parfois offensantes, de ces personnes, de ces lieux et de ces histoires.

Alors que l'univers cinématographique Marvel a réintroduit ces personnages dans une nouvelle génération au cours des 14 dernières années, une attention accrue a été mise sur le fait de bien faire les choses cette fois-ci, ce qui rend les partenaires comme Diab vraiment inestimables.

Hawke, qui, en plus d’être un acteur nominé deux fois pour un Oscar pour l'écriture, a signé après la distribution des rôles par Diab, sans même lire le scénario. (Photo fournie)
Hawke, qui, en plus d’être un acteur nominé deux fois pour un Oscar pour l'écriture, a signé après la distribution des rôles par Diab, sans même lire le scénario. (Photo fournie)

« Je crois qu'il était très important que la série 'Moon Knight' soit supervisée par un réalisateur égyptien. Elle décrit à la fois deux sortes d’Égypte, une moderne et une autre ancienne. Généralement, les deux sont représentées d'une manière orientaliste, comme quelque chose d'exotique et autre, « ce qui pour moi est déshumanisant », explique Diab. « D’après moi, Marvel a fait tout ce qu'il pouvait pour bien faire les choses. Je pense aussi que les gens qui regardent la série n'ont jamais vu l'Égypte représentée aussi réellement que dans 'Moon Knight, que ce soit dans le passé ou dans le présent ».

Une partie de la mission de Diab n'était pas seulement d'appliquer sa propre voix à cette série, mais d'inclure les voix créatives du plus grand nombre d'Égyptiens et d'Arabes possible. Chaque personnage égyptien de la série est représenté par un vrai Égyptien, ce qui est quelque chose de rare, voire qui n’a jamais été fait à Hollywood, en particulier l'ancienne divinité qui chagrine Moon Knight lui-même. Derrière les coulisses, Diab a recruté l'ancien collaborateur Ahmed Hafez comme l'un des monteurs de la série, et le grand compositeur égyptien Hicham Nazih pour écrire la partition de la série.

« Je crois que tout cela a ajouté à l'originalité de la série, car ils ont chacun excellé dans leur travail d'une manière que personne d'autre n'aurait pu faire de même. J'espère que cela ouvrira des portes à d'autres», pense Diab. « Pour moi, cela est une réussite, car c'est ce qui incitera Hollywood à faire venir d’autres réalisateurs égyptiens et arabes. Ça marche jusqu'à présent, Marvel a beaucoup d’estime pour Hicham et Ahmed, par exemple, et je suis certain qu'ils vont travailler à nouveau avec les deux.

«Moon Knight» fait ses débuts internationaux sur Disney + le 30 mars et sera présenté en première dans la région cet été. (Photo fournie)
«Moon Knight» fait ses débuts internationaux sur Disney + le 30 mars et sera présenté en première dans la région cet été. (Photo fournie)

Diab, en tant que voix créative importante de la série avec le créateur Jeremy Slater, faisait partie intégrante de bien plus que de capter les aspects égyptiens de la série ; il a contribué à façonner toute son esthétique, de façon que 'Moon Knight' adopte des éléments qu'aucun projet Marvel n'avait précédemment en termes de ton, de style et de thèmes. Diab a de plus personnellement convaincu deux acteurs qui avaient longtemps résisté à faire partie d'un projet de super-héros, Oscar Isaac et Ethan Hawke, de rejoindre l’équipe.

« Le premier acteur avec qui nous nous avons commencé était Oscar, et la première chose qu'il m'a demandée lorsqu’il a vu mes films a été : « Qu'est-ce que tu fous ici, bon sang !» Oscar sortait tout juste de grandes séries télévisées, et je pense qu'il voulait faire une pause, il voulait faire des films romantiques », explique Diab. « J'ai essayé de le convaincre que les films romantiques ne sont pas limités par les budgets. Vous pouvez réaliser votre film romantique dans n'importe quelle proportion».

Diab a finalement gagné la confiance d'Isaac, et plus encore.

« Grâce aux conversations avec Mohamed et à la confiance que j'avais en lui, j'ai vraiment eu l'impression qu'il y avait de la place pour faire quelque chose de vraiment réel, unique et passionnante en tant qu'acteur », affirme Isaac. « Et ça a fini par être de la sorte pour moi».

Hawke, qui en plus d’être un acteur nominé deux fois pour un Oscar pour l'écriture, a signé après la distribution des rôles par Diab, sans même lire le scénario.

Diab a finalement gagné la confiance d'Isaac, et plus encore. (Photo fournie)
Diab a finalement gagné la confiance d'Isaac, et plus encore. (Photo fournie)

« La merveilleuse idée de choisir Mohamed comme réalisateur, pour guider ce navire, c'est que les films qu'il a réalisés en Égypte sont absolument incroyables », souligne Hawke.  «Il ne voit pas cela avec les yeux d'un Américain, il le regarde en tant que divinités et en tant que dans un autre monde. Le fait de grandir en Égypte et d'avoir beaucoup de choses à dire, nous encourage d'être avec lui de cette façon».

Diab a aussi recruté l'actrice égypto-palestinienne May Calamawy, mieux connue pour son rôle dans la série télévisé «Ramy», lauréate d'un Golden Globe, pour jouer dans sa série.

« Le personnage n'a pas été écrit comme un Égyptien au début. Pendant le développement, je l'ai appelée et je lui ai demandé si elle était libre pour un projet Marvel. Eh bien… pour être honnête, c’est ma femme qui l'a contactée sur Instagram », confie Diab, tout sourire. « Elle n'y croyait pas au début, elle a même demandé à son agent si c'était vrai ».

« Le moment venu, elle a auditionné avec Oscar, et cette audition a été fantastique. Ils l’ont tous appréciée. Elle était un acquis formidable. Elle est intellectuelle, passionnée, réaliste et fière de son héritage. Elle connait bien sa personnalité. Elle a défendu son personnage dans la scène et, en tant qu'Égyptienne, elle en savait plus sur son personnage que quiconque », dévoile Diab. « J'ai le sentiment que le personnage va être très populaire auprès des spectateurs du monde entier à cause de son rôle impeccable ».

En fin de compte, la série «Moon Knight», qui fait ses débuts internationaux sur Disney + le 30 mars et sera présentée en première dans la région cet été, est un film plein d'étrangers qui, en partenariat avec le directeur de Marvel Studios, Kevin Feige et bien d'autres, ont ajouté leur voix créative pour faire du projet Marvel quelqu’un ne ressemble à aucun autre travail.

« Je pense que tous nos efforts et nos ajouts, ont rendu «Moon Knight» bien meilleur «, soutient Diab.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.