Brésil: la cour suprême donne 24H à la messagerie Telegram pour éviter d'être bloquée

Un juge de la Cour suprême du Brésil, qui avait décidé vendredi de bloquer Telegram au Brésil, a donné samedi 24 heures à cette populaire messagerie en ligne, très utilisée par le président Jair Bolsonaro, pour se conformer à la loi et éviter ainsi d'être bloquée (Photo, AFP).
Un juge de la Cour suprême du Brésil, qui avait décidé vendredi de bloquer Telegram au Brésil, a donné samedi 24 heures à cette populaire messagerie en ligne, très utilisée par le président Jair Bolsonaro, pour se conformer à la loi et éviter ainsi d'être bloquée (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Brésil: la cour suprême donne 24H à la messagerie Telegram pour éviter d'être bloquée

  • Telegram est une clef de voûte de la stratégie de campagne de Bolsonaro qui vise la réélection à la présidentielle d'octobre
  • Ce délai de 24 heures a été donné après que le fondateur russe de Telegram eût présenté ses excuses à la Cour suprême

BRASILIA: Un juge de la Cour suprême du Brésil, qui avait décidé vendredi de bloquer Telegram au Brésil, a donné samedi 24 heures à cette populaire messagerie en ligne, très utilisée par le président Jair Bolsonaro, pour se conformer à la loi et éviter ainsi d'être bloquée.

"Jusqu'à présent, Telegram s'est partiellement conformé aux ordres judiciaires, mais il lui faut s'y conformer totalement pour inverser la décision", a indiqué le juge Alexandre de Moraes, dans une nouvelle résolution. La veille, il avait décidé ce blocage de la messagerie, l'accusant de ne pas avoir suffisamment combattu la désinformation y circulant.

Cette décision "est irrecevable", avait alors réagi le président Bolsonaro. Le juge "n'a pas agi contre les deux ou trois personnes qui selon lui devraient être bloquées, alors il décide d'affecter 70 millions de personnes (...). Ce qui est en jeu, c'est notre liberté", avait déclaré le président. Telegram est téléchargée sur environ 53% des mobiles au Brésil. 

Cette messagerie en ligne cryptée est une clef de voûte de la stratégie de campagne de M. Bolsonaro, qui vise la réélection à la présidentielle d'octobre et défend la liberté d'expression sans limite.

Mais, contrairement à d'autres plateformes, sur Telegram il n'y a pratiquement pas de modération de contenu des messages et les groupes peuvent rassembler jusqu'à 200 000 membres, ce qui augmente considérablement le potentiel viral des fausses informations.

Cela a valu à Telegram des sanctions dans certains pays, de la suspension -- temporaire ou définitive -- de ses services au blocage ciblé de certains comptes ou groupes d'usagers.

Ce délai de 24 heures a été donné après que Pavel Durov - le patron fondateur russe de Telegram dont le siège social est à Dubaï - eût présenté ses excuses à la Cour suprême, invoquant un "problème de communication" tout en réclamant un nouveau délai pour se répondre aux exigences de la justice brésilienne.

En parallèle, le gouvernement brésilien a déposé samedi un recours devant un autre juge de la Cour suprême, estimant que le blocage de la messagerie était "disproportionnée".


L'intelligence artificielle taboue chez Apple

Tim Cook, PDG d'Apple, s'exprime lors de la Worldwide Developers Conference (WWDC) d'Apple sur le campus Apple Park à Cupertino, en Californie, le 5 juin 2023. (Photo, AFP)
Tim Cook, PDG d'Apple, s'exprime lors de la Worldwide Developers Conference (WWDC) d'Apple sur le campus Apple Park à Cupertino, en Californie, le 5 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Depuis le lancement phénoménal de ChatGPT par la start-up californienne OpenAI l'année dernière, toutes les entreprises de la tech rivalisent sur le terrain de l'IA générative
  • Mais Apple, voisin de Google et Meta (Facebook, Instagram), n'a pas évoqué une seule fois l'IA générative, ni même l'intelligence artificielle tout court, lors de sa conférence annuelle pour les développeurs lundi dernier

SAN FRANCISCO: Apple a accompli un tour de force en présentant ses dernières nouveautés et innovations, y compris un casque de réalité virtuelle et augmentée ultra sophistiqué, sans jamais mentionner l'intelligence artificielle (IA) - la technologie désormais incontournable de tous les événements dans la Silicon Valley.

Depuis le lancement phénoménal de ChatGPT par la start-up californienne OpenAI l'année dernière, toutes les entreprises de la tech rivalisent sur le terrain de l'IA générative.

Elles n'ont pas vraiment le choix: analystes, investisseurs et consommateurs se sont pris de passion pour ces programmes capables de produire du texte, des images et des vidéos sur simple requête en langage naturel.

Microsoft et Google ajoutent de l'IA générative à marche forcée dans leurs moteurs de recherche et logiciels de bureautique, pour séduire des utilisateurs ravis que des robots rédigent leurs emails et planifient leurs vacances.

Et de nombreuses sociétés, de Snapchat à des banques et voyagistes, ajoutent des chatbots dernier cri à leurs services pour ne pas se faire distancer.

Mais Apple, voisin de Google et Meta (Facebook, Instagram), n'a pas évoqué une seule fois l'IA générative, ni même l'intelligence artificielle tout court, lors de sa conférence annuelle pour les développeurs lundi dernier.

"Apple ignore la révolution de l'IA générative", a titré le magazine spécialisé Wired après l'événement.

Discrétion?

Non que le fabricant de l'iPhone soit étranger à l'intelligence artificielle, un concept vague qui recouvre de nombreuses technologies ni rares ni particulièrement complexes.

L'expression est critiquée notamment parce qu'elle évoque un futur de science-fiction où des machines conscientes et omniscientes prendraient le contrôle de l'humanité.

Pour cette raison, certaines entreprises, dont TikTok et Facebook (Meta), déploient des innovations qui relèvent de l'IA sans forcément insister sur le terme.

"Nous en intégrons dans nos produits bien sûr, mais les gens n'y pensent pas nécessairement comme de l'IA", a souligné le patron d'Apple, Tim Cook, lors d'une interview sur la chaîne ABC News cette semaine.

Plusieurs fonctionnalités mises en évidence lundi comportent en effet cette technologie.

Craig Federighi, le responsable des logiciels, a par exemple déclaré que des algorithmes de "machine learning" (apprentissage automatisé) allaient améliorer l'outil de correction automatique de l'orthographe.

Il aurait pu expliquer que grâce à l'IA, le clavier va devenir moins borné quand un utilisateur veut écrire certains jurons communs, et aussi apprendre ses préférences et lui faire des suggestions.

Mais il n'a pas mentionné les fameux algorithmes.

L'IA va aussi jouer un rôle majeur dans le premier casque de réalité mixte de la marque à la pomme, qui sera commercialisé à partir de 3 500 dollars l'année prochaine.

L'ordinateur du Vision Pro sera en effet capable de générer un avatar numérique hyperréaliste de l'utilisateur qui le porte, grâce à des enregistrements vidéo de cette personne et des capteurs pour suivre les mouvements de la bouche et des mains en temps réel.

Ou retard?

Pour certains observateurs, le tabou de l'IA montre qu'Apple a perdu du terrain sur ses rivaux.

"Ils sont très en retard", assure l'analyste indépendant Rob Enderle.

Le succès de ChatGPT les a "pris par surprise", estime-t-il. "Je crois qu'ils pensaient que ce type d'IA n'allait pas arriver avant longtemps. (...) Maintenant ils vont être obligés d'acquérir une start-up dans le domaine".

Les performances aléatoires de Siri, l'assistant vocal d'Apple, qui a été lancé il y a dix ans, donnent aussi l'impression que le géant californien a du chemin à rattraper.

"Il est clair pour à peu près tout le monde qu'Apple a perdu en compétitivité avec Siri. C'est probablement le produit où le retard est le plus évident", commente Yory Wurmser, d'Insider Intelligence.

Mais cet expert rappelle aussi que la firme est avant tout une société d'équipements informatiques. Les logiciels à base d'IA sont "un moyen d'améliorer l'expérience des utilisateurs plutôt qu'une fin en soi", pour Apple.

Selon Dan Ives de Wedbush, malgré le non-dit, la présentation du Vision Pro démontre le potentiel du groupe dans l'IA.

"C'est la première étape au sein d'une stratégie plus large d'Apple pour construire un écosystème d'applications d'IA génératives" sur le nouveau casque, prédit-il.


Sunak et Biden célèbrent une «relation spéciale» restaurée avec un vaste partenariat économique

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak tiennent une conférence de presse conjointe dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak tiennent une conférence de presse conjointe dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
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  • Rishi Sunak a obtenu de la Maison Blanche que les industriels britanniques bénéficient en partie du gigantesque plan de subventions de Joe Biden
  • En matière de défense, le président américain a promis d'ouvrir l'accès du marché américain aux industriels britanniques

WASHINGTON: Ce n'est pas l'accord de libre-échange dont rêvait Londres, mais le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président américain Joe Biden ont annoncé jeudi à Washington un nouveau partenariat économique et célébré une amitié retrouvée.

"Nous pouvons compter l'un sur l'autre avec une confiance absolue", a dit le premier lors d'une conférence de presse commune tandis que le second a assuré que l'Amérique n'avait pas "de plus proche allié" que le Royaume-Uni.

Une "déclaration atlantique" présentée vendredi par les deux dirigeants prévoit une coopération renforcée dans l'industrie de défense, dans le nucléaire civil et dans l'approvisionnement en métaux indispensables à la transition énergétique.

Sur ce dernier point, Rishi Sunak a obtenu de la Maison Blanche que les industriels britanniques bénéficient en partie du gigantesque plan de subventions de Joe Biden, le "Inflation Reduction Act", qui promeut sans complexe le "made in America".

En matière de défense, le président américain a promis d'ouvrir l'accès du marché américain aux industriels britanniques afin de doper notamment le développement de missiles hypersoniques.

L'accord entre les deux pays, taillé pour faire face à la Chine et à la Russie, porte aussi sur l'intelligence artificielle, sur la sécurité énergétique, et sur la fiabilité des chaînes d'approvisionnement.

Il porte la marque du "nouveau consensus de Washington", c'est-à-dire la doctrine économique de l'administration Biden, pour laquelle la politique industrielle et commerciale doit être dictée par des considérations de sécurité et de souveraineté, en rupture avec le dogme du libre-échange.

«Alliance indispensable»
"La Chine et la Russie sont prêtes à manipuler, exploiter ou voler notre propriété intellectuelle, à utiliser la technologie à des fins autoritaires ou à nous priver de ressources vitales telles que l'énergie. Elles n'y arriveront pas", a promis Rishi Sunak.

Joe Biden a pour sa part critiqué le grand programme d'investissements internationaux chinois, les "Nouvelles routes de la soie", le qualifiant de "programme d'endettement et de confiscation", qui "ne va pas très loin".

La relation entre les deux pays est aujourd'hui beaucoup plus fluide qu'au temps de Boris Johnson et Liz Truss, à entendre les échanges d'amabilités des deux hommes à la Maison Blanche.

Le Premier ministre a même estimé qu'il fallait parler d'"alliance indispensable" plutôt que de "relation spéciale", le terme généralement utilisé pour décrire le lien entre Londres et Washington.

À défaut d'accord de libre-échange, Rishi Sunak repart de Washington avec un certain soutien des États-Unis à ses ambitions de régulation de l'intelligence artificielle : "Nous comptons sur (le Royaume-Uni) pour mener les efforts" en faveur d'une régulation lors d'un prochain sommet à l'automne, a déclaré Joe Biden, en soulignant que l'intelligence artificielle "a le potentiel de causer des dégâts importants si elle n'est pas contrôlée".

Otan et Ukraine
Le président américain a été plus prudent sur un autre projet de Londres, à savoir placer le ministre britannique de la Défense Ben Wallace à la tête de l'Otan.

"Peut-être" qu'un Britannique pourrait prendre la tête de l'Alliance atlantique, a envisagé le président américain, alors que s'achève en octobre le mandat de l'actuel secrétaire général, Jens Stoltenberg. Il a estimé que Ben Wallace était "très qualifié" mais souligné qu'il faudrait trouver "un consensus" au sein de l'Otan.

Joe Biden et Rishi Sunak s'étaient déjà vus plusieurs fois, en marge de sommets internationaux ou pour lancer une grande collaboration militaire avec l'Australie, mais cette réception à Washington est de loin leur entrevue la plus formelle.

Leur discussion a sans surprise aussi tourné autour de l'Ukraine. Les États-Unis ont vanté à de nombreuses reprises l'engagement des Britanniques dans le soutien face à l'invasion par la Russie.

A ce sujet, le président américain, pilote du soutien occidental à Kiev, a assuré qu'il disposerait des "fonds nécessaires" pour soutenir l'Ukraine dans sa guerre contre l'envahisseur russe "aussi longtemps qu'il le faudra(it)", en dépit des doutes émis par certains parlementaires républicains.


Barrage détruit en Ukraine : Des bombardements touchant des évacuations de civils

L'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d'avoir bombardé le barrage dans la région de Kherson touchée par les inondations le 8 juin 2023, alors même que les sauveteurs se précipitaient pour sauver des personnes bloquées (Photo, AFP).
L'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d'avoir bombardé le barrage dans la région de Kherson touchée par les inondations le 8 juin 2023, alors même que les sauveteurs se précipitaient pour sauver des personnes bloquées (Photo, AFP).
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  • A ce stade, les autorités ukrainiennes et d'occupation russe recensent six morts dans les inondations
  • Selon Kiev, une personne a été tuée et 18 blessées, dont des membres des services d'urgence, dans des frappes russes sur le centre de Kherson

KHERSON: Des tirs d'artillerie russe ont fait un mort et 18 blessés jeudi en pleine opération de secours à Kherson, dans le sud de l'Ukraine inondé, la Russie accusant elle aussi l'armée ukrainienne de tirs meurtriers et affirmant avoir repoussé plus au nord une offensive de troupes et blindés.

Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l'armée russe de frapper Kherson au moment où des milliers de civils sont évacués des zones inondées à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka situé en amont sur le fleuve Dniepr.

Selon Kiev, une personne a été tuée et 18 blessées, dont des membres des services d'urgence, dans des frappes russes sur le centre de Kherson et les environs.

"Vous êtes héroïques", a lancé aux sauveteurs travaillant "sous le feu" russe ukrainien le président Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux après s'être rendu dans la région où plus de 600 km2 ont été inondés.

À ce stade, les autorités ukrainiennes et d'occupation russe recensent six morts dans les inondations.

Les autorités d'occupation russe en Ukraine ont de leur côté accusé Kiev de bombardements qui ont tué deux personnes, dont une femme enceinte, dans un point d'évacuation à Golan Pristan, dans la zone sous contrôle russe.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a par ailleurs affirmé que ses troupes avaient contré une offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia, au nord-est de celle de Kherson, à l'heure où Kiev se dit prêt à lancer un assaut pour reconquérir les territoires occupés par Moscou.

"Aujourd'hui à 01H30 du matin (mercredi 22H30 GMT) dans la zone de Zaporijjia, l'ennemi a tenté de percer nos défenses avec (...) jusqu'à 1.500 hommes et 150 véhicules blindés", a affirmé M. Choïgou dans un communiqué. "L'ennemi est stoppé et reculé avec de lourdes pertes", a-t-il affirmé.

Des affirmations toutefois invérifiables de source indépendante. Les autorités ukrainiennes n'ont pas fait mention de ces événements dans l'immédiat.