Les femmes ukrainiennes immigrées en Israël, un dilemme moral et un enjeu sécuritaire

Des réfugiés juifs ukrainiens, qui ont fui la guerre dans leur pays, débarquent d'un avion à leur arrivée à l'aéroport israélien Ben Gourion de Lod, le 17 mars 2022. (Photo, AFP)
Des réfugiés juifs ukrainiens, qui ont fui la guerre dans leur pays, débarquent d'un avion à leur arrivée à l'aéroport israélien Ben Gourion de Lod, le 17 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Les femmes ukrainiennes immigrées en Israël, un dilemme moral et un enjeu sécuritaire

  • Au coeur d'une campagne de sensibilisation à l'aéroport, les hauts responsables de l'immigration condamnent la traite des êtres humains
  • Entrainer les femmes immigrées ukrainiennes et russes dans la prostitution n'est certainement pas un nouveau problème en Israël

RAMALLAH : Les inquiétudes se sont accrues en Israël depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine suite aux affirmations dans les médias disant que certaines femmes réfugiées de ce pays d'Europe de l'Est étaient exploitées par des réseaux de traite des êtres humains.

Des brochures qui incluent des informations préventives et des numéros de téléphone d'urgence, devraient être distribués aux femmes réfugiées ukrainiennes dès leur arrivée à l'aéroport dans le cadre des mesures qui visent à minimiser ce danger.

Un dilemme moral s'est posé – alors qu'Israël a commencé à accueillir des centaines d'Ukrainiens fuyant la guerre, alors que la des craintes persiste de voir certaines des femmes réfugiées attirées vers la prostitution, selon les médias israéliens.

Les rapports décrivent en détail comment le trafic d'êtres humains et les réseaux criminels israéliens attirent les réfugiés ukrainiens dans la prostitution à leur arrivée en Israël. Cette inquiétude a été agitée par les responsables de l'immigration israélienne comme prétexte, pour refuser l'entrée à des dizaines de réfugiés au cours des deux dernières semaines.

Selon un reportage télévisé diffusé jeudi sur la chaîne 12 israélienne, le ministère israélien des Affaires sociales et l'unité de lutte contre la traite des êtres humains du ministère de la Justice ont reçu des informations sur des tentatives pour entrainer des femmes ukrainiennes réfugiées en Israël dans la prostitution.

Ces tentatives pour entrainer ces femmes réfugiées n'ont pas commencé uniquement après leur arrivée en Israël.

Le reportage indique qu'une centaine de réfugiés ukrainiens ont évoqué, lors de leur interrogatoire à l'aéroport Ben Gourion, une personne qui leur a offert de l'argent dans le but de les aider à fuir les zones de guerre en Ukraine, à traverser la frontière et à monter à bord d'un avion à destination d'Israël.

Les femmes réfugiées ont affirmé qu'après leur arrivée en Israël, la même personne leur a annoncé qu'elles devaient fournir des «services sexuels ou domestiques» pour rembourser l'argent perçu.

L'Autorité israélienne responsable dde l'immigration a reçu des informations et des détails sur la personne en question.  L’Autorité suspecte que cela soit le travail d’un réseau, plutôt d’une seule personne, qui essaye d’entrainer les femmes réfugiées dans la prostitution.

EN BREF

247 Ukrainiens se sont vu refuser l'entrée sur près de 10 000 réfugiés qui ont tenté d'entrer en Israël depuis le début de la guerre, il y a trois semaines.

Les témoignages des femmes réfugiées seront transmis à la police afin d’ouvrir une enquête.

Lors des délibérations à la Knesset le 14 mars, le directeur général de l'Autorité de la population et de l'immigration, Tomir Moskowitz, a justifié son refus d'autoriser certaines réfugiées ukrainiennes à entrer en Israël, sous prétexte qu’« elles sont venues travailler dans la prostitution».

Moskowitz a de plus signalé : «Tout comme elles sont venues avant la guerre, elles viennent aussi maintenant. Certaines d'entre elles sont victimes de la traite des personnes et certains individus sont intéressés à les amener ou à les inviter ici».

D’après les informations analysées par Moskowitz, 247 réfugiés ukrainiens se sont vu refuser l'entrée sur les quelque 10 000 réfugiés qui ont tenté d'entrer en Israël depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a trois semaines.

Entrainer les femmes immigrées ukrainiennes et russes dans la prostitution n'est certainement pas un nouveau problème en Israël.

Des dizaines de celles qui ont immigré en Israël au début des années 1990, après l'effondrement de l'ex-Union soviétique auraient été recrutés pour travailler dans la prostitution pendant des années.

En attendant, une source israélienne liée aux instituts qui accueillent des femmes immigrées ukrainiennes, a confirmé à Arab News que la traite des êtres humains est vraiment réelle et que c'était le cas non seulement en Israël mais aussi en Europe.

«J'ai entendu dire que quelqu'un est venu voir ces femmes ukrainiennes et leur a donné un numéro de téléphone. Oui, c'est arrivé », a déclaré la source, qui a demandé à rester anonyme.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Deux espions russes présumés à la solde du régime de Poutine arrêtés en Allemagne

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
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  • Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière
  • Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi

BERLIN: Les autorités allemandes ont annoncé jeudi l'arrestation de deux espions russes présumés, soupçonnés d'avoir planifié des actes de sabotage y compris contre l'armée américaine pour soutenir le "régime criminel de Poutine" dans sa guerre contre l'Ukraine.

Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière, dans le sud-est du pays, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué.

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques, dont des "installations des forces armées américaines" stationnées sur le sol allemand.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, la grande base américaine bavaroise de Grafenwöhr, où des soldats ukrainiens sont formés à l'utilisation de chars américains de combat Abrams, était notamment dans leur viseur.

La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a salué le travail des services de sécurité qui ont "empêché de possibles attentats à l'explosif qui devaient frapper et saper notre aide militaire à l'Ukraine".

"Il s'agit d'un cas particulièrement grave d'activité présumée d'agents pour le régime criminel (du président russe Vladimir) Poutine", a-t-elle dénoncé sur son compte X.

«Prêt à commettre» des attentats

Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi.

Concrètement, ils sont soupçonnés "d'avoir été actifs pour un service de renseignement étranger" dans ce que les procureurs qualifient eux aussi de "cas particulièrement grave" d'espionnage.

Le principal accusé, Dieter S., échangeait des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes depuis octobre 2023 en vue d'éventuels actes de sabotage sur le territoire allemand.

"Les actions visaient en particulier à saper le soutien militaire apporté par l'Allemagne à l'Ukraine contre la guerre d'agression russe", ont déclaré les procureurs.

Dieter S. se serait déclaré prêt auprès de ce contact à "commettre des attentats à l'explosif et des incendies criminels, principalement contre des infrastructures militaires et des sites industriels en Allemagne".

À cette fin, il a rassemblé des informations sur des cibles potentielles, pris des photos et tourné des vidéos de certaines cibles potentielles comme des transports et d'équipements militaires, puis aurait ensuite communiqué ces informations à son contact.

Alexander J. s'est joint à lui à partir de la fin mars 2024, selon le parquet.

Dieter S. est également accusé d'appartenir à une organisation "terroriste" étrangère, les procureurs le soupçonnant d'avoir été un combattant d'une milice armée séparatiste de la "République populaire de Donetsk", dans l'est de l'Ukraine, entre 2014 et 2016.

Ne pas se laisser «intimider»

L'Allemagne ne va pas se laisser "intimider", a déclaré la ministre de l'Intérieur, ajoutant que son pays, plus gros fournisseur européen d'armes à Kiev, continuerait "à soutenir massivement l'Ukraine".

L'annonce des arrestations intervient alors que le ministre de l'Economie Robert Habeck effectue jeudi une visite surprise à Kiev.

L'Allemagne a fait face à plusieurs affaires d'espionnage présumé pour le compte de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine au début de l'année 2022.

Un ancien agent secret allemand est actuellement jugé à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes au services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022, accusation qu'il nie catégoriquement.

En novembre 2022, un Allemand a été condamné à une peine avec sursis pour avoir fait passer des informations aux services de renseignement russes alors qu'il travaillait comme officier de réserve pour l'armée allemande.

"Nous savons que l'appareil du pouvoir russe prend également pour cible notre pays, nous devons réagir à cette menace de manière déterminée", a commenté le ministre de la Justice Marco Buschmann.


Australie: le centre commercial rouvre ses portes, cinq jours après l'attaque au couteau

Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
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  • Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial
  • Tout au long de la semaine, de nombreuses personnes ont déposé des fleurs devant le centre commercial, généralement bondé de familles venues faire leurs courses

SYDNEY: Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes.

Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction.

Mais la réouverture partielle de jeudi a été présentée comme une occasion pour les habitants de Sydney choqués de se recueillir.

Cela permet d'exprimer notre solidarité, nos condoléances et de "tourner la page sur ce qui a été une période très difficile" pour la ville, a déclaré le chef du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns.

Il s'agit, selon lui, d'un "premier pas vers la guérison".


L'Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir "une expansion des tensions" avec Israël (ministre

Un membre de l’armée israélienne passe devant un missile balistique iranien (R) qui est tombé en Israël le week-end dernier, lors d’une visite des médias à la base militaire de Julis près de la ville israélienne de Kiryat Malachi le 16 avril 2024.(AFP)
Un membre de l’armée israélienne passe devant un missile balistique iranien (R) qui est tombé en Israël le week-end dernier, lors d’une visite des médias à la base militaire de Julis près de la ville israélienne de Kiryat Malachi le 16 avril 2024.(AFP)
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  • "Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste", a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité

Téhéran : Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que son pays avait fait passer plusieurs "messages" aux Etats-Unis pour assurer que l'Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" au Moyen-Orient avec Israël, a indiqué jeudi son ministère.

"Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste", a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Israël a indiqué mercredi qu'il se réservait "le droit de se protéger" face à l'Iran à la suite de l'attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par Téhéran contre son territoire avec des drones et des missiles.

M. Ami-Abdollahian a insisté sur le fait que "des messages avaient été envoyés avant et après l'opération" aux Etats-Unis, essentiellement par l'intermédiaire de l'ambassade suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Ces échanges visaient "à établir une compréhension correcte de l'action de l'Iran", selon lui.

"Nous avons dit clairement aux Américains que la décision (...) de répondre au régime" israélien, à la suite de la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, était "définitive", a dit le ministre.

"Nous avons essayé de dire clairement aux Etats-Unis dans ces messages que nous ne sommes pas à la recherche d'une expansion des tensions dans la région", a-t-il ajouté.

A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité qui doit débattre d'une demande des Palestiniens de devenir un membre à part entière des Nations unies.