Les Chypriotes-turcs élisent leur dirigeant, Ankara suit de près

Un Chypriote Turc vote lors de l’élection présidentielle dans la partie nord de Nicosie, capitale de la république turque auto-proclamée de Chypre Nord (TRNC) (Birol Bebek/AFP
Un Chypriote Turc vote lors de l’élection présidentielle dans la partie nord de Nicosie, capitale de la république turque auto-proclamée de Chypre Nord (TRNC) (Birol Bebek/AFP
Short Url
Publié le Dimanche 11 octobre 2020

Les Chypriotes-turcs élisent leur dirigeant, Ankara suit de près

  • La RTCN (environ 300.000 habitants) est établie sur le tiers nord de l'île méditerranéenne, occupé depuis 1974 par la Turquie en réaction à un coup d'État pour rattacher Chypre à la Grèce
  • L'élection "présidentielle" a lieu sur fond de tensions en Méditerranée orientale

NICOSIE : L'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue par la seule Turquie, vote dimanche pour élire son dirigeant, un scrutin qui oppose principalement le "président" sortant et critique du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan au candidat d'Ankara.

L'élection "présidentielle" a lieu sur fond de tensions en Méditerranée orientale autour de l'exploitation d'hydrocarbures entre Ankara et Athènes, principal allié de la République de Chypre qui exerce son autorité sur les deux tiers sud de l'île et est membre de l'Union européenne.

La RTCN (environ 300.000 habitants) est établie sur le tiers nord de l'île méditerranéenne, occupé depuis 1974 par la Turquie en réaction à un coup d'État pour rattacher Chypre à la Grèce. 

Considérant Chypre comme une pièce majeure dans sa stratégie visant à étendre ses frontières maritimes, Ankara suit de près l'élection en RTCN, où quelque 198.867 personnes sont inscrites sur les listes électorales.

Les bureaux de vote, ouverts à 08H00 (05H00 GMT), doivent fermer à 18H00 (15H00 GMT). Dans une école de Nicosie-Nord, tous les électeurs portaient des masques et certains avaient amené leurs propres gants de protection, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Les règles de distanciation liées à la pandémie de Covid-19 étaient respectées grâce à des marquages au sol et à des policiers présents devant chaque bureau.

Onze candidats sont en lice, dont le "président" sortant, favori dans les sondages, Mustafa Akinci, un social-démocrate de 72 ans partisan de la réunification de l'île et d'un desserrement des liens avec Ankara, ce qui lui vaut l'hostilité de M. Erdogan.

La Turquie soutient le nationaliste Ersin Tatar, 60 ans, actuellement "Premier ministre" du gouvernement auquel revient une grande partie des pouvoirs exécutifs en RTCN.

"L'avenir"

Les négociations pour une réunification de l'île achoppent notamment sur la question du retrait des quelque 30.000 soldats turcs présents dans le tiers nord occupé.

"Cette élection est importante car nous choisissons le président qui négociera avec les Chypriotes-grecs sur l'avenir de Chypre", explique Esat Tulek, fonctionnaire à la retraite de 73 ans, à la sortie du bureau de vote dans la partie nord de Nicosie, dernière capitale divisée au monde.

Les résultats devraient être annoncés dans la soirée. Si aucun des candidats n'obtient 50% des voix, les deux premiers s'affronteront lors d'un second tour le 18 octobre.

Le scrutin a lieu après la réouverture controversée jeudi de Varosha (est), ville-fantôme bouclée par l'armée turque et emblématique de la division de l'île.

L'annonce de cette réouverture partielle de la ville-fantôme, abandonnée par ses habitants chypriotes-grecs après l'invasion turque, avait été faite par M. Tatar, au côté de M. Erdogan mardi à Ankara.

Une décision condamnée par M. Akinci, qui y a vu une ingérence turque dans l'élection, ainsi que par la République de Chypre, l'Union européenne et l'ONU qui surveille la zone tampon entre les deux parties de l'île. Une résolution de l'ONU exige le transfert de Varosha sous administration onusienne.

"Très mauvaise"

L'annonce de la réouverture de Varosha a provoqué le retrait du parti du "ministre-candidat" Kudret Ozersay de la coalition au pouvoir et son effondrement de facto même si le gouvernement continue de gérer les affaires courantes.

Pour Yektan Turkyilmaz, chercheur au Forum Transregionale Studien en Allemagne, de nombreux Chypriotes-turcs se sont sentis "blessés dans leur honneur et identité" par ce qu'ils considèrent comme une ingérence d'Ankara, même si cette réouverture reste avant tout symbolique.

Cette décision "est vraiment injuste pour les propriétaires (d'habitations à Varosha), ils ont été ignorés, cela devait faire partie d'un futur accord", a affirmé Aysin Demirag, professeure de yoga de 59 ans, après avoir voté. La réouverture "sous la pression de la Turquie, organisée comme un spectacle à (trois) jours des élections était vraiment une mauvaise décision".

L'élection en RTCN, qui dépend économiquement de la Turquie, a aussi lieu dans un contexte de crise économique, amplifiée par la pandémie de Covid-19 qui avait entraîné la fermeture totale pendant des mois de l'aéroport d'Ercan et des points de passage vers le sud de l'île.

En RTCN, plus de 800 cas ont été recensés officiellement jusque-là depuis le début de la pandémie avec 4 décès. (AFP)


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Short Url
  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Short Url
  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Short Url
  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.