Israël: une foule massive aux funérailles du «Prince de la Torah»

Des hommes et des enfants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent devant la maison du défunt rabbin Chaim Kanievsky, avant ses funérailles dans la ville israélienne de Bnei Brak près de Tel Aviv, le 20 mars 2022 (Photo, AFP).
Des hommes et des enfants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent devant la maison du défunt rabbin Chaim Kanievsky, avant ses funérailles dans la ville israélienne de Bnei Brak près de Tel Aviv, le 20 mars 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 21 mars 2022

Israël: une foule massive aux funérailles du «Prince de la Torah»

  • Figure phare du judaïsme, Chaïm Kanivesky est décédé vendredi à l'âge de 94 ans
  • La police israélienne a déployé 3.000 officiers, en plus de paramilitaires, par crainte de débordements

BNEI BRAK, Israël : Des centaines de milliers de juifs orthodoxe ont assisté dimanche, près de la métropole israélienne Tel-Aviv, aux funérailles de l'influent rabbin Chaïm Kanievsky, surnommé le "prince de la Torah", sous haute surveillance policière.

Figure phare du judaïsme, Chaïm Kanivesky est décédé vendredi à l'âge de 94 ans, peu avant la pause hebdomadaire de shabbat, et ses obsèques se sont déroulées dimanche après-midi à Bnei Brak, ville orthodoxe jouxtant Tel-Aviv, dans le centre du pays. 

Sur place, les rues étaient bondées de fidèles vêtus de noir qui s'entassaient jusque dans les escaliers et sur des toits d'immeubles pour pouvoir assister aux funérailles, alors que la police et les secouristes ont fait état de "centaines de milliers" de participants à la procession funèbre.

"J'ai pleuré lorsque j'ai appris qu'il était mort", a témoigné Shlomo Lugassi, un fidèle âgé de 41 ans qui a tenté sans succès de fendre la foule pour accéder à la maison du défunt rabbin à Bnei Brak. "En tant que juifs nous savons que ce qui tient le peuple (juif) c'est la Torah, et cet homme, c'était la Torah, de par son savoir", a-t-il ajouté.

"Il connaissait la Torah mieux que quiconque (...) C'était un père pour nous tous, on avait quelqu'un sur qui s'appuyer pour prendre des décisions, nous sommes orphelins à présent", a renchéri Faygie Ben Shalom, 60 ans et directrice d'un séminaire, partie tôt dimanche de Jérusalem pour assister aux funérailles avec ses élèves.

La police israélienne a déployé 3.000 officiers, en plus de paramilitaires, par crainte de débordements en marge des funérailles, voire d'affaissement de toitures où des fidèles étaient massés.

En avril 2021, une bousculade lors d'un pèlerinage juif réunissant des dizaines de milliers de personnes avait entraîné la mort de 45 personnes, dont des enfants, sur un site du nord d'Israël.

Mais à la fin de la journée, après la procession et la mise en terre, les secouristes n'ont fait état d'aucun incident grave, mais de blessés légers, comme des personnes ayant perdu connaissance. 

«Prince de la Torah»

Barbe blanche vaporeuse et dos voûté, le rabbin Kanievsky était considéré comme un "maître" et parfois surnommé le "Prince de la Torah" par ses adeptes qui respectaient à la lettre ses consignes.

"Le rabbin veillait à toujours recevoir chaque personne avec un coeur ouvert. C'était un vrai leader public, qui depuis sa modeste maison de Bnei Brak a dirigé des dizaines de milliers de personnes en Israël, avec sagesse, bon sens et une compétence rare", a commenté le Premier ministre Naftali Bennett, saluant la mémoire d'un homme qui avait "renoncé aux choses matérielles pour se consacrer à la vie spirituelle".

"Pendant environ 35 ans et même plus j'étais comme un fils chez lui", a confié à la télévision israélienne le leader de la formation orthodoxe séfarade Shas, Aryeh Déri. "Le rabbin Kanievsky n'appartenait à aucun courant en particulier, il était le leader de tout Israël (...) séfarades comme ashkénazes, orthodoxes comme laïques, c'était à la fois une personne simple et prestigieuse". 

Chaïm Kanievsky "est devenu une figure d'autorité presque malgré sa volonté. Il voulait apprendre et étudier la Torah", mais des divisions dans le monde orthodoxe l'ont amené à jouer un plus grand rôle public, souligne Benjamin Brown, spécialiste de la pensée juive à l'université hébraïque de Jérusalem.

"C'était une personne très chaleureuse, très modeste. Ce n'était pas un idéologue. Il ne s'est pas présenté à la société orthodoxe avec une grande vision mais comme une personne qui réglait des problèmes", a-t-il ajouté.

Covid et Torah

Le rabbin Kanievsky s'était toutefois attiré les foudres de nombreux Israéliens lorsqu'il avait minimisé le gravité du coronavirus, affirmant que la pandémie ne devait pas justifier la fermeture des écoles religieuses.

Le vieux rabbin avait en fait adapté certaines pratiques aux exigences de la lutte contre le Covid en fermant des synagogues et en autorisant l'utilisation exceptionnelle du téléphone portable lors du shabbat (jour de repos) pour partager des informations urgentes sur la pandémie, avait indiqué fin 2020 à l'AFP son petit-fils, Yaakov Kanievsky.

Mais la fermeture des yeshivot, les écoles talmudiques, pour tenter de limiter les rassemblements et donc la propagation du virus, constituait une "ligne rouge". "Pour lui, la chose la plus importante au monde est l'étude de la Torah. Sans ça, plus rien n'a de sens", avait expliqué son petit-fils.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Short Url
  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com