Biden rallie l'Europe pour renforcer l'unité occidentale face à la Russie

Le président Joe Biden s'envole mercredi pour l'Europe, où il s'efforcera de renforcer l'unité des Occidentaux et d'alourdir les sanctions contre la Russie. (AFP)
Le président Joe Biden s'envole mercredi pour l'Europe, où il s'efforcera de renforcer l'unité des Occidentaux et d'alourdir les sanctions contre la Russie. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Biden rallie l'Europe pour renforcer l'unité occidentale face à la Russie

  • Jeudi, en une seule journée, Joe Biden participera à Bruxelles à trois sommets internationaux: de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne
  • Après les premières rafales de sanctions économiques et financières, très dures, les options de représailles coordonnées se réduisent, butant sur les fortes disparités entre pays

WASHINGTON: Le président Joe Biden s'envole mercredi pour l'Europe, où il s'efforcera de renforcer l'unité des Occidentaux et d'alourdir les sanctions contre la Russie, qui tente, en envahissant l'Ukraine, de bouleverser l'équilibre des forces de l'après-Guerre froide.


C'est un marathon diplomatique qui attend Joe Biden, soucieux d'afficher sa fermeté face au président russe Vladimir Poutine, mais aussi de tenir sa promesse de redonner aux alliances des Etats-Unis leur lustre terni par quatre années de présidence Trump.


"Ces derniers mois, l'Occident a été uni. Le président va en Europe pour s'assurer que nous restions unis" et pour "envoyer le message fort que nous sommes préparés et engagés pour aussi longtemps qu'il le faudra", a souligné mardi Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain.


Jeudi, en une seule journée, ce dernier participera à Bruxelles à trois sommets internationaux: de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne.


Il n'en faut pas moins pour, symboliquement, mener au-delà de l'Ukraine, le grand combat des forces démocratiques contre l'autoritarisme.


Car "cette guerre ne va pas s'arrêter facilement ni rapidement", a averti Jake Sullivan.


Au bout de presqu'un mois de conflit, les forces russes ne contrôlaient mercredi ni la capitale Kiev, ni la grande ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le sud, mais poursuivaient d'intenses bombardements sur plusieurs villes.

«Nouvelles sanctions»
Joe Biden, à l'occasion de son déplacement en Europe, se joindra donc "à nos alliés pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie et renforcer les sanctions existantes", afin d'éviter que Moscou ne les contourne, a dit Jake Sullivan.


Le président américain va aussi "travailler avec les alliés sur des ajustements de long terme" concernant la présence de l'Otan en Europe de l'Est, a poursuivi le conseiller à la sécurité nationale.

Il annoncera par ailleurs "une action commune pour renforcer la sécurité énergétique de l'Europe" et dévoiler "des contributions supplémentaires américaines" pour les actions humanitaires en Ukraine et pour l'accueil des millions d'Ukrainiens ayant fui la guerre, a signalé son conseiller.

Vendredi et samedi, Joe Biden se rendra en Pologne, pays allié au sein de l'Otan, et aussi première destination pour la majorité des millions d'Ukrainiens fuyant la guerre. 

A son programme: une rencontre avec des militaires américains, dont les détails ne sont pas encore connus, un engagement en lien avec l'accueil des réfugiés et une rencontre avec le président polonais Andrzej Duda.

Le plus dur 
Après le choc, presque la sidération, qui a suivi le début de l'invasion le 24 février, la Maison Blanche sait que le plus dur est sans doute à venir.

D'abord pour l'Ukraine: Joe Biden a encore dit lundi qu'il était selon lui "clair" que le président russe Vladimir Poutine envisageait d'utiliser des armes chimiques et biologiques. 

Le président américain a déjà décrit un leader russe "dos au mur", un "criminel de guerre" adoptant des tactiques toujours plus "brutales" et meurtrières pour les civils. 

Mais une guerre qui dure sera aussi un défi pour la belle unité jusqu'ici affichée par les Occidentaux.

Après les premières rafales de sanctions économiques et financières, très dures, les options de représailles coordonnées se réduisent, butant sur les fortes disparités entre pays, par exemple en termes de dépendance au gaz russe.

La difficulté est la même sur le plan militaire. Après des revirements stratégiques majeurs de certains pays et des annonces de livraisons d'armement massives de la part des Américains, comment soutenir encore davantage l'armée ukrainienne?

Surtout quand Joe Biden a dit et répété qu'une confrontation militaire directe avec la Russie, par exemple au travers d'une zone d'interdiction de survol, était exclue. 

Un autre objectif du président américain est de s'assurer, comme l'a promis mardi Jake Sullivan, que les Occidentaux parlent "d'une même voix" face à la Chine.

Washington a déjà averti que Pékin s'exposerait à des représailles en cas de livraisons d'équipement militaire à la Russie. Jusqu'ici, les Etats-Unis n'ont toutefois rien vu de tel, a assuré mardi le conseiller à la sécurité nationale.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.