La dépendance de l'Inde aux armes russes explique sa réserve sur l'invasion de l'Ukraine

Les frontières que l'Inde protège avec de l'armement russe contre ses voisins pakistanais et chinois, expliquent, selon les experts, qu'elle paraisse «hésitante», aux yeux du président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Les frontières que l'Inde protège avec de l'armement russe contre ses voisins pakistanais et chinois, expliquent, selon les experts, qu'elle paraisse «hésitante», aux yeux du président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

La dépendance de l'Inde aux armes russes explique sa réserve sur l'invasion de l'Ukraine

  • L'Inde dépense des milliards de dollars chaque année pour l'achat et l'entretien d'armements russes déployés tout le long de ses frontières
  • En dépit de récentes importations d'armements en provenance des États-Unis, d'Israël, de France et d'Italie, entre 60% et 70% de l'arsenal militaire indien reste russe

NEW DELHI: Les frontières que l'Inde protège avec de l'armement russe contre ses voisins pakistanais et chinois, expliquent, selon les experts, qu'elle paraisse "hésitante", aux yeux du président américain Joe Biden, dans sa réponse à l'invasion de l'Ukraine. 

Contrairement aux autres membres du "Quad" (Australie, Japon et Etats-Unis), l'Inde continue d'acheter du pétrole russe et a refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies.

New Delhi qualifie Moscou, "ami de longue date", de "pilier essentiel" de la politique étrangère indienne en raison de son "partenariat stratégique" pour sa sécurité nationale. 

Et les analystes indiens ne s'attendent pas à un changement d'attitude de l'Inde vis-à-vis de la Russie de sitôt. 

L'Inde dépense des milliards de dollars chaque année pour l'achat et l'entretien d'armements russes déployés tout le long de ses frontières communes avec le Pakistan et la Chine. 

En dépit de récentes importations d'armements en provenance des États-Unis, d'Israël, de France et d'Italie, entre 60% et 70% de l'arsenal militaire indien reste russe. 

«Fournisseur de confiance»

Selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), 46% des importations indiennes provenaient de Russie entre 2017 et 2021.  

La Russie "est toujours restée inaffectée par les pressions extérieures et nous a approvisionnés quand nous en avions besoin, sans manquement", explique à l'AFP Nandan Unnikrishnan, de l'Observer Research Foundation, groupe de réflexion basé à New Delhi. 

La fiabilité de la Russie depuis des décennies constitue, selon l'expert, la pierre angulaire des relations bilatérales depuis le premier achat par New Delhi d'avions de combat Mig-21 auprès de l'Union soviétique en 1962. 

Ces liens militaires ont été façonnés et cimentés par la défaite de l'Inde face à la Chine lors de la guerre frontalière de 1962 puis par le conflit avec le Pakistan, en 1971, qui a conduit à la création du Bangladesh.  

Un traité d'amitié et de coopération indo-soviétique historique fut signé en 1971.  

"La guerre en Ukraine ne change pas le contexte de notre voisinage, alors pourquoi devrions-nous envisager de remplacer notre fournisseur de confiance éprouvé de longue date et sans remplacement réaliste ?", interroge l'expert.

Selon l'Institut international d'études de sécurité, l'Inde possède environ 3 500 chars de combat d'origine russe, fabriqués en Inde sous licence, et une flotte d'avions de chasse Sukhoi et MiG. 

Le seul porte-avions opérationnel de l'Inde est l'Amiral Gorshkov, un navire de l'ère soviétique remis à neuf. Quatre de ses dix destroyers sont d'origine russe, tout comme huit de ses quatorze sous-marins à propulsion non nucléaire.

L'Inde a également d'importantes commandes russes en cours, notamment un contrat de 5 milliards de dollars portant sur huit systèmes de défense antiaérienne S-400 longue portée, qu'elle a commencé à réceptionner l'an dernier, mais aussi sur quatre frégates et un sous-marin à propulsion nucléaire.

"Une telle dépendance rend très difficile pour l'Inde d'adopter une autre position vis-à-vis de la Russie", souligne auprès de l'AFP Manoj Joshi, expert en politique internationale.

Transfert de technologie

La fourniture d'armements implique d'évidence des engagements pour des décennies qu'exigent notamment la nécessité de révisions d'entretien et de maintenance périodiques et les remplacement de pièces, ajoute-t-il. 

L'armement russe est en outre relativement bon marché. Et puis, les pays occidentaux sont eux beaucoup plus pointilleux que Moscou sur le transfert de technologies permettant la fabrication d'armes en Inde, notent aussi les experts.

L'Inde prévoit d'augmenter sa propre production d'armements, grâce notamment à une collaboration avec Kalachnikov pour la fabrication d'AK-203. Le groupe russe a annoncé l'an dernier avoir conclu un accord en vue de la fourniture de plus de 600 000 fusils d'assaut, qui seraient fabriqués sur place. 

Les deux pays ont déjà co-produit le missile de croisière BrahMos. L'un d'eux qui a été tiré "accidentellement", selon New Delhi, a atterri au Pakistan ce mois-ci.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.