Rencontre «historique» prévue en Israël avec les Etats-Unis, les Emirats, Bahreïn et le Maroc

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid à Riga, Lettonie, le 7 mars 2022 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid à Riga, Lettonie, le 7 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

Rencontre «historique» prévue en Israël avec les Etats-Unis, les Emirats, Bahreïn et le Maroc

  • Cette rencontre est organisée à l'occasion d'une tournée dans la région du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken
  • Les Emirats et Bahreïn ont été les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël en septembre 2020

JERUSALEM: Israël a annoncé vendredi la tenue prochaine d'une rencontre "historique" à l'occasion de la visite prévue du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, avec les Emirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn, trois pays arabes ayant récemment normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu.

Des dirigeants israéliens, dont le chef de la diplomatie Yaïr Lapid, se sont déjà rendus aux Emirats, à Bahreïn et au Maroc depuis la normalisation débutée en septembre 2020, mais aucun responsable de ces trois pays n'a encore effectué de visite d'un tel niveau en Israël.

Cette rencontre, dont on ne sait pas dans l'immédiat où elle se tiendra en Israël, est organisée à l'occasion d'une tournée dans la région du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui doit débuter samedi.

"A l'invitation du ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, ce dimanche et lundi, un sommet diplomatique historique se tiendra en Israël", a indiqué son bureau dans un court communiqué.

"Le secrétaire d'Etat américain et les ministres des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, du Maroc et de Bahreïn arriveront en Israël pour une série de rencontres diplomatiques", est-il précisé.

Les Emirats et Bahreïn ont été les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël en septembre 2020, sous l'impulsion de Donald Trump, alors président des Etats-Unis. Le Maroc et le Soudan ont ensuite établi des pactes similaires.

Ces accords avaient mis fin à des décennies de consensus arabe qui excluait toute paix avec l'Etat hébreu en l'absence de résolution du conflit israélo-palestinien.

De nombreux accords ont été signés, notamment dans le domaine de l'aviation, avec des lignes aériennes directes ouvertes entre Tel-Aviv et des villes émiraties, marocaines et bahreïnies.

Proches partenaires de Washington, l'Etat hébreu et les monarchies arabes du Golfe partagent la même inquiétude envers l'Iran.

Tournée américaine

Ce déplacement d'Antony Blinken dans la région a pour première étape Israël et la Cisjordanie occupée, où il doit aborder des questions relatives à l'Iran et au conflit israélo-palestinien.

Il doit aussi "intensifier les efforts" face à l'invasion russe en Ukraine, a annoncé jeudi le département d'Etat, alors qu'Israël a opté pour une position prudente dans ce conflit et que l'Autorité palestinienne ne s'est pas prononcée clairement.

M. Blinken s'entretiendra d'abord avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui s'est proposé comme médiateur entre Moscou et Kiev, mettant en avant ses relations privilégiées avec les deux pays. 

Puis le secrétaire d'Etat rencontrera le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah.

M. Blinken avait déjà rencontré M. Abbas l'an dernier et affirmé qu'après des années de divorce sous l'ère Trump, Washington voulait "reconstruire" sa relation avec les Palestiniens, tout en reconnaissant à Israël le "droit" de se défendre.

A l'annonce des accords de normalisation, les Palestiniens avaient dénoncé un "coup de poignard dans le dos" et une trahison du "consensus arabe" faisant du règlement du conflit israélo-palestinien la condition sine qua non à la normalisation des relations avec l'Etat hébreu.

Lors de sa tournée, Antony Blinken doit également se rendre au Maroc et en Algérie, deux pays traversant une période de tensions.

La rencontre "historique" en Israël se tiendra par ailleurs après un rare sommet tripartite organisé mardi en Egypte, lors duquel le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accueilli Naftali Bennett et le prince héritier des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed.

Cette rencontre tripartite était la première du genre réunissant les trois dirigeants.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.