Meeting au Trocadéro: Zemmour abat l'une de ses dernières cartes dimanche

Le candidat à la présidence du parti d'extrême droite français Reconquete !, Eric Zemmour (G), près de la Porte de la Villette, le 25 mars 2022 à Paris. (AFP).
Le candidat à la présidence du parti d'extrême droite français Reconquete !, Eric Zemmour (G), près de la Porte de la Villette, le 25 mars 2022 à Paris. (AFP).
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

Meeting au Trocadéro: Zemmour abat l'une de ses dernières cartes dimanche

  • Le candidat d'extrême droite a donné rendez-vous à ses militants à 14H place du Trocadéro, où il interviendra vers 16H pour un message de mobilisation
  • A deux semaines du premier tour, «ce sera l'événement de la campagne, le plus grand rassemblement», a affirmé Éric Zemmour vendredi matin sur Sud Radio

PARIS: Sursaut ou baroud d'honneur ? Distancé dans les sondages, Éric Zemmour compte réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes au Trocadéro, dimanche à Paris, pour une "démonstration de force" aux allures de dernière cartouche.

Le candidat d'extrême droite a donné rendez-vous à ses militants à 14H place du Trocadéro, où il interviendra vers 16H pour un message de mobilisation, alors que les perspectives d'accéder au second tour s'éloignent.

"Toute la France est invitée, sauf les provocateurs d'extrême-droite, d'extrême-gauche et d'extrême-bêtise. D'avance, merci à eux d'aller voir ailleurs", a-t-il lancé sur Twitter jeudi soir.

Le lieu est un énième clin d'œil à la droite: Nicolas Sarkozy y avait tenu meeting en 2012, puis François Fillon en 2017 en pleine tourmente judiciaire, avec deux défaites à la présidentielle au final. 

"Je vois plutôt leurs meetings comme des sursauts, Sarkozy n'aurait pas atteint 48% (au second tour) sans cela et Fillon n'aurait pas été à quelques centaines de milliers de voix de se qualifier" pour la deuxième manche, réplique Stanislas Rigault, le chef de file des jeunes militants d'Éric Zemmour.

Sécurité

A deux semaines du premier tour, "ce sera l'événement de la campagne, le plus grand rassemblement", a affirmé Éric Zemmour vendredi matin sur Sud Radio.

Quelque 50.000 personnes sont inscrites à ce stade. Pour la première fois, le parti Reconquête! a affrété des cars, entre 200 ou 300, venus de toute la France.

Ce n'est "pas pour le nombre, c'est davantage une récompense pour nos militants qui n'avaient pas forcément les moyens pour venir de loin", assure Stanislas Rigault.

Jusqu'ici, le plus gros meeting d'Éric Zemmour s'était tenu le 5 décembre à Villepinte (Seine-Saint Denis), avec plus de 10.000 personnes et des incidents à la clé.

La sécurité sera donc observée de près dimanche. "Plusieurs centaines de personnes" - sécurité privée et bénévoles - ont été mobilisées, selon un pilier de la campagne, outre les forces de l'ordre déployées.

Place du Trocadéro, le Théâtre de Chaillot, le Musée de l'Homme et la Cité de l'architecture seront fermés en raison du meeting.

La fédération CGT du spectacle se dit "consternée" que ce rassemblement soit autorisé "au détriment de la sécurité et de l'activité des salariés, et de l'accueil des publics".

Éric Zemmour, donné entre 9 et 13% au premier tour, est à la lutte avec Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Valérie Pécresse (LR) dans les sondages, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Un million d'euros

Le candidat se dit pourtant "sûr d'être au second tour" et "s'interroge beaucoup" sur les sondages. 

Lundi soir, il a fait une nouvelle annonce radicale en promettant un ministère de la "remigration", terminologie issue des milieux identitaires, afin d'expulser un million d'étrangers en cinq ans: clandestins, délinquants, criminels et fichés S.

Et vendredi, il s'est rendu dans un camp de fortune de toxicomanes aux portes de Paris, en direct sur CNews, pour fustiger "l'immigration folle", sous des huées et des projectiles.

Côté finances, l'événement du Trocadéro est évalué autour "d'un million d'euros", contre 550.000 euros à Villepinte. Jusqu'ici, l'équipe d'Éric Zemmour assure ne pas avoir eu besoin de prêt bancaire grâce à "plus de 10 millions d'euros" de dons et adhésions, selon un cadre. 

La question pourrait toutefois se poser en cas d'accès au second tour, puisque de "sept à huit millions" d'euros ont déjà été dépensés.

En guise de contrepoint au meeting d'Éric Zemmour, sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen se rend samedi et dimanche en Guadeloupe, pour la première fois depuis qu'elle préside le RN, et là où son père n'avait jamais pu aller.

La candidate, qui consolide sa deuxième place dans les sondages, continue à jouer la carte de la proximité samedi et dimanche, avec la visite d'une usine d'eau potable, d'un marché ou une rencontre avec des pompiers, mais pas de meeting.

Elle y défendra ses mesures en faveur du pouvoir d'achat, au cœur de sa campagne, alors que la Guadeloupe, comme la Martinique, sortent tout juste d'une crise sanitaire et sociale, née du refus de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers. Marine Le Pen défend comme Éric Zemmour la "liberté" vaccinale et est opposée au pass sanitaire.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.