L'armée russe va se limiter à l'Est de l'Ukraine, contre-offensive ukrainienne sur Kherson

Cette image satellite Maxar prise et publiée le 16 mars 2022 montre un déploiement des forces terrestres russes près de la piste de l'aérodrome de Kherson, en Ukraine (Photo, AFP).
Cette image satellite Maxar prise et publiée le 16 mars 2022 montre un déploiement des forces terrestres russes près de la piste de l'aérodrome de Kherson, en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 mars 2022

L'armée russe va se limiter à l'Est de l'Ukraine, contre-offensive ukrainienne sur Kherson

  • A Vinnytsia, dans le centre du pays, le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière
  • Depuis le 24 février, près de 3,7 millions de personnes ont fuit le pays en proie au conflit, selon l'ONU

KIEV : L'armée russe a annoncé vendredi qu'elle allait limiter son offensive sur l'Est de l'Ukraine, alors que les forces de Kiev lançaient une contre-offensive sur la ville de Kherson. 

Dans le même temps, le président américain Joe Biden a rendu visite à des militaires américains basés en Pologne, la deuxième étape après Bruxelles d'un voyage en Europe destiné à cimenter l'union des Occidentaux face à la Russie, tant sur le front diplomatique qu'économique.

Le commandement russe, par la voix de l'adjoint au chef de l'état-major Sergueï Roudskoï, a annoncé que "les capacités de combat des forces ukrainiennes avaient été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass". 

Des séparatistes prorusses ont créé deux "républiques" reconnues par Moscou dans cette région industrielle de la partie orientale du territoire ukrainien.

Et ce peu après que le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, reprenant la rhétorique chère à Vladimir Poutine, avait souligné que l'opération militaire en cours devait "se poursuivre jusqu'à ce qu'elle atteigne son objectif de démilitariser et de dénazifier l'Ukraine".

A Washington, un haut-responsable du Pentagone a indiqué que les forces ukrainiennes avaient lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson (sud), seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais "contestée". 

"Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson", a déclaré ce responsable ayant requis l'anonymat. "Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson mais le fait est qu'elle n'est plus aussi solidement sous contrôle russe qu'auparavant".

A Vinnytsia, dans le centre du pays, le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière, qui ont provoqué des "dommages significatifs", selon l'armée ukrainienne.  

"Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs", a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.

Biden en Pologne

Au cours de son déplacement de deux jours en Pologne, Joe Biden, qui était vendredi dans la région de Rzeszow, à une centaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, s'entretiendra samedi à Varsovie avec les dirigeants polonais et ira dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens. 

Depuis le 24 février, plus de 2,2 millions de personnes fuyant le conflit sont en effet entrées en Pologne, d'après les garde-frontières polonais, sur environ 3,7 millions au total qui sont parties à étranger, selon l'ONU.

Dans la matinée, le président américain avait annoncé dans un communiqué commun avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen la création d'un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes et le projet de Washington de fournir à l'Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année.

Au même moment, l'Allemagne, qui importait avant l'offensive russe un tiers de son pétrole et quelque 45% de son charbon de Russie, a assuré qu'elle se passerait du charbon russe d'ici à l'automne et réduirait très fortement sa dépendance au pétrole russe d'ici à la fin de l'année, tablant par ailleurs sur mi-2024 pour être "largement indépendante" du gaz russe.

Dans la soirée, les Vingt-Sept ont conclu leur sommet à Bruxelles en annonçant donner mandat à la Commission européenne pour effectuer des achats de gaz groupés, sur le modèle des commandes de vaccins anti-Covid.

"L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs, est le meilleur instrument pour faire baisser les prix", a fait valoir le président français Emmanuel Macron, dont le pays occupe la présidence semestrielle de l'UE.

Sur le terrain des combats, Marioupol, un port ukrainien stratégique situé sur la mer d'Azov, redoutait qu'environ 300 personnes ne soient mortes dans le théâtre bombardé le 16 mars.

Des centaines de personnes, "principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées", s'étaient réfugiées dans ce bâtiment, a rappelé la mairie, se référant à des témoignages.

Plus de 2.000 civils ont été tués dans cette ville assiégée, selon la municipalité, et quelque 100.000 de ses habitants y sont toujours bloqués et manquent de tout, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Vendredi soir, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France, la Turquie et la Grèce allaient mener "une opération humanitaire" d'évacuation "dans les tout prochains jours" de civils de Marioupol. 

"Nous allons en lien avec la Turquie et avec la Grèce lancer une opération humanitaire pour évacuer toutes celles et ceux qui souhaitent quitter Marioupol", a-t-il déclaré à l'issue du sommet européen à Bruxelles.

"J'aurai d'ici 48 à 72 heures une nouvelle discussion avec le président (russe Vladimir) Poutine pour bien en arrêter les détails et sécuriser les modalités", a précisé M. Macron.

Sur le front de Marioupol comme sur les autres, l'invasion russe, qui entre dans son deuxième mois, se mue de plus en plus en une guerre d'usure, cependant que la Russie a reconnu que 1.351 de ses soldats avaient péri en Ukraine et que 3.825 avaient été blessés.

Le chef du renseignement militaire ukrainien juge l'armée russe «médiévale»

Le chef du renseignement militaire ukrainien, le général Kyrylo Boudanov, a promis aux Russes un "véritable enfer" en Ukraine, où l'armée russe, qu'il juge "médiévale", sera selon lui confrontée à une guérilla constante de partisans ukrainiens, dans un entretien publié vendredi.

"Le commandement russe a fait de nombreuses erreurs et nous utilisons ces erreurs", a déclaré à l'hebdomadaire américain The Nation le général Boudanov, qui s'exprimait en ukrainien depuis Kiev, par l'intermédiaire d'un interprète à ses côtés.

"L'armée ukrainienne a montré que l'armée russe, deuxième armée du monde, ce n'était qu'un mythe. C'est juste une concentration de pouvoir médiévale, de vieilles méthodes de combat", a ajouté ce jeune général de 36 ans, qui s'est engagé dans l'armée après la chute de l'URSS et a été formé aux méthodes de l'Otan.

«Vraiment puissant»

Vendredi, les militaires russes ont affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne, située près de Kiev, qui servait selon eux à "approvisionner les unités dans la partie centrale du pays". Une attaque confirmée par le gouvernement ukrainien.

Un incendie y était toujours en cours vendredi matin, dégageant une épaisse fumée noire, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On a vu l'explosion, c'était vraiment puissant", a raconté à l'AFP un agent de sécurité du site ayant requis l'anonymat. "Heureusement, il n'y a pas de victimes", a-t-il précisé.

Dans l'est, quatre civils ont été tués et trois autres blessés dans des tirs de lance-roquettes sur un centre médical à Kharkiv, a annoncé la police régionale. 

Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a dénoncé des bombardements russes "aveugles" et incessants sur sa ville, la deuxième d'Ukraine.

135 enfants tués

En un mois de guerre, a déploré le président Zelensky, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, parmi lesquels 135 enfants, a précisé le parquet général.

Le conseiller de la présidence Oleksiï Arestovytch a affirmé qu'un général russe avait été tué près de Kherson. 

Vendredi, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a précisé que les Etats-Unis n'avaient "pas l'intention d'utiliser des armes chimiques, quelles que soient les circonstances".

La veille, à Bruxelles, où il a multiplié les sommets - Otan G7, UE -, le président américain avait promis pour la première fois une "réponse" de l'Otan si la Russie recourait en Ukraine à l'arme chimique, une menace qu'il avait jugée "crédible". 

Par ailleurs, les négociations russo-ukrainiennes semblaient patiner. 

"Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace", a ainsi lâché Vladimir Medinski, le négociateur en chef russe.

Les discussions sont "très difficiles", a renchéri le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, niant tout "consensus" pour le moment avec Moscou. 

En Russie, le président Poutine a signé vendredi soir une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans les "informations mensongères" sur l'action de Moscou à l'étranger, arme répressive supplémentaire pour contrôler l'information sur son offensive en Ukraine.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.