Présidentielle: Pécresse à la relance, Macron retourne à l'Ukraine

Même en baisse depuis plusieurs jours, le président sortant fait toujours la course en tête (environ 28%) devant la candidate d'extrême droite qui est sur une dynamique favorable dans les enquêtes d'opinion et dépasse parfois même la barre des 20%. (AFP)
Même en baisse depuis plusieurs jours, le président sortant fait toujours la course en tête (environ 28%) devant la candidate d'extrême droite qui est sur une dynamique favorable dans les enquêtes d'opinion et dépasse parfois même la barre des 20%. (AFP)
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Présidentielle: Pécresse à la relance, Macron retourne à l'Ukraine

  • Un énième nouveau départ pour Pécresse qui se retrouve au coude-à-coude avec Zemmour, alors que le candidat Reconquête connaît, lui aussi, une érosion constante dans les sondages
  • A 12 jours du scrutin, «objectivement, rien n'est fait», résume un macroniste en écho aux inquiétudes récentes de plusieurs ténors de la majorité sur le risque que constitue à leurs yeux Marine Le Pen

PARIS: Privée de terrain depuis cinq jours à cause de la Covid, la candidate LR Valérie Pécresse tente mardi de remettre en mouvement sa campagne présidentielle avec toujours l'espoir de faire mentir "le scénario écrit d'avance" d'un deuxième tour Macron-Le Pen.


Fini les réunions zoom et les interviews à distance, Valérie Pécresse, malmenée dans les sondages, est attendue sur les terres de son ex-rival de la primaire LR, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France pour une rencontre avec des chefs d'entreprise à Marcq-en-Baroeul, en région lilloise.


Après plusieurs jours d'immobilisation forcée, la candidate LR qui oscille entre 10 et 11% dans les intentions de vote du premier tour le 10 avril, tente une nouvelle fois de relancer sa campagne qui s'est enlisée au fil des semaines. Un énième nouveau départ pour celle qui se retrouve aujourd'hui au coude-à-coude avec Eric Zemmour, alors que le candidat Reconquête connaît, lui aussi, une érosion constante dans les sondages.

L'ex-polémiste est lui retourné en banlieue parisienne mardi, à Sevran (Seine-Saint-Denis), ville marquée par des violences urbaines et où il a promis d'"éradiquer la racaille". 

Tour à tour 4e ou 5e selon les projections, l'un et l'autre ne veulent pas se résoudre à jouer les spectateurs dans le duel annoncé entre le président-candidat Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen.

Même en baisse depuis plusieurs jours, le président sortant fait toujours la course en tête (environ 28%) devant la candidate d'extrême droite qui est sur une dynamique favorable dans les enquêtes d'opinion et dépasse parfois même la barre des 20%. L'écart se resserre également en cas d'un remake de la présidentielle de 2017. 

Revenue de son déplacement chahuté en Guadeloupe, Marine Le Pen enchaîne mardi des interventions dans les médias avant de se déplacer mercredi au congrès de la FNSEA à Besançon où une kyrielle de candidats sont attendus sur fond d'interrogations autour du modèle agricole français.

Emmanuel Macron, qui a enfilé son costume de candidat lundi à Dijon pour son premier vrai déplacement de terrain depuis l'annonce de sa candidature, retrouve, lui, un agenda "présidentiel".


Il a présidé dans la matinée un Conseil de défense sanitaire, au moment où l'épidémie de Covid connaît un rebond, et s'entretiendra dans l'après-midi au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine sur l'Ukraine, a confirmé l'Elysée. 

«Rien n'est fait»
Le chef de l'Etat doit également recevoir à l'Elysée les athlètes français médaillés de Jeux olympiques et para-olympiques d'hiver.

Arpentant lundi les rues de la capitale bourguignonne, le candidat Macron a parfois été vivement interpellé sur le pouvoir d'achat, une thématique labourée avec succès par sa rivale à l'extrême droite et que les Français disent être leur préoccupation numéro un.

Le moral des ménages est d'ailleurs en berne, plongeant en mars car pénalisé par les craintes liées à l'inflation, selon les données publiées mardi par l'Insee.

A douze jours du scrutin, "objectivement, rien n'est fait", résume un macroniste historique en écho aux inquiétudes récentes de plusieurs ténors de la majorité sur le risque que constitue à leurs yeux Marine Le Pen.

En attendant son meeting prévu dimanche à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon peut à nouveau se réjouir en début de semaine de bons sondages dont l'un le donne à 15,5%. Son entourage a décrété "la mobilisation générale" des militants et sympathisants pour permettre au député LFI de se qualifier. 

La candidate socialiste Anne Hidalgo, décidée à se battre jusqu'au bout malgré des sondages qui ne décollent pas, est pour sa part en déplacement à Nancy mardi.

Elle s'en est prise à Emmanuel Macron "à cloche-pied" sur sa jambe de droite, dénonçant aussi "le bruit et la fureur" qui dominent selon elle la campagne. 

"Faire culpabiliser les Français qui touchent le RSA et traiter de lâches ceux qui les aident, c'est ça le projet d'Emmanuel Macron ?", s'est-elle interrogée sur France Inter. M. Macron a dit vouloir conditionner le RSA à une quinzaine d'heures d'activité.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan sillonnera aussi le Grand Est et sera, flanqué de son soutien Florian Philippot en réunion publique à Forbach.

A l'autre bout de la France, l'écologiste Yannick Jadot est à Saint-Brieuc pour dénoncer le phénomène des algues vertes, un fléau qui touche la Bretagne depuis un demi-siècle.

La campagne "on y vient, il n'y a pas eu encore assez de débat (...) Les Français vont recevoir les professions de foi et mesurer que le vrai vote utile, celui qui prépare l'avenir, qui répare le présent, c'est le vote écologiste", veut croire sur franceinfo l'un de ses lieutenants, Julien Bayou.


JO-2024: arrivée en France, la flamme olympique a embrasé Marseille

Cette photographie montre la flamme olympique sur le trois-mâts français Belem du XIXe siècle alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
Cette photographie montre la flamme olympique sur le trois-mâts français Belem du XIXe siècle alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Devant le chaudron olympique, l'invité surprise s'est alors dévoilé: et c'est donc Jul, rappeur marseillais de 34 ans, qui a eu l'honneur d'allumer le feu olympique pour la nuit
  • A 79 jours de l'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l'histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en France

MARSEILLE: Après une grandiose parade maritime, la flamme olympique a fait son entrée en majesté dans le Vieux-Port de Marseille mercredi soir, à bord du trois-mâts Belem, et le premier chaudron olympique des Jeux de Paris 2024 a été embrasé par la star du rap français Jul.

A 79 jours de l'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l'histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en France, après 12 jours de voyage depuis sa patrie natale, en Grèce.

Dans une cérémonie saluée par un magnifique arc-en-ciel, la flamme est d'abord descendue du mythique trois-mâts entre les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, sous les applaudissements d'une foule imposante, dans cette calanque du Lacydon où les Grecs fondèrent Massalia, il y a 2.600 ans.

Après quelques pas sur un ponton flottant en forme de piste d'athlétisme, le nageur marseillais a passé le premier relais à la championne paralympique d'athlétisme Nantenin Keita, la fille du célèbre musicien malien Salif Keita.

Un symbole du "rapprochement des Jeux olympiques et paralympiques", a commenté Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO. Puis Nantenin Keita l'a transmise à un troisième personnage, intégralement vêtu de blanc et cagoulé.

Devant le chaudron olympique, l'invité surprise s'est alors dévoilé: et c'est donc Jul, rappeur marseillais de 34 ans, qui a eu l'honneur d'allumer le feu olympique pour la nuit.

Merci la zone

"C'est un truc de fou, c'est magique, pour moi c'est un honneur. Je suis très fier pour la France et pour Marseille surtout. Merci la zone!", a lancé le musicien au public.

"On a réussi notre pari de l'équipe de France unifiée, c'était important pour nous en tant qu'athlètes, donc bravo", a commenté Nantenin Keita, championne paralympique 2016 sur 400 mètres.

A son entrée dans le Vieux-Port, sous les yeux du président Emmanuel Macron, reçu par quelques brefs sifflets, le Belem avait été accueilli par une Marseillaise, par le survol des avions de la patrouille de France, qui ont dessiné les anneaux olympiques dans le ciel, et par les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille.

Sur la muraille du fort Saint-Jean, la plus gigantesque banderole, de 150 m de long, signée MASSALIA, faisait honneur aux origines grecques de la cité phocéenne, avec le visage de Gyptis, cette jeune femme d'une tribu locale dont serait tombé amoureux Protis, marin grec débarqué en 600 av. JC.

Le tout devant des centaines de milliers de personnes, 150.000 sur le Vieux-Port et 230.000 dans le reste de la ville, selon le maire Benoît Payan.

"Aujourd'hui la flamme arrive, les Jeux arrivent et rentrent dans la vie des Français", a commenté le chef de l'Etat aux micros de France Télévisions et de TF1, après la cérémonie: "On peut être fiers, (...) c'est la fête des Françaises et des Français et je veux qu'ils en soient fiers".

La chair de poule

"Ca va rester gravé dans notre mémoire", a témoigné Margot Malinowski, 73 ans: "L'ambiance, le mélange de population, c'était super. Le Belem est magnifique".

Déçu que l'invité chargé d'allumer le chaudron ne soit pas Zinedine Zidane, l'enfant de Marseille, la star du football français, Jessy Pedrajas, ouvrier de 21 ans, venu d'Istres (Bouches-du-Rhône) avec sa compagne, s'apprêtait lui à profiter de la soirée, avec un concert gratuit de deux autres rappeurs phocéens, Soprano et Alonzo.

Installé aux premières loges dès 08h00, avec glacière et chaises pliantes, le couple attendait depuis des heures "pour la flamme et pour le concert". Et ils ont finalement dû attendre une heure de plus, le spectacle ayant été retardé après deux mouvements de foule qui ont provoqué quelques malaises et "coups de panique" parmi les spectateurs, sans "notion de gravité" selon les marins-pompiers.

Soprano en tous cas était fier de chanter à cette grande fête: "C'est un super message qu'on soit là, enfants des quartiers Nord de Marseille (les plus pauvres de la ville, NDLR), à faire le Vieux-Port, après tout ce qu'on a traversé", a commenté le rappeur dans l'après-midi, auprès de l'AFP.

"Regardez le monde sur ce port, c'est magique, ça donne la chair de poule", s'émerveillait Marie-José Perec, triple championne olympique d'athlétisme.

Mais l'arrivée de la flamme n'a pas fait que des heureux mercredi. Un millier de personnes ont ainsi manifesté, pour dénoncer des "JO de riches", aux conséquences environnementales graves, et demander l'exclusion d'Israël des Jeux, comme l'avait été le régime d'apartheid de l'Afrique du Sud.

Jeudi matin, la flamme entamera à Marseille son relais à travers 400 villes de France, pour une arrivée prévue le 26 juillet à Paris pour la cérémonie d'ouverture.

 


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.