Anousheh Achouri décrit «l'enfer» des prisons iraniennes

Nazanin Zaghari-Ratcliffe (à gauche) et Anousheh Achouri, qui ont été libérés d'Iran, faisant un signe de la main après avoir atterri à l’aéroport Brize Norton de la RAF, à Brize Norton, en Angleterre. (Fichier/AFP)
Nazanin Zaghari-Ratcliffe (à gauche) et Anousheh Achouri, qui ont été libérés d'Iran, faisant un signe de la main après avoir atterri à l’aéroport Brize Norton de la RAF, à Brize Norton, en Angleterre. (Fichier/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 29 mars 2022

Anousheh Achouri décrit «l'enfer» des prisons iraniennes

  • Le binational anglo-iranien a été libéré en mars après avoir effectué presque cinq ans de prison pour de fausses accusations
  • Sa cellule était infestée de punaises et de cafards, les détenus vivaient dans des conditions épouvantables, les transformant en «zombies»

LONDRES: Un Anglo-Iranien, libéré en mars après presque cinq ans de détention dans la prison d'Evin à Téhéran, a décrit «l'enfer» qu'il a enduré.

Anousheh Achouri, 68 ans, a été arrêté en août 2017 alors qu'il rendait visite à sa mère âgée en Iran. Elle venait de se faire opérer du genou. Lors de sa visite, il a été embarqué dans un van par les autorités iraniennes, et accusé d'espionnage en faveur d’Israël.

«Parfois, je n'arrive toujours pas à croire que je suis de retour», a-t-il confié cette semaine à la BBC. «Quand j'étais dans ma cellule, je me pinçais quand je rêvais que j'étais avec [ma femme] Sherry. Ensuite, je revenais à la triste réalité de ma cellule. Ici, c'est l'inverse qui se produit.»

Les conditions de détention étaient horribles. Des punaises et des cafards infestaient la cellule, où se trouvaient jusqu'à quinze personnes à la fois. Achouri a dû fabriquer ses propres bouchons pour les oreilles avec du fil métallique et de la mousse pour pouvoir dormir en paix.

«Bien qu’un grand nombre de détenus aient un haut niveau d’instruction, il était très difficile pour tous de toujours vivre en paix ensemble. Cela provoquait parfois des batailles. Mais ensuite, nous avons appris à vivre les uns avec les autres parce que nous n'avions pas d'autre choix», a-t-il raconté à la chaîne de télévision britannique. 

Au début de son arrestation, il a été soumis à un isolement total et a subi des interrogatoires incessants.

«J'essaie d’oublier tout cela, et de ne pas trop y penser», a-t-il affirmé à la BBC, ajoutant que le régime avait également tenté de le briser en proférant des menaces contre sa famille. Il tentait régulièrement de se suicider, mais en était empêché par les gardiens de la prison.

Achouri a précisé que le pire en détention avait été d'avoir été témoin de la souffrance des autres dans la prison. Nombreux sont ceux qui sont devenus fous à la suite d’une longue incarcération. «Il y a des gens là-bas qui sont comme des zombies. Ils font juste des allers et retours dans la cour. Parfois, vous les voyez se parler à eux-mêmes et faire des gestes. Ils vivent dans leur propre monde.»

Les souvenirs de sa famille et le soutien de ses codétenus l'ont aidé à tenir le coup. «Quand vous êtes dans votre cellule, vous regardez toujours derrière vous. Vous essayez de vous rappeler de tous les bons souvenirs avec votre famille. Vous vivez dans vos souvenirs.»

Les journées étaient longues et épuisantes. Il les a surmontées grâce à une activité constante, et en formant une société de poésie pour d'autres détenus. Mais maintenant, il est libre. Il s'est adapté au changement soudain de son mode de vie. Fraîchement sorti de «l'enfer» de la prison d'Evin, il a retrouvé sa bière préférée et ses petits déjeuners anglais complets.

«Même lorsque je suis éveillé, et que je suis par exemple assis dans le jardin, je me dis parfois que cela ne peut pas être vrai, que cela ne peut être la réalité», a-t-il expliqué. «Je dois être dans ma cellule, et je m'attends à tout moment à me réveiller. Alors je me prépare à ne pas être trop troublé au réveil. C'est toujours un défi pour moi de reconnaître que je suis ici et libre. Parfois encore, la nuit, je touche la main de Sherry pour m’assurer si ce que je vis est bien réel.»

Son arrestation et sa détention soudaines ont été un choc important pour sa famille, qui a supposé que les autorités avaient fait une erreur. Achouri, ingénieur de profession, n'avait jamais été impliqué dans la politique. Il avait aidé à créer un système pour protéger les maisons iraniennes des tremblements de terre, qui a été diffusé en 2003. À Londres, il a créé des bottes autochauffantes que sa fille pouvait porter lorsqu'elle travaillait sur un stand de gâteaux à Greenwich Market.

Finalement, il est devenu clair que le régime iranien l'utilisait comme monnaie d'échange avec le gouvernement britannique pour obtenir le règlement d’une dette militaire vieille de plusieurs décennies, et due depuis les années 1970.

La dette, objet du litige, avait été débattue au sein de la politique britannique pendant un certain temps, nombre de personnes soutenant que l'argent ne devrait pas être payé en raison des sanctions prises contre le régime, et par crainte que celui-ci n'utilise cet argent pour renforcer sa campagne de terreur.

Achouri a précisé: «Ce n'était pas moi qui étais important, c'était mon passeport qui était arrêté, et le titulaire de ce passeport, c'était moi». 

Achouri a été libéré avec Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une compatriote ayant la double nationalité, arrêtée pour de fausses accusations similaires, après que la Grande-Bretagne a payé l'argent pour un contrat de chars d’assaut qui n'avait pas été respecté après la révolution de 1979.

Téhéran et Londres ont tous deux affirmé qu’il n’existait pas de rapport entre le paiement de la dette et la libération des prisonniers. Mais il y en a encore d'autres personnes qui endurent «l'enfer» dont Achouri s'est échappé. Morad Tahbaz, protecteur de la faune sauvage, né en Grande-Bretagne, a été laissé pour compte.

«Il est malade et a besoin de soins médicaux», a soutenu Achouri. «Parfois, je pense que cela aurait dû être lui au lieu de moi dans cet avion, et le sentiment de culpabilité que j’ai d'avoir laissé derrière vous toutes ces bonnes personnes est vraiment douloureux. C'est quelque chose que je n'arrive pas à accepter. J'appelle [le Premier ministre britannique] M. Johnson à achever cet excellent travail et à s'assurer qu'ils reviendront – Morad et les autres ressortissants britanniques.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Short Url
  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.