Mexique: les 43 étudiants disparus, cas emblématique d'une tragédie sans fond

Le fantôme des 43 étudiants disparus en 2014 est revenu hanter le Mexique, dans l'attente d'un rapport des Nations unies mi-avril (Photo, AFP).
Le fantôme des 43 étudiants disparus en 2014 est revenu hanter le Mexique, dans l'attente d'un rapport des Nations unies mi-avril (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

Mexique: les 43 étudiants disparus, cas emblématique d'une tragédie sans fond

  • Les autorités mexicaines sont sur la défensive après les dernières révélations d'experts internationaux indépendants qui travaillent depuis plus de sept ans sur l'affaire
  • Le GIEI a été mis sur pied -avec l'accord du Mexique- peu après la disparition des 43 dans l'Etat du Guerrero

MEXICO CITY: C'est la pointe immergée de l'iceberg: le fantôme des 43 étudiants disparus en 2014 est revenu hanter le Mexique, dans l'attente d'un rapport des Nations unies mi-avril sur l'ensemble des quelque 100 000 enlèvements enregistrés depuis 1964.

Les autorités mexicaines sont sur la défensive après les dernières révélations d'experts internationaux indépendants qui travaillent depuis plus de sept ans sur l'affaire des "43 d'Ayotzinapa".

"On a ouvert les archives comme jamais et l'on a caché absolument rien", s'est défendu mardi le président Lopez Obrador, en poste depuis décembre 2018, au sujet de ce drame intervenu sous le mandat de son prédécesseur Pena Nieto (2012-2018).

Dans son troisième rapport présenté lundi, le Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI) a entre autres accusé les autorités mexicaines d'avoir caché des informations essentielles sur la disparition des 43 étudiants.

Le GIEI a été mis sur pied -avec l'accord du Mexique- peu après la disparition des 43 dans l'Etat du Guerrero, connu pour sa capitale touristique Acapulco et la narco-violence. 

Selon la "vérité historique" établie sous l'ancien président Enrique Peña Nieto (2012-2018), les jeunes ont été livrés par des policiers à des narcotrafiquants du cartel Guerreros unidos.

Ils auraient été confondus avec les membres d'un bande rivale. Après avoir été tués par balles, leurs restes ont été incinérés et jetés dans une décharge, d'après cette version contestée par les familles et les experts du GIEI.

"Nous ne savons pas comment ils sont, où ils sont. La seule chose que nous voulons, c'est voir nos fils", déclarait la mère d'un des 43 en septembre dernier à la presse.

Dans leur dernier rapport, les experts ont apporté une pièce inédite au dossier, sous la forme d'une vidéo tournée d'après eux par un drone du secrétariat (ministère) de la Marine.

La vidéo a été tournée un mois après les faits, le 27 octobre 2014, au-dessus de la décharge où les corps des étudiants disparus auraient été incinérés, d'après la version officielle.

D'après le GIEI, cette vidéo montre une douzaine de membres présumés de la Marine mexicaine en train d'altérer des preuves avant une visite du procureur général. Certains marins sont descendus "au fond" de la décharge et ont allumé "un feu", d'après le rapport cité par l'hebdomadaire Proceso.

«Fabriquer un mensonge»

"On a donné l'instruction d'enquêter sur les chefs de la Marine qui ont participé à cette opération", a assuré le président Lopez Obrador.

L'affaire d'Ayotzinapa a exceptionnellement intéressé les médias du monde entier parce qu'il s'agit de la "disparition massive" de 43 futurs professeurs, d'après un des experts, Francisco Cox.

L'"émotion de la communauté internationale" ainsi que "les manoeuvres au plus haut niveau pour fabriquer un mensonge afin de refermer le dossier" expliquent aussi qu'Ayotzinapa soit devenu le cas emblématique des disparus au Mexique, ajoute l'avocat chilien interrogé par l'AFP.

Dans un documentaire, M. Cox a du mal à retenir sa propre émotion en évoquant le cri des familles des étudiants envers les experts étrangers lors de la présentation d'un précédent rapport.

"Le moment le plus dur a été quand le public a crié: ne partez pas!", raconte-t-il la voix brisée dans ce film visible sur Netflix.

Dans son rapport annuel présenté mardi, Amnesty a dénoncé "l'impunité" qui prévaut dans les cas de disparitions au Mexique, tout comme le Comité des Nations unies contre les disparitions forcées à l'issue d'une visite mi-novembre.

"En  2021, les autorités ont enregistré au 7.698 cas de personnes disparues non-localisées", a ajouté indiqué Amnesty International. "Au total, à la fin de l'année, le nombre total de plaintes pour personnes disparues s'élevait à plus de 97.000 depuis 1964".

Le comité onusien doit rendre public son propre rapport en avril, après avoir participé en novembre à des exhumations de restes humains et des journées de recherches menées par des mères de victimes.

L'avocat chilien du GIEI espère que ce rapport onusien  "sera important pour réduire l'impunité" dans les cas de disparitions au Mexique.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.