Ukraine: la Russie se retire du nord, la Croix-Rouge tente une nouvelle évacuation à Marioupol

Plus de 3 000 personnes ont fui la région de Marioupol, en bus et voitures privées (Photo, AFP).
Plus de 3 000 personnes ont fui la région de Marioupol, en bus et voitures privées (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 02 avril 2022

Ukraine: la Russie se retire du nord, la Croix-Rouge tente une nouvelle évacuation à Marioupol

  • Plus de 3 000 personnes ont fui la région de Marioupol, en bus et voitures privées
  • Au 37e jour de l'invasion de l'Ukraine décidée par Moscou qui a fait des milliers de morts parmi civils et militaires, les forces russes desserrent leur étau sur Kiev et Tcherniguiv

ZAPOROJIE: L'Ukraine a confirmé samedi que les forces russes opéraient un "retrait rapide" des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord du pays, afin de mieux "garder le contrôle" des "vastes territoires" qu'elles occupent dans l'est et le sud, où de nouvelles évacuations de civils étaient prévues dans la journée.

Après une nuit de bombardements dans le centre et l'est du pays, la Croix-Rouge s'apprêtait samedi à tenter de faire sortir des civils de Marioupol (sud-est), un port stratégique et assiégé de la mer d'Azov où la situation humanitaire est catastrophique.

Alors que les troupes russes se replient des régions de Kiev et Tcherniguiv (nord), les forces ukrainiennes ont pu y reprendre "plus de 30 localités" et s'emparer "d'un grand nombre de véhicules militaires abandonnés sans carburant", a affirmé un conseiller présidentiel ukrainien, Oleksiï Arestovitch, dans une vidéo diffusée samedi par la présidence ukrainienne.

Avec ce "retrait rapide", "il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire", a écrit un autre conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, sur la messagerie Telegram: "se replier vers l'est et le sud" pour "garder le contrôle de vastes territoires occupés" et y "dicter durement ses conditions".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà affirmé que les Russes se préparaient à des "attaques puissantes" dans l'Est, notamment sur Marioupol où quelque 160 000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5 000 habitants ont été tués depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les autorités locales.

Pour les Russes, le contrôle de Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale depuis la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass (Donetsk et Lougansk).

Impossibles pendant des semaines, les évacuations ont commencé à petite échelle. Vendredi, "les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6 266 personnes, dont 3 071 de Marioupol" a affirmé le président Zelensky dans la nuit de vendredi à samedi.

«Notre ville n'existe plus»

L'AFP a assisté à l'arrivée d'une trentaine de bus d'évacuation dans la ville de Zaporojie, vendredi soir. "Nous avons pleuré lorsque nous avons vu des soldats au poste de contrôle avec des écussons ukrainiens sur leurs bras", a confié Olena, sa petite fille dans les bras. "Ma maison a été détruite. Je l'ai vu sur des photos. Notre ville n'existe plus".

Plusieurs personnes ont raconté à l'AFP avoir dû marcher 15 kilomètres ou plus pour quitter Marioupol, avant de trouver des véhicules privés, puis de terminer leur voyage par un trajet en bus de 12 heures à travers une série de points de contrôle, au lieu de trois heures avant la guerre.

Ces habitants de Marioupol avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles ont été prises en charge par le convoi, selon des témoignages à l'AFP et des responsables officiels.

Samedi, sept couloirs humanitaires étaient prévus dans l'Est et le Sud-Est, selon la Première ministre Iryna Verechtchouk.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a offert samedi le "soutien maritime, en particulier pour l'évacuation de Marioupol des civils et des blessés turcs ou d'autres nationalités", selon l'agence de presse officielle Anadolu.

Après avoir dû renoncer vendredi à atteindre la ville portuaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé qu'il essaierait à nouveau samedi "de faciliter le passage en toute sécurité de civils de Marioupol".

Mais "pour que l'opération réussisse, il est essentiel que les parties respectent les accords et fournissent les conditions nécessaires et les garanties de sécurité", a souligné le CICR.

Retrait russe de Tchernobyl

Des conditions fragilisées par la poursuite des combats. La Russie a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol et agité la menace d'un durcissement des négociations.

L'attaque a touché les installations de stockage de carburant du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.

Pour le ministère britannique de la Défense, la destruction de réservoirs de pétrole à Belgorod ainsi que les explosions dans un dépôt de munitions près de la ville ajouteront "probablement une pression supplémentaire à court terme sur les chaînes logistiques russes déjà très sollicitées".

L'Ukraine a de son côté averti que les soldats russes ayant quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl - site du pire accident nucléaire au monde, en 1986 - après des semaines d'occupation avaient pu être exposés à des radiations, jugeant que "la Russie s'était comportée de manière irresponsable à Tchernobyl" en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions.

Depuis la nuit de vendredi à samedi, plusieurs régions, notamment dans le centre et l’est, ont été bombardées.

Des frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence, des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk, Lougansk (est) et Kherson (sud).

Des bombardements ont aussi touché des infrastructures à Krementchouk (centre, région de Poltava), siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence du pays, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec "des armes de haute précision" des dépôts d'essence et de carburant diesel de la raffinerie. 

Ces dépôts servaient à fournir du carburant aux forces ukrainiennes dans le centre et dans l’est du pays, selon un communiqué du ministère.

Nouvelle aide américaine

Des "missiles russes" ont également mis hors service deux aérodromes militaires des régions de Poltava et Dnipropetrovsk (centre), selon la même source.

À Kharkiv, les bombardements se poursuivaient samedi matin par intermittence, en particulier sur le district de Saltivka, un quartier déjà en grande partie détruit et déserté par ses habitants, hormis quelques réfugiés dans les caves, a constaté l'AFP sur place.

"Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions", a plaidé le président Zelensky sur la chaîne américaine Fox News. "Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques (...). Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays".

Les États-Unis ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, en complément de celle allouée depuis l'invasion, représentant plus de 1,6 milliard.

Les pourparlers de paix entre responsables ukrainiens et russes ont repris vendredi par vidéo, mais le Kremlin a prévenu que l'attaque à Belgorod ne pouvait "être perçue comme créant des conditions confortables pour la poursuite des négociations".

En Russie, plus de 170 personnes ont été arrêtées samedi pour des actions de protestation contre la guerre, a indiqué dans un communiqué l'ONG spécialisée OVD-Info. 

Dimanche, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera à Moscou afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres.

Le pape François a fustigé samedi à Malte les actes de "quelque puissant" enfermé dans des "intérêts nationalistes", en évoquant le "vent glacial de la guerre" venu de "l'Est de l'Europe",dans une allusion claire au président russe Vladimir Poutine, sans cependant le nommer.

Il a ajouté envisager de se rendre prochainement en Ukraine, à l'invitation du président Zelensky. Interrogé sur l'éventualité d'un voyage, il a répondu "Oui, c'est sur la table", sans plus de précisions.

L'économie ukrainienne subit, elle, le contrecoup des événements: le PIB ukrainien s'est effondré de 16% au premier trimestre, par rapport à la même période de l'an dernier, selon des estimations du ministère de l'Economie.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Short Url
  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.