Sprint final dans la présidentielle: Mélenchon et Pécresse en meeting

A l'issue d'une rencontre avec des restaurateurs parisiens, le leader insoumis a jugé samedi que «Le Pen présentait la même fragilité que M. Macron, leur profonde indifférence à la maltraitance sociale». (AFP)
A l'issue d'une rencontre avec des restaurateurs parisiens, le leader insoumis a jugé samedi que «Le Pen présentait la même fragilité que M. Macron, leur profonde indifférence à la maltraitance sociale». (AFP)
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Publié le Dimanche 03 avril 2022

Sprint final dans la présidentielle: Mélenchon et Pécresse en meeting

  • Un défi de taille pour les 12 prétendants à l'Elysée: mobiliser leurs partisans, aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée
  • Lors d'un meeting géant samedi aux accents plus sociaux, M. Macron a appelé à la «mobilisation générale» contre les «extrémismes» et le «grand rabougrissement»

PARIS: Sprint final dans l'élection présidentielle à une semaine du premier tour. Après Emmanuel Macron, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, donné en troisième position dans les sondages, rassemble dimanche ses troupes à Toulouse et la candidate de droite Valérie Pécresse les siennes à Paris.

C'est la dernière ligne droite dans cette campagne hors norme touchée de plein fouet par la crise de Covid et la guerre en Ukraine. Avec un défi de taille pour les 12 prétendants à l'Elysée: mobiliser leurs partisans, aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée.

"Bien sûr" qu'Emmanuel Macron peut perdre, a affirmé le chef de file ds députés de la majorité Christophe Castaner dimanche sur RMC, "ce serait une faute politique", une "arrogance", que "de laisser penser qu'une élection est pliée d'avance".


Les derniers jours de campagne sont électrisés par un écart qui se resserre dans les sondages entre M. Macron, candidat du "en même temps", et sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen (RN), qui surfe sur une inflation galopante et met le pouvoir d'achat au coeur de sa campagne.


Lors d'un meeting géant samedi aux accents plus sociaux, M. Macron a appelé à la "mobilisation générale" contre les "extrémismes" et le "grand rabougrissement". 


Les solutions de Mme Le Pen "ne sont pas financées: elle reprendrait donc d’une main ce qu’elle donne de l’autre", a dénoncé dans le JDD le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "La question de la fraternité n'existe pas" dans son programme, a abondé M. Castaner. 


Face au remake de 2017 annoncé, le candidat de gauche le mieux placé (autour de 15%) Jean-Luc Mélenchon espère décrocher un billet en finale.

«Remontada»
Pour concrétiser cette "remontada" espérée, il bat le rappel sur l'emblématique place du Capitole à Toulouse, dans une région historiquement de gauche, sous les fenêtres du maire LR et "Macron-compatible" Jean-Luc Moudenc. La Ville rose constituait un des bastions du mouvement des "gilets jaunes" en 2018/19. Son entourage espère "remplir la place".


"En dernière ligne droite, les choses se cristallisent, ce qui a tendance à amplifier les dynamiques déjà existantes", affirme son directeur de campagne Manuel Bompard.


A l'issue d'une rencontre avec des restaurateurs parisiens, le leader insoumis a jugé samedi que "Le Pen présentait la même fragilité que M. Macron, leur profonde indifférence à la maltraitance sociale".


En 2017, il avait profité de la dernière ligne droite pour créer une dynamique et était arrivé en quatrième position (19,58%) juste derrière le candidat de droite François Fillon (20,01%).


Mais l'insoumis, qui plaide pour un "vote utile", est loin de faire l'unanimité au sein d'une gauche divisée et affaiblie, avec l'écologiste Yannick Jadot donné autour de 5-6%, le communiste Fabien Roussel (autour de 4%) et surtout la candidate socialiste Anne Hidalgo donnée à un niveau historiquement bas (autour de 2%).

«Comédien»
A droite aussi, d'aucuns pensent déjà à l'après. Mais la candidate des Républicains, au coude à coude avec l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour (autour de 10%), tentera de mobiliser en meeting à Paris dimanche un électorat très courtisé par ses adversaires, de l'extrême droite au candidat Macron. 


Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a fustigé sur Europe1/Cnews/LesEchos chez Emmanuel Macron un "comédien" qui a nourri un "sentiment de déclassement d'appauvrissement". Au Palais des sports, Valérie Pécresse devraient développer "les grands axes" de sa campagne: le régalien avec une grande fermeté sur la sécurité, et le pouvoir d'achat avec "10% de hausse des salaires".


Meetings aussi à Paris pour Anne Hidalgo, qui va parler de la jeunesse, à laquelle elle propose dans le JDD une "loi d'urgence", avec des mesures supplémentaires par rapport à son programme en raison de l'inflation, comme la gratuité des frais d'inscription en études supérieures publiques.


Yannick Jadot est en déplacement à Nanterre pour rencontrer les militants, Nathalie Arthaud (LO) est en meeting au Zénith de Paris, et Philippe Poutou (NPA) participera à une manifestation contre l'extrême droite dans la capitale.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».