Une exposition sur les rapports complexes entre «juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours»

«Juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours»: une exposition à Paris apporte un regard historique et nuancé sur un siècle et demi de relations complexes et sensibles entre deux communautés. (Photo, AFP)
«Juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours»: une exposition à Paris apporte un regard historique et nuancé sur un siècle et demi de relations complexes et sensibles entre deux communautés. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 03 avril 2022

Une exposition sur les rapports complexes entre «juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours»

«Juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours»: une exposition à Paris apporte un regard historique et nuancé sur un siècle et demi de relations complexes et sensibles entre deux communautés. (Photo, AFP)
  • «C'est la première fois qu'on tente cette aventure intellectuelle difficile, celle de l'histoire des rapports entre juifs et musulmans», qui a «une très grande longévité», affirme l'historien Benjamin Stora
  • Avec pour sous-titre «plus d'histoire, moins de clichés», cette exposition, qui ouvre mardi et se tient jusqu'au 17 juillet au Musée de l'histoire de l'immigration

PARIS: « Juifs et musulmans, de la France coloniale à nos jours »: une exposition à Paris apporte un regard historique et nuancé sur un siècle et demi de relations complexes et sensibles entre deux communautés, avec pour objectif de « conserver des passerelles ». 

Cela n'a « jamais été montré ». « C'est la première fois qu'on tente cette aventure intellectuelle difficile, celle de l'histoire des rapports entre juifs et musulmans », qui a « une très grande longévité », affirme l'historien Benjamin Stora, commissaire général.  

Avec pour sous-titre « plus d'histoire, moins de clichés », cette exposition, qui ouvre mardi et se tient jusqu'au 17 juillet au Musée de l'histoire de l'immigration, « met l'accent pas simplement sur les affrontements (...) mais sur les possibilités de transmission d'une mémoire commune, sans naïveté », souligne-t-il. Avec pour objectif « d'essayer de dresser et conserver des passerelles ».  

Ce projet, en outre, « prolonge » l'exposition  »Juifs d'Orient, une histoire plurimillénaire » qui vient de se terminer à l'Institut du monde arabe (IMA), avec »une dimension complémentaire » liée à « l'histoire politique, culturelle, sociale de la France », ajoute Mathias Dreyfuss, historien, commissaire exécutif. 

Proposant des tirages photos, affiches, archives vidéos de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), extraits de films, quelques tableaux de peinture, le parcours mène le visiteur à travers trois grandes périodes.  

D'abord, de 1830 à 1914, avec l'arrivée de la France en Algérie (1830), puis en Tunisie (1881) et au Maroc (1912). Puis la période de l'entre-deux-guerres, le régime de Vichy, la guerre d'Algérie et la décolonisation au Maroc et Tunisie. Et enfin, des années 1967 à nos jours, mais cette fois sur le territoire de la France métropolitaine, avec l'installation de grandes communautés juives et musulmanes qui sont aujourd'hui, en nombre, les deux plus importantes d'Europe. 

Le visiteur rencontre des preuves de « séparation » ou « d'affrontements », selon les termes de M. Stora: ainsi du décret Crémieux pris par l'Etat français en 1870 - une copie officielle est exposée - qui octroie collectivement la citoyenneté française aux 35.000 juifs d’Algérie, mais pas aux 3 millions de musulmans. Ces derniers restent avec le statut d’ « indigène » aux droits civiques et juridiques limités, provoquant chez eux un sentiment d'injustice. 

Cela aura des répercussions jusqu'en 1962, avec l'indépendance: les juifs arrivés en métropole seront des rapatriés puisque citoyens français, alors que les musulmans migrant deviennent des immigrés. 

prêts nationaux 

Autre « grand traumatisme », selon M. Stora: les émeutes de Constantine en 1934, qui se soldent par 28 morts (25 juifs, 3 musulmans).  

On voit aussi combien, à partir de 1967 et la Guerre des Six jours, le conflit israélo-palestinien devient « ce qui cristallise les relations entre juifs et musulmans en France », explique M. Dreyfuss, et ce jusqu'à aujourd'hui. 

Mais l'exposition montre aussi les interactions entre juifs et musulmans sur la scène musicale et dans le domaine de la peinture à certaines époques (principalement dans l'entre-deux-guerres), ou encore le soutien (minoritaire) de familles juives engagées du côté algérien durant la guerre d'indépendance.  

Elle plonge le visiteur dans l'ambiance orientale du quartier de Belleville à Paris dans les années 1970, qui inspira des réalisateurs de cinéma. Elle l'interroge sur le racisme anti-musulman et l'antisémitisme contemporain depuis la seconde Intifada. Et le laisse avec ces portraits d'adolescents - musulmans, juifs, chrétiens, athées - d'un même collège de Sarcelles en région parisienne, réalisés en 2021 par la vidéaste Valérie Mréjen. 

Les prêts d'œuvres et objets émanent principalement d'institutions nationales françaises, à la différence de « Juifs d'Orient », qui avait bénéficié de prêts d'institutions israéliennes, suscitant une polémique. 


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Short Url
  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
Short Url
  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.