Présidentielle J-6: les candidats dénoncent les «crimes» de Boutcha

Tanya Ndashkivs'ka, 57 ans, pleure la mort de son marin tué à Boutcha, en Ukraine (Photo, AP).
Tanya Ndashkivs'ka, 57 ans, pleure la mort de son marin tué à Boutcha, en Ukraine (Photo, AP).
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Présidentielle J-6: les candidats dénoncent les «crimes» de Boutcha

  • A J-6 du scrutin, la guerre en Ukraine continue de peser dans cette campagne présidentielle
  • Le candidat écologiste Yannick Jadot a réclamé un embargo sur les hydrocarbures russes

PARIS : Les candidats à la présidentielle se sont dits lundi choqués par les images de civils tués dans la région de Kiev, dénonçant des "crimes" et appelant pour la plupart à durcir les sanctions contre la Russie.

A six jours du premier tour, la guerre en Ukraine et ses ramifications continuent ainsi de peser dans cette campagne présidentielle qui est entrée dans sa toute dernière ligne droite.

Le président sortant Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie, notamment sur le pétrole et le charbon. Selon l'Elysée, ce sera discuté à Bruxelles mercredi.

Il existe "des indices très clairs de crimes de guerre" dans la petite ville de Boutcha, et il est "à peu près établi que c'est l'armée russe" qui y était présente, a-t-il ajouté sur France Inter.

Le candidat écologiste Yannick Jadot a de nouveau réclamé un embargo sur les hydrocarbures russes, tandis que la socialiste Anne Hidalgo appelle à "cesser de payer le gaz de la honte".

Critiqué pour des positions jugées prorusses, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon a estimé que "les responsables russes doivent (...) répondre" des "crimes de l'armée russe".

A l'extrême droite, la candidate RN Marine Le Pen, qui avait refusé fin mars de qualifier Vladimir Poutine de "criminel de guerre", s'est résolue lundi à employer ces mots. Eric Zemmour a pour sa part dénoncé un "crime infâme", estimant que Vladimir Poutine "salit l'image" de la Russie, mais il a fait valoir une difficulté selon lui à le "traîner" devant la Cour pénale internationale.

La guerre en Ukraine continue de marquer une campagne déjà asphyxiée à ses débuts par la crise de la Covid. L'abstention pourrait atteindre quelque 30%, un record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria.

Duel Macron-Le Pen

A J-6 du scrutin, le duel annoncé selon les sondages entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est solidement ancré dans le paysage.

Le chef de l'Etat sortant est crédité de 27,5% des intentions de vote au premier tour, tandis que la candidate RN poursuit sa hausse à 22%, selon un sondage Ifop-Fiducial.

Pour le second tour, son avance s'est toutefois réduite dans la marge d'erreur des sondages (53%-47%), inquiétant désormais la "macronie".

"A 52%-48% et même à 54%-46%, l'accident électoral est tout à fait possible" pour Emmanuel Macron, met en garde le politologue Pascal Perrineau lundi dans Les Echos.

Dénonçant cette "montée" de "ceux qui jouent avec les peurs", Emmanuel Macron a dit souhaiter "convaincre" les électeurs tentés par les extrêmes que ceux-ci "n'apportent pas la bonne réponse".

Le président-candidat s'en est également pris lundi à son concurrent LFI accusé d'avoir "relayé une fake news" en ayant affirmé qu'il voulait "envoyer un gosse de 12 ans à l'apprentissage", ce qu'il a démenti catégoriquement.

Jean-Luc Mélenchon, qui appelle au "vote utile", est désormais installé à la troisième place à quelque 15,5%, devant Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour, au-coude-à-coude autour de 10%, puis Yannick Jadot, à 4,5%, selon le sondage Ifop.

Confrontée au risque de voir certains de ses électeurs voter pour le président sortant ou les candidats d'extrême droite, Valérie Pécresse a réaffirmé lundi qu'Eric Zemmour et Marine Le Pen étaient "l'assurance réélection d'Emmanuel Macron". 

Valérie Pécresse en Guadeloupe pour une visite éclair

La candidate LR Valérie Pécresse s'est rendue lundi en Guadeloupe pour une visite éclair de quelques heures, dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle où elle reste distancée.

Embrassades et cadeaux (des fleurs et des confitures et gelées locales): "On voudrait que ça dure encore trois semaines!" a lancé la candiate LR, dont la campagne a connu un certain nombre de trous d'air.

Quant à la qualité de l'accueil "c'est de bon augure", a ajouté la présidente de la région Ile-de-France qui plafonne à environ 10% dans les sondages, loin derrière Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen.

Valérie Pécresse a ensuite rencontré le président de la région Guadeloupe Ary Chalus, qui voulait lui "dire un grand merci" pour l'engagement pris par la région Ile-de-France avec la livraison de 100.000 masques et des respirateurs au plus dur de la crise du Covid, a-t-elle expliqué après l'entretien.

"Quand on est pétainiste on n'est pas gaulliste, et quand on est d'extrême droite, on est poutiniste", a-t-elle fait valoir .

«Meurtre antisémite ?»

Les candidats misent désormais sur d'ultimes rendez-vous dans les médias, meetings ou déplacements pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis. C'est aussi la dernière occasion pour les plus "petits" d'entre eux, Nicolas Dupont-Aignan (NDA), Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons!), de se faire entendre.

A Toulouse, chants occitans et jeunesse au cœur du meeting de Jean Lassalle

"C'est le seul qui donne envie de s'engager": à Toulouse, des centaines de personnes ont accueilli lundi comme une "rockstar" le candidat du mouvement "Résistons" Jean Lassalle, qui a loué la "jeunesse de France", au coeur de son programme.

"Lassalle, président!", ont scandé pendant plusieurs minutes une foule de sympathisants surexcités, principalement des jeunes, entonnant ensuite avec le député des Pyrénées-Atlantiques l'hymne occitan "Se canta".

"Il y a quelque chose en train de se passer dans ce pays: un désir de fête, de se libérer, la volonté de reprendre son destin en main", a affirmé M. Lassalle devant une salle bondée, s'adressant à "tous ces jeunes qui ont envie que les choses changent enfin".

RSA jeunes, prêt étudiant de 20.000 euros à taux zéro, logements intergénérationnels... Le candidat a égrené une série de propositions spécialement destinées aux "jeunes générations qui ne trouvent plus leur place dans la France d'aujourd'hui".

Plusieurs candidats, extrême droite en tête, se sont saisi de la mort en février d'un jeune homme de confession juive, Jeremy Cohen, percuté par un tramway à Bobigny après une altercation, pointant l'éventualité d'un acte acte antisémite.

"Ce qui était présenté comme un accident pourrait être un meurtre antisémite. Comment expliquer le silence sur cette affaire et ses motivations ?", a demandé la candidate du RN.

Eric Zemmour écrit dans une série de quatre tweets: "Est-il mort pour fuir les racailles ? Est-il mort parce que juif ?". Dans le JT de 20 heures de TF1 il a assuré que son premier geste symbolique de président serait de rendre "visite à la famille de Jeremy Cohen".

"Toute la lumière doit être faite", a réagi de son côté l'écologiste Yannick Jadot, qui estime que "ce n'est pas à sa famille de réunir les preuves". Pour la socialiste Anne Hidalgo, "toute la lumière doit être faite au plus vite", "l'antisémisme tue, rien ne doit être passé sous silence". 

Le procureur de Bobigny a annoncé lundi qu'une enquête pour "violences volontaires en réunion" avait été ouverte fin mars. 


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.


Des socialistes au RN, Lecornu reçoit ses opposants avant une grande journée d'action

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025.  (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu entame une série de réunions avec les oppositions avant une grande journée de mobilisation, dans un climat tendu marqué par les revendications sociales et les divergences sur le plan de redressement budgétaire

PARIS: Sébastien Lecornu reçoit mercredi ses opposants politiques, à la veille d'une journée importante de mobilisation sociale, sans grande marge de manœuvre pour discuter, au vu des lignes rouges qu'ils posent et des menaces de censure.

Tous les dirigeants de gauche - à l'exception de La France insoumise qui a refusé l'invitation -  ainsi que ceux du Rassemblement national vont défiler dans le bureau du nouveau Premier ministre, à commencer par les socialistes à 09H30.

Sébastien Lecornu a déjà échangé la semaine dernière avec les responsables du "socle commun" de la droite et du centre, ainsi que les syndicats et le patronat.

"Le premier qui doit bouger, c'est le gouvernement", a estimé pour sa part le président du groupe des députés Liot Laurent Panifous, reçu mardi, ajoutant que "le sujet des retraites ne peut pas être renvoyé uniquement à 2027".

François Bayrou avait obtenu la mansuétude du PS sur le budget 2025 en ouvrant un "conclave" sur la réforme des retraites, qui s'est soldé par un échec. Puis il a présenté à la mi-juillet un sévère plan de redressement des finances publiques qui a fait hurler toutes les oppositions.

Mercredi, "ça va être un round d'observation. La veille des grosses manifs, on sera dur, exigeant. Ce qui se joue ce n'est pas au premier chef un sujet budgétaire", mais un "sujet démocratique" car ce sont les "battus qui gouvernent", anticipe un responsable socialiste.

- Gestes -

Ces entretiens ont lieu sous la pression de la rue, alors qu'une mobilisation massive est attendue jeudi, de l'ordre de celles contre la réforme des retraites en 2023. Les syndicats contestent notamment les mesures budgétaires "brutales" de François Bayrou.

Avant d'entamer les discussions, Sébastien Lecornu a fait plusieurs gestes en direction de la gauche et de l'opinion: retrait de la proposition impopulaire de supprimer deux jours fériés, et promesse de ne pas rouvrir le conclave sur les retraites.

Il a aussi consacré son premier déplacement samedi à l'accès aux soins, avant d'annoncer la suppression très symbolique, dès l'an prochain, des avantages restants octroyés aux ex-Premiers ministres.

Les socialistes ont eux posé leurs conditions dès dimanche face aux offres appuyées de dialogue du Premier ministre.

Ils considèrent que le plan Bayrou "ne doit pas servir de base de discussion", alors que Sébastien Lecornu a l'intention d'en faire un point de départ, puis de mettre les parlementaires devant leur responsabilité pour l'amender.

- "Rupture" -

Mercredi, les socialistes viendront avec en main un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

Parmi elles, la création d'une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros - la fameuse taxe Zucman, qui enflamme ce débat budgétaire - à laquelle 86% des sondés sont favorables, dont 92% des sympathisants Renaissance et 89% des sympathisants LR.

Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant que se posaient "des questions de justice fiscale".

La taxe Zucman, "c'est une connerie, mais ils vont la faire quand même parce que ça permet d'obtenir un accord de non-censure" avec la gauche, a de son côté prédit mardi Marine Le Pen, sans pour autant fermer la porte à une mise à contribution des plus fortunés.

"Si la rupture consiste à un retour aux sources socialistes du macronisme, c'est contraire à l'aspiration majoritaire du pays", a également mis en garde la cheffe des députés RN, attendue à 16H00 à Matignon avec Jordan Bardella.

Un avertissement auquel le patron des députés LR Laurent Wauquiez a fait écho mardi en dénonçant "la pression du PS", craignant qu'il "n'y ait plus rien sur l'immigration, la sécurité ou l'assistanat" dans le budget.

Autre point au cœur des discussions, le niveau de freinage des dépenses. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à chercher un accord autour "de 35 à 36 milliards" d'euros d'économies, soit moins que les 44 milliards initialement prévus par François Bayrou, mais plus que les 21,7 milliards du PS.

"Les socialistes donnent l'air d'être déterminés et de poser des conditions mais c'est un moyen de rentrer dans les négociations", estime Manuel Bompard, coordinateur de LFI, grinçant sur la politique des "petits pas" du PS, au détriment des "grands soirs".