Le Pen veut faire oublier sa proximité avec Poutine

La candidate à la présidentielle du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Stiring-Wendel, le 1er avril 2022. (Photo, AFP)
La candidate à la présidentielle du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Stiring-Wendel, le 1er avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

Le Pen veut faire oublier sa proximité avec Poutine

  • Marine Le Pen avait été reçue en grande pompe par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et la photo de la rencontre figure toujours sur ses documents de campagne
  • Après avoir affirmé que le président russe pourrait « bien entendu» redevenir un allié de la France, elle a précisé qu'elle voulait parler de la Russie

PARIS : À l'approche de la présidentielle, Marine Le Pen tente de faire oublier sa proximité avec la Russie, accusée de massacres en Ukraine, mais reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou altérant le pouvoir d'achat des Français.

"On aurait pu se foirer" sur la Russie, admet un proche de la candidate du Rassemblement national.

Marine Le Pen avait été reçue en grande pompe par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et la photo de la rencontre figure toujours sur ses documents de campagne. Son parti n'a pas non plus fini de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe dirigé par d'anciens militaires.

Depuis le début de l'invasion, elle joue la prudence. La candidate convient d'abord avec son équipe de "ne pas jouer au président" de la République, car "on n'a pas les éléments", selon ce proche.

Un argument déjà mis en avant quand elle avait refusé de s'associer à un texte de ses alliés européens à Madrid fin janvier, qui exprimaient leur "solidarité" avec l'Ukraine contre les "menaces" russes.

Dès le lendemain de l'invasion, la candidate commande à ses proches un communiqué, à la rédaction duquel l'eurodéputé russophile Thierry Mariani n'est pas associé.

Quand M. Mariani, également porte-parole, parle "d'opération d'intoxication" à propos du bombardement du théâtre de Marioupol, il est prié de la "mettre en sourdine", selon son entourage.

«Profit»

La candidate d'extrême droite condamne ensuite l'agression et dit qu'il faut accueillir les réfugiés ukrainiens, peu importe qu'elle les distingue de ceux d'Afghanistan ou de Syrie, pourtant tous protégés par la Convention de Genève.

Elle marque ainsi sa différence avec son rival Eric Zemmour, qui suggère de "privilégier" leur accueil en Pologne, générant des critiques.

Mme Le Pen évoque aussi le conflit sous l'angle de ses conséquences en termes de pouvoir d'achat, thème majeur de sa campagne, alors que la guerre fait flamber les prix de l'énergie et de l'alimentaire.

Elle refuse ainsi de soutenir les sanctions économiques ayant un impact sur le porte-monnaie des Français. "L'énergie, c'est le sang de l'organisme national", dit-elle.

Elle ne veut pas non plus d'embargo sur le gaz ou le pétrole russes, suggérant que les autres producteurs -- des "profiteurs de guerre" -- réduisent leurs prix de vente.

Mme Le Pen a "retourné un désavantage à son profit, en faisant oublier tout le reste", souligne Nonna Mayer, spécialiste de l'électorat FN (devenu RN).

La candidate réclame toujours la levée des sanctions contre la Russie pour son annexion de la Crimée en 2014, jugée illégale par la communauté internationale.

«Entente»

Elle refuse aussi de qualifier Vladimir Poutine de "criminel de guerre" ou de "dictateur", mais après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, comme à Boutcha, elle a admis des "crimes de guerre".

Après avoir affirmé que le président russe pourrait "bien entendu" redevenir un allié de la France, elle a précisé qu'elle voulait parler de la Russie.

Sur son projet "d'entente" militaire avec Moscou, elle a aussi indiqué qu'il n'était plus envisageable à ce stade, "au moment où nous nous parlons".

Marine Le Pen propose, dans son projet présidentiel, une "entente" avec la Russie pour l'inclure "dans une architecture de sécurité européenne qui ne peut se confondre avec la seule Otan", considérée comme une "organisation belliciste".

Un choix qui reviendrait "à faire éclater l'alliance atlantique" et "à diviser les Européens", ainsi qu'à "fermer les yeux sur diverses formes de guerre hybride" de la Russie, comme au Mali avec la société Wagner ou en matière cyber, selon le centre de réflexion Terra Nova, classé à gauche.

Marine Le Pen "est obligée de faire une petite opération de lustration pour lever le dernier obstacle pour la campagne du second tour" durant laquelle "se joue la capacité des candidats d'incarner la France à l'étranger", souligne auprès de l'AFP François Heisbourg, de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).

"Mais si elle avait vraiment des problèmes avec Vladimir Poutine, elle se serait exprimée plus tôt", note l'ancien diplomate.


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.