Marine Le Pen mobilise ses troupes au terme d'une campagne sans risques

Marine Le Pen a réussi à gommer certaines de ses aspérités en vue de la présidentielle. (AFP).
Marine Le Pen a réussi à gommer certaines de ses aspérités en vue de la présidentielle. (AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Marine Le Pen mobilise ses troupes au terme d'une campagne sans risques

  • Les sondages de premier et deuxième tours indiquent un resserrement de l'écart entre le président sortant et la candidate du RN
  • Marine Le Pen mobilise ses troupes jeudi à Perpignan pour son dernier meeting avant le premier tour de la présidentielle

PARIS: Marine Le Pen mobilise ses troupes jeudi à Perpignan pour son dernier meeting avant le premier tour de la présidentielle, dans la plus grande ville tenue par le Rassemblement national, au terme d'une campagne sans risques et sans bruit, loin de son parti.


"Votez!" est le thème de la réunion publique que préside la candidate RN jeudi soir au parc des expositions de la ville. "Si les Français se déplacent, alors Emmanuel Macron sera battu", assure Jordan Bardella, chef du RN.


Echaudée par son échec aux élections régionales en juin, en raison notamment de l'abstention de ses propres électeurs, catégories populaires et jeunes en tête, Marine Le Pen tient cette fois à les emmener aux urnes.


En progression dans les sondages, elle est donnée au second tour derrière Emmanuel Macron et leur écart ne cesse de se réduire. "Le fait que ce soit possible (de gagner) est un booster de mobilisation", espère le maire RN de Perpignan, Louis Aliot.


Son équipe laisse même entendre qu'un meeting est envisagé le 14 avril à Avignon, écartant l'hypothèse d'un échec au premier tour.


"Tout va se jouer" et "plus encore cette fois-ci, dans la mobilisation différentielle de chaque camp", estime Nonna Mayer, directeur de recherche émérite au CNRS spécialiste de l'électorat FN (devenu RN).

Le Pen n'exclut pas de gouverner avec « des gens d'une gauche souverainiste »

Marine Le Pen, donnée par les sondages en deuxième position derrière Emmanuel Macron pour le premier tour de la présidentielle, n'exclut pas, si elle est élue, la participation à son gouvernement de gens venus "de la gauche chevènementiste, c'est-à-dire d'une gauche souverainiste". 


"Je vais gouverner, je l'ai dit, dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale, d'abord avec des gens avec qui je travaille (...) mais également avec des gens qui me rejoindront", a déclaré la candidate du Rassemblement national jeudi sur RTL.


"Bien entendu j'ai une liste de gens et je pense que mon problème sera de choisir, beaucoup plus que de trouver, car il y a beaucoup de gens en France, qui sont des gens soit dans la vie politique, soit dans la société civile, qui partagent les grandes options que je défends", a-t-elle ajouté.


Mais la candidate ne veut pas "bloquer l'intégralité des postes de manière définitive, pour pouvoir accueillir des gens qui souhaiteraient participer à ce gouvernement d'union nationale".


Y compris Jean-Luc Mélenchon ? "Probablement pas", a répondu Marine Le Pen. "Mais je pourrais très bien avoir des gens qui viennent par exemple de la gauche chevènementiste, c'est-à-dire d'une gauche souverainiste, d'une gauche qui défend la réindustrialisation, la défense de nos grandes industries".


"Il y a beaucoup de gens à gauche qui sont attachés à la laïcité, ça tombe bien, c'est un sujet fondamental pour moi, qui sont attachés à l'école et qui sont très opposés à la manière dont Emmanuel Macron envisage de détruire, de manière consciencieuse, l'école. Il y a beaucoup de gens attachés à la haute fonction publique, quand Emmanuel Macron est en train d'effondrer l’État (...). Ces gens-là pourraient également participer à mon gouvernement", a-t-elle développé.


Dans un entretien au Figaro mercredi, Marine Le Pen avait dit n'avoir "aucune inquiétude sur (sa) capacité à former trois gouvernements s’il le fallait". Outre les noms de Jean-Paul Garraud, Hervé Juvin, Jordan Bardella, elle avait cité celui de Franck Allisio, "presque plus connu qu’Édouard Philippe quand il a été nommé Premier ministre".

                

«Dynamique»

Mme Mayer souligne dans Mediapart la "dynamique" de Marine Le Pen, créditée de  21 à 23% d'intentions de vote (21,3% de voix en 2017): gênée, voire dépassée dans les sondages en début de campagne par Eric Zemmour, elle finit recentrée par la radicalité de son rival. 


Entre chats et confidences sur le canapé, la candidate a elle-même beaucoup lissé son image, même si son projet reste aussi "radical" sur l'immigration et les institutions.


Repoussoir pour certaines femmes, Eric Zemmour a également contribué à ce que davantage de femmes puissent voter pour la candidate RN.


Certes Marine Le Pen suscite toujours l'inquiétude d'une majorité de Français (51%) mais désormais 39% (contre 21% en 2017) considèrent qu'elle a l'étoffe d'une présidente de la République, relève la Fondation Jean-Jaurès, loin toutefois derrière Emmanuel Macron (65%).


Privilégiant les petits meetings dans la France des "oubliés", elle y a défendu le pouvoir d'achat, devenu d'autant plus prioritaire pour les Français avec la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix. Faisant passer au second plan la lutte contre l'immigration, pourtant jamais abandonnée.


Refusant de cautionner les sanctions contre la Russie qui grèveraient le budget des ménages, Marine Le Pen "a retourné un désavantage à son profit, en faisant oublier tout le reste" de sa proximité avec Vladimir Poutine, qui l'avait reçue en 2017, note Mme Mayer. 

« Force tranquille »
"La force tranquille c'est nous", lançait dès juin Marine Le Pen, pour la troisième fois candidate, en reprenant une formule de la campagne (victorieuse) de François Mitterrand, élu en 1981 à sa troisième tentative.


Elle se place en surplomb de ses rivaux mais aussi loin de son parti, dont elle a confié les rênes à Jordan Bardella. Une formation qui est toujours très endettée, a perdu des adhérents et beaucoup d'élus aux scrutins intermédiaires (municipales et régionales). Sans compter ceux qui ont rejoint Eric Zemmour, parmi lesquels sa nièce Marion Maréchal.


"Ne plus être à la tête de mon mouvement m’a libérée de la bataille partisane. Je suis aujourd’hui prête à gouverner", dit-elle au Figaro.


Louis Aliot avait lui-même fait campagne aux municipales sans l'étiquette du parti d'extrême droite, désireux d'attirer d'autres électeurs que ceux du RN.


Se voulant candidate de la "paix civile" face au président du "chaos", Marine Le Pen a aussi mené une campagne sans risques, en se déplaçant surtout dans ses fiefs du sud et du nord de la France. Alors qu'en Bretagne ou en Guadeloupe, elle a croisé des opposants.


Soucieuse d'éviter tout accroc de dernière minute, le programme de Marine Le Pen a été allégé cette semaine. Pas de passage sur France 2 lundi soir, ni de déplacement mercredi, et annulation d'un dernier événement jeudi.


"Il faut s'économiser", dit son entourage, qui ne veut pas épuiser sa candidate comme en 2017. Ni dilapider son capital d'intentions de vote.


Premières heures de semi-liberté pour Kohler et Paris à l'ambassade de France à Téhéran

Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis de prison en Iran vivent mercredi leurs premières heures de semi-liberté à l'ambassade de France, attendant de pouvoir quitter le pays à une date inconnue, que l'Iran semble vouloir lier au sort d'une Iranienne poursuivie en France. (AFP)
Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis de prison en Iran vivent mercredi leurs premières heures de semi-liberté à l'ambassade de France, attendant de pouvoir quitter le pays à une date inconnue, que l'Iran semble vouloir lier au sort d'une Iranienne poursuivie en France. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec eux par visioconférence. "Ils l'ont remercié pour son engagement" afin d'obtenir leur libération, a aussi déclaré Pierre Cochard sur la radio RTL
  • Emanuel Macron a aussi parlé à son homologue iranien Massoud Pezeshkian, demandant la "libération pleine et entière", "le plus rapidement possible", de Cécile Kohler et Jacques Paris

PARIS: Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis de prison en Iran vivent mercredi leurs premières heures de semi-liberté à l'ambassade de France, attendant de pouvoir quitter le pays à une date inconnue, que l'Iran semble vouloir lier au sort d'une Iranienne poursuivie en France.

"Je les ai trouvés très heureux, très soulagés tous les deux par cette libération", a raconté mercredi matin sur la radio France Inter l'ambassadeur de France à Téhéran Pierre Cochard, qui est allé les chercher mardi à la sortie de la prison d'Evine, de sinistre réputation.

Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec eux par visioconférence. "Ils l'ont remercié pour son engagement" afin d'obtenir leur libération, a aussi déclaré Pierre Cochard sur la radio RTL.

Emanuel Macron a aussi parlé à son homologue iranien Massoud Pezeshkian, demandant la "libération pleine et entière", "le plus rapidement possible", de Cécile Kohler et Jacques Paris.

A Soultz (Haut-Rhin, est de la France) où a grandi Cécile Kohler, dont le portrait orne la façade de la mairie, les habitants racontaient leur soulagement. "On est impatients qu'elle revienne, on espère que l'Iran ne va pas la retenir", confiait l'un d'eux, Mathieu Taquard.

Mardi soir, les parents ont pu parler par téléphone à leur fille: "Elle disait qu'elle était en forme, et qu'elle avait hâte de revenir", a résumé à l'AFP le maire de Soultz, Marcello Rotolo.

L'ambassadeur a donné quelques éléments sur le déroulé de leur libération.

"On s'est rendus à la prison d'Evine, qui est au nord de Téhéran. L'ambassade se trouve plutôt au centre, donc il y a un trajet important. On s'est présentés, il y avait plusieurs portes à franchir, une barrière. Cela a pris un peu de temps, en coordination avec les autorités iraniennes", a-t-il expliqué. "Les grands portes de la prison d'Evine se sont ouvertes, et on a pu croiser le regard de Cécile et Jacques", qui "avaient été informés à la dernière minute" de leur sortie.

"C'est évidemment un moment qu'on n'oublie pas", a-t-il dit. "Les premiers mots, c'étaient des larmes, des sourires mêlés de larmes. On est restés quelques instants ensemble et puis ensuite on est montés dans la voiture" pour gagner l'abri de l'ambassade, où ils sont protégés par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en espérant pouvoir quitter rapidement l'Iran.

Iranienne à l'ambassade 

Les autorités iraniennes, qui les accusent d'espionnage, considèrent qu'ils sont en "libération conditionnelle", "libérés sous caution" et "placés sous surveillance jusqu'à la prochaine étape judiciaire".

"Nous n'allons ménager aucun effort pour obtenir leur retour en France dans les meilleurs délais", a promis le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Professeure de lettres de 41 ans, et enseignant retraité de 72 ans, Cécile Kohler et Jacques Paris ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran.

Considérés comme des "otages d'Etat" par la France, qui à l'instar d'autres pays occidentaux accuse Téhéran de capturer des étrangers sur son sol pour négocier ensuite leur libération, ils étaient les deux derniers Français détenus sur le sol iranien.

Lourdement sanctionné par de nombreux membres de la communauté internationale, notamment pour ses activités nucléaires, l'Iran détiendrait selon des sources diplomatiques au moins une vingtaine d'Occidentaux qu'il pourrait utiliser comme levier pour obtenir la libération de certains de ses ressortissants à l'étranger ou obtenir des gages politiques.

Dans le cas de Cécile Kohler et Jacques Paris, Téhéran avait rendu publique en septembre la possibilité d'un accord de libération en échange de Mahdieh Esfandiari, une Iranienne arrêtée en France en février, accusée d'avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux.

Téhéran semble afficher sa volonté de mettre en parallèle les deux dossiers, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi annonçant mercredi matin que Mme Esfandiari, sous contrôle judiciaire depuis octobre dans l'attente de son procès en janvier, se trouvait désormais à l'ambassade d'Iran et "nous espérons qu'elle rentrera quand son procès sera achevé".

Les autorités françaises n'ont pas commenté cette annonce qui pourrait avoir des conséquences sur la date à laquelle les deux Français pourront quitter l'Iran.

L'élargissement de Cécile Kohler et Jacques Paris pourrait ouvrir la voie à un apaisement des relations entre l'Iran et la France. "Lorsqu'ils seront sur le territoire français, effectivement, cela ouvrira une possibilité de renouer des relations normales avec ce pays", a estimé M. Cochard.


Les deux ex-prisonniers français disent qu'ils n'auraient «pas tenu» en Iran sans le soutien en France 

Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis mardi de prison en Iran et installés à l'ambassade de France à Téhéran, ont dit qu'ils n'auraient pu endurer une si longue détention sans la mobilisation en France pour les soutenir, a dit mercredi l'ambassadeur. (AFP)
Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis mardi de prison en Iran et installés à l'ambassade de France à Téhéran, ont dit qu'ils n'auraient pu endurer une si longue détention sans la mobilisation en France pour les soutenir, a dit mercredi l'ambassadeur. (AFP)
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  • "Ils m'ont demandé de passer un message pour dire à leurs familles, mais aussi à tous ceux qui les ont soutenus en France, que sans ce soutien, il n'auraient pas pu tenir", a dit Pierre Cochard sur la radio publique France Inter
  • "Il faut attendre le diagnostic des médecins, mais je les ai trouvés d'abord très heureux, très soulagés tous les deux, par cette libération, on le comprend après trois ans et demi de détention dans des conditions difficiles", a ajouté le diplomate

PARIS: Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français sortis mardi de prison en Iran et installés à l'ambassade de France à Téhéran, ont dit qu'ils n'auraient pu endurer une si longue détention sans la mobilisation en France pour les soutenir, a dit mercredi l'ambassadeur.

"Ils m'ont demandé de passer un message pour dire à leurs familles, mais aussi à tous ceux qui les ont soutenus en France, que sans ce soutien, il n'auraient pas pu tenir", a dit Pierre Cochard sur la radio publique France Inter.

"Il faut attendre le diagnostic des médecins, mais je les ai trouvés d'abord très heureux, très soulagés tous les deux, par cette libération, on le comprend après trois ans et demi de détention dans des conditions difficiles", a ajouté le diplomate.

Après trois ans et demi de détention, ils ont été remis lundi aux autorités françaises à Téhéran et se trouvent actuellement à l'ambassade de France.

Pour autant, ils ne sont pas autorisés à quitter le territoire de la République islamique.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a souligné sur la radio privée RTL que la France n'avait "pas de certitude sur le moment où" la libération définitive de Cécile Kohler et Jacques Paris interviendrait.

"Mais nous n'allons ménager aucun effort pour obtenir leur retour en France dans les meilleurs délais", a-t-il promis.

"Ce n'est qu'une étape, et nous allons continuer à nous mobiliser sans relâche pour obtenir leur libération définitive", a-t-il ajouté, insistant par ailleurs sur la discrétion nécessaire pour "garantir le succès de ce type de manœuvre diplomatique".

"Donc nous ne révélons pas le détail de ces discussions que nous avons avec les autorités à tous les niveaux du Président de la République jusqu'à l'ambassadeur à Téhéran que je veux féliciter pour sa mobilisation", a ajouté le ministre alors que les autorités iraniennes ont évoqué dès septembre un accord sur un échange de prisonniers.

Depuis une dizaine d'années, l'Iran multiplie les arrestations de ressortissants occidentaux, notamment français, les accusant le plus souvent d'espionnage, afin de les utiliser comme monnaie d'échange pour relâcher des Iraniens emprisonnés dans des pays occidentaux ou afin d'obtenir des gages politiques.

Au moins une vingtaine d'Occidentaux seraient encore détenus, selon des sources diplomatiques.

Dans le cas de Cécile Kohler et Jacques Paris, Téhéran a rendu publique le 11 septembre la possibilité d'un accord de libération des deux Français en échange de Mahdieh Esfandiari, une Iranienne arrêtée en France en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux. Son avocat français, Me Nabil Boudi, s'est réjoui de la libération Cécile Kohler et Jacques Paris, assurant que sa cliente a été "détenue injustement".

Celle-ci a été libérée sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès prévu en janvier.


Fin de vie: Falorni et Biétry demandent un référendum à Macron avant l'été, faute de loi

Le député Olivier Falorni, à l'origine des propositions de loi sur la fin de vie, et l'ancien journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, ont demandé mardi à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur ces textes avant l'été, faute d'adoption parlementaire. (AFP)
Le député Olivier Falorni, à l'origine des propositions de loi sur la fin de vie, et l'ancien journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, ont demandé mardi à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur ces textes avant l'été, faute d'adoption parlementaire. (AFP)
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  • Deux propositions de loi, une première consensuelle sur les soins palliatifs, et une autre, nettement plus sensible, sur la création d'une aide à mourir, ont été votées fin mai en première lecture à l'Assemblée
  • Plusieurs sources parlementaires ont évoqué ces dernières semaines un examen en janvier à la chambre haute, où la majorité de droite pourrait modifier les textes

BORDEAUX: Le député Olivier Falorni, à l'origine des propositions de loi sur la fin de vie, et l'ancien journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, ont demandé mardi à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur ces textes avant l'été, faute d'adoption parlementaire.

Deux propositions de loi, une première consensuelle sur les soins palliatifs, et une autre, nettement plus sensible, sur la création d'une aide à mourir, ont été votées fin mai en première lecture à l'Assemblée, mais la chute du gouvernement de François Bayrou a reporté leur examen au Sénat.

Plusieurs sources parlementaires ont évoqué ces dernières semaines un examen en janvier à la chambre haute, où la majorité de droite pourrait modifier les textes, et le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous a annoncé la semaine dernière un nouveau débat à l'Assemblée en février.

"Le parcours de ce texte n'avance pas comme il le devrait. Régulièrement retardé, reporté, réinscrit puis de nouveau ajourné... Cela devient insupportable!", déplorent MM. Falorni et Biétry, dans un courrier remis mardi matin au président de la République à l'occasion d'une visite de M. Macron aux Assises de l'économie de la mer à La Rochelle, selon le député apparenté MoDem de Charente-Maritime.

"Pourtant, les malades en fin de vie, eux, n'ont pas le temps d'attendre. Vis-à-vis d'eux, cette situation de blocage est une forme d'indécence", ajoutent les deux hommes.

"C'est pour cela que, si cet enlisement se poursuivait en début d'année prochaine, nous vous demandons solennellement de consulter directement les Français par référendum avant l'été 2026 sur les textes de loi votés en mai dernier par les députés", poursuivent-il.

M. Macron avait lui-même évoqué en mai un référendum, en cas d'"enlisement" au Parlement, tout en précisant qu'il le ferait "avec beaucoup de précaution".

Il répondait alors à une interpellation de Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, à travers une courte vidéo où la question de l'ancien patron des sports de Canal+, qui aura 82 ans mercredi, était lue par une voix de synthèse.