Israël: au moins deux morts dans une attaque à Tel-Aviv

Une femme réagit sur les lieux d'une attaque par balle à Tel Aviv, en Israël, le jeudi 7 avril 2022. La police israélienne indique que plusieurs personnes ont été blessées. (AP)
Une femme réagit sur les lieux d'une attaque par balle à Tel Aviv, en Israël, le jeudi 7 avril 2022. La police israélienne indique que plusieurs personnes ont été blessées. (AP)
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Israël: au moins deux morts dans une attaque à Tel-Aviv

  • Des témoins sur place ont indiqué entendre des coups de feu et vu des scènes de chaos dans le centre de Tel-Aviv
  • Dans un communiqué, les forces de l'ordre ont demandé à la population de ne pas sortir dehors afin d'éviter d'être la cible de tirs

TEL-AVIV: Une nouvelle attaque armée, provoquant des scènes de chaos au cœur de Tel-Aviv, a fait au moins deux morts et de nombreux blessés jeudi soir, endeuillant encore Israël après une série récente d'attentats.  

La Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge israélienne, a indiqué que 16 blessés avaient été transférés dans des hôpitaux locaux en lien à cette attaque sur la rue Dizengoff, en plein coeur de Tel-Aviv avec ses bars et ses cafés.

"Nous avons reçu plusieurs blessés graves avec différents types de blessures, principalement à la poitrine, à l'abdomen et certains au visage (...) malheureusement deux d'entre eux sont décédés et nous menons actuellement un combat pour sauver des vies", a déclaré à l'AFP le directeur de l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, Ronni Gamzu.

Des témoins sur place ont indiqué à l'AFP entendre des coups de feu et vu des scènes de chaos dans le centre de Tel-Aviv où la police israélienne était lourdement déployée.

"C'est une ambiance de guerre, des soldats et des policiers partout...ils ont fouillé le restaurant, des gens pleurent et courent dans tous les sens", a déclaré à l'AFP Binyamin Blum, qui travaille dans un restaurant près du lieu de l'attaque.

Dror Yeheskel, 39 ans, buvait un verre tranquillement avec son frère sur la rue Dizengoff, lorsque l'attaque a débuté.

"A 21:03 les gens commençaient à courir vers un restaurant en criant +il y a un terroriste+. Nous avons couru à l'intérieur du restaurant. Dans la cohue, les gens tombaient sur les uns sur les autres. Le personnel poussait les gens vers la cuisine. Nous étions entassés et un peu paniquées", a-t-il témoigné à l'AFP. 

Brenda Ehrlich, 31 ans, une courtière en assurance de Holon, ville en banlieue de Tel-Aviv était dans un bus circulant dans la métropole lorsqu'elle a eu vent de l'attaque: "Je me sens en état d'alerte. Je me sens comme si je devais regarder dans toutes les directions pour ne pas être prise par surprise (par un tireur)".

Chasse à l'homme

La police a demandé à la population de ne pas sortir dehors afin d'éviter d'être la cible de tirs ou d'entraver le travail des officiers qui menaient une chasse à l'homme.

"Le terroriste a pris la fuite et nous faisons tout ce que nous pouvons pour le traquer", a déclaré sur la rue Dizengoff, la porte-parole de la police israélienne, Mirit Ben Mayor, précisant que des "centaines" d'officiers étaient aux trousses de l'assaillant

Le Premier ministre Naftali Bennett a lui tenu des entretiens avec les hauts responsables de la sécurité du pays au terme desquels il a décidé de "renforcer" la présence des forces de l'ordre à Tel-Aviv, a indiqué son bureau après cette quatrième attaque en moins de trois semaines en Israël qui ont fait au moins 13 morts.

La semaine dernière, un Palestinien de Cisjordanie occupée avait ouvert le feu sur la foule en circulant en voiture dans la ville juive-orthodoxe de Bnei Brak, près de Tel-Aviv, tuant cinq personnes, dont deux Ukrainiens et un policier arabe israélien. 

Quelques jours plus tôt, deux policiers, dont une jeune Franco-israélienne, avaient été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique à Hadera (nord).

Et le 22 mars, à Beersheva, grande ville du désert du Néguev (sud), quatre Israéliens ont été tués dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI.

Dans la foulée de ces attaques, l'armée, la police et les services de sécurité intérieurs israéliens ont arrêté des dizaines de personnes soupçonnées de lien avec l'EI en Israël, et multiplié les opérations en Cisjordanie occupée, notamment à Jénine, secteur du nord de ce territoire palestinien d'où était originaire l'assaillant de l'attaque de Bnei Brak.

Au moins trois membres du Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien après le Hamas, ont été tués la semaine dernière lors d'échange de tirs en lien avec ces opérations à Jénine.

Jeudi soir, le mouvement islamiste palestinien Hamas a "célébré" une "opération héroïque" et le Jihad islamique a "salué" une attaque qu'il considère comme une "réponse naturelle" aux "crimes" d'Israël, dont le raid récent à Jénine.

L'attaque à Tel-Aviv intervient alors que la police était déjà en état d'alerte pour la première grande prière du vendredi depuis le début du ramadan à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

L'an dernier des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens en marge des rassemblements du ramadan à Jérusalem-Est, secteur occupé depuis 1967 par Israël, avaient conduit à une guerre de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël. 


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".