La première mission privée vers la Station spatiale internationale a décollé

Sur cette photo distribuée par la NASA, une fusée Falcon 9 de SpaceX transportant le vaisseau spatial Crew Dragon de la société est lancée lors de la mission Axiom 1 (Ax-1) le 8 avril 2022, au Centre spatial Kennedy de la NASA en Floride.  Crédits : PHOTO AFP / JOEL KOWSKY / NASA
Sur cette photo distribuée par la NASA, une fusée Falcon 9 de SpaceX transportant le vaisseau spatial Crew Dragon de la société est lancée lors de la mission Axiom 1 (Ax-1) le 8 avril 2022, au Centre spatial Kennedy de la NASA en Floride. Crédits : PHOTO AFP / JOEL KOWSKY / NASA
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

La première mission privée vers la Station spatiale internationale a décollé

  • «Nous élargissons à l'espace les frontières terrestres du commerce», s'est félicité Bill Nelson, le patron de l'agence spatiale américaine, peu avant le décollage
  • Le premier module de cette station privée doit être lancé en septembre 2024. La structure sera d'abord rattachée à l'ISS, avant de prendre son autonomie lorsque cette dernière sera mise à la retraite, a priori autour de 2030

WASHINGTON: Trois hommes d'affaires et un ancien astronaute de la Nasa ont décollé vendredi à bord d'une fusée de SpaceX pour la première mission entièrement privée vers la Station spatiale internationale, où ils resteront un peu plus d'une semaine.

Le décollage a eu lieu à 11H17 heure locale (15H17 GMT) depuis le centre spatial Kennedy, sous le ciel bleu de Cap Canaveral, en Floride.

Des novices se sont déjà rendus dans la station spatiale (ISS), notamment dans les années 2000. L'année dernière, la Russie y a envoyé une équipe de tournage de film, puis un milliardaire japonais. Mais ceux-ci volaient à bord des fusées Soyouz, accompagnés de cosmonautes. 

Cette fois, c'est la société Axiom Space qui a organisé le voyage, en collaboration avec SpaceX et la Nasa, rétribuée pour l'utilisation de sa station. 

"Nous élargissons à l'espace les frontières terrestres du commerce", s'est félicité Bill Nelson, le patron de l'agence spatiale américaine, peu avant le décollage.

Le commandant de la mission, nommée Ax-1, est l'Américano-Espagnol Michael Lopez-Alegria, un ancien astronaute de l'agence spatiale américaine, qui s'est déjà rendu dans l'ISS.

Les trois autres membres d'équipage ont payé plusieurs dizaines de millions de dollars chacun pour l'expérience. Le rôle de pilote est occupé par l'Américain Larry Connor, à la tête d'une société immobilière. 

Egalement à bord: le Canadien Mark Pathy, patron d'une société d'investissement, et l'ex-pilote Eytan Stibbe, co-fondateur d'un fonds d'investissement. 

Ce dernier est le deuxième astronaute israélien de l'Histoire, après Ilan Ramon, mort en 2003 dans l'explosion de la navette spatiale américaine Columbia, à son retour de l'ISS. 

"C'était un bon ami", a déclaré M. Stibbe lors d'une conférence de presse la semaine dernière. "Je continuerai une expérience qu'il a commencée il y a 19 ans, focalisée sur l'observation des orages", a-t-il souligné. 

Expériences scientifiques

Les quatre hommes ont un programme bien rempli, avec quelque 25 expériences, sur le vieillissement, la santé cardiaque, ou encore les cellules souches.

"Les expériences que j'emporte là-haut, qui proviennent d'universités canadiennes et d'institutions de recherche, n'auraient probablement pas eu l'opportunité d'être testées dans l'espace" sans cette mission, a fait valoir Mark Pathy.

Pour cette raison entre autres, les membres d'Ax-1 refusent d'être qualifiés de touristes spatiaux. 

"Je pense qu'il est important de différencier les touristes spatiaux des astronautes privés", a estimé Larry Connor. Les premiers "passent 10 à 15 heures à s'entraîner, cinq à 10 minutes dans l'espace. (...) Nous avons passé entre 750 et plus de 1.000 heures à nous entraîner." 

Lui et Michael Lopez-Alegria ont été formés au système de la capsule de SpaceX, Dragon.

Et tous ont appris comment réagir en cas de situation d'urgence dans la station. Mais aussi à réaliser des tâches de la vie quotidienne, comme se laver en apesanteur. 

Leur formation est toutefois moins poussée que celle d'astronautes professionnels, qui doivent pouvoir effectuer des sorties spatiales, ou encore réparer les équipements.

Les membres d'Ax-1 "vont utiliser les toilettes, mais s'ils cassent, notre équipage les réparera", est allée jusqu'à préciser jeudi une responsable de la Nasa, Dana Weigel. 

Future station privée

La capsule Dragon doit s'amarrer à l'ISS samedi vers 07H30 (11H30 GMT).

A leur arrivée, l'équipage recevra une visite guidée de la station, puis se mettra au travail. 

Il s'agit seulement de la sixième fois que SpaceX fait voler des humains (la cinquième vers l'ISS). Le premier vol a eu lieu il y a moins de deux ans. 

Axiom Space a conclu un accord pour un total de quatre missions avec SpaceX, et la Nasa a déjà formellement approuvé le principe d'une deuxième, Ax-2. 

Pour Axiom Space, il s'agit d'une première étape vers un but ambitieux: la construction de sa propre station spatiale. 

"C'est important pour nous de pouvoir répéter" de telles missions "à une plus petite échelle", a déclaré Michael Suffredini, le patron de l'entreprise. 

Le premier module de cette station privée doit être lancé en septembre 2024. La structure sera d'abord rattachée à l'ISS, avant de prendre son autonomie lorsque cette dernière sera mise à la retraite, a priori autour de 2030.

Ce mouvement de privatisation de l'orbite basse est encouragé par la Nasa, qui souhaite générer des revenus grâce à ces missions privées, et à terme, ne plus devoir gérer l'exploitation d'une station, mais plutôt louer les services de structures privées, afin de se concentrer sur l'exploration lointaine.


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.