La Finlande se prépare à sa décision historique sur l'Otan

La Finlande entre cette semaine dans la phase décisive sur son éventuelle candidature à l'Otan (Photo, AFP).
La Finlande entre cette semaine dans la phase décisive sur son éventuelle candidature à l'Otan (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 avril 2022

La Finlande se prépare à sa décision historique sur l'Otan

  • La Finlande a multiplié les consultations ces dernières semaines avec la quasi totalité des 30 membres de l'Otan
  • Avec son voisin suédois, le pays a obtenu des assurances claires du secrétaire général Jens Stoltenberg

HELSINKI: Impensable il y a encore deux mois avant l'invasion de l'Ukraine, désormais possible et même probable: la Finlande entre cette semaine dans la phase décisive sur son éventuelle candidature à l'Otan, avec un choix final attendu d'ici fin juin.

Un "livre blanc" sur la sécurité du pays doit être publié - vraisemblablement jeudi - par le gouvernement du pays nordique, pour tirer les conséquences du nouveau visage du voisin russe.

Commandée début mars, la revue stratégique s'annonce comme le point de départ d'une saisine du Parlement et d'un débat national de plusieurs semaines - au moment où la question se pose aussi dans des termes proches pour la Suède voisine.

"Nous aurons des discussions très prudentes mais nous ne prendrons pas plus de temps que nécessaire", a affirmé vendredi la Première ministre Sanna Marin.

"Je pense que nous aurons terminé notre discussion avant fin juin", a dit la jeune dirigeante social-démocrate.

"Je pense que la candidature sera transmise à un moment donné en mai", pour permettre une décision lors du sommet de l'Otan prévu à Madrid fin juin, dit à l'AFP l'ancien Premier ministre Alexander Stubb, partisan d'une adhésion.

Consultations intenses

La Finlande a multiplié les consultations ces dernières semaines avec la quasi totalité des 30 membres de l'Otan.

Avec son voisin suédois, le pays a obtenu des assurances claires du secrétaire général Jens Stoltenberg que la porte lui était ouverte, et glané de nombreux soutiens, des Etats-Unis à l'Allemagne en passant par la France ou le Royaume-Uni.

Le revirement de l'opinion publique a été spectaculaire: les sondages suggèrent désormais un niveau jamais vu de 60% de Finlandais favorables à l'adhésion - le double d'avant la guerre en Ukraine. La part des personnes hostiles a elle chuté à environ 20%.

Si tous n'ont pas encore fait connaître leur position, une majorité nette se dessine aussi en faveur de l'Otan parmi les députés au Parlement.

Comme nombre de ses collègues, l'élu du parti du Centre Joonas Kontta considérait que l'alliance était "quelque chose dont nous n'avions pas besoin en ce moment".

Mais l'invasion russe "a changé l'Europe sans retour en arrière" et "être membre de l'Otan nous donnerait plus de valeur en matière de sécurité", dit-il aujourd'hui à l'AFP.

Les députés opposés se font rares, comme le député de l'Alliance de gauche Markus Mustajarvi, élu du nord du pays, qui considère que rester en dehors des alliances militaires "a apporté de la stabilité à toute l'Europe du Nord".

Quelle réaction de Moscou? Vladimir Poutine, qui avait agité le chiffon rouge de l'élargissement de l'Otan pour justifier l'invasion de l'Ukraine, se retrouve avec une possible nouvelle frontière supplémentaire de 1 340 kilomètres avec l'alliance militaire occidentale.

«Graves conséquences»

Moscou menace régulièrement Helsinki et Stockholm de "graves conséquences politiques et militaires" en cas d'adhésion, un avertissement répété ces dernières semaines.

Le président finlandais Sauli Niinistö avait reconnu fin mars qu'une candidature à l'Otan pourrait susciter des réponses "impétueuses" de la Russie - des sites internet gouvernementaux ont été visés des cyberattaques vendredi.

L'unanimité des membres requise pour adhérer à l'Otan. Si le soutien de la Turquie semble acquis selon Helsinki, reste un point d'interrogation avec la Hongrie de Viktor Orban.

Selon le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto, l'Otan considère qu'il faudrait entre quatre à douze mois pour finaliser une adhésion - la procédure en avait pris 13 pour la Macédoine du Nord, dernière entrée en mars 2020.

Sur le papier, la Finlande (5,5 millions d'habitants) est un candidat de rêve, avec un nombre record de réservistes, reflet d'une vigilance toujours maintenue vis-à-vis du voisin russe.

"Nous pouvons mobiliser entre 280 000 et 300 000 hommes et femmes en quelques jours", souligne M. Stubb.

Après avoir commandé fin 2021 64 avions de combat américains F-35, le pays vient d'acter un bond de 40% de son budget militaire d'ici 2026 et sera nettement au-dessus des 2% du PIB recommandés par l'Otan.

Ancien grand duché russe jusqu'à l'indépendance en 1917, la Finlande a été envahie par l'Union soviétique en 1939, dans une "guerre d'Hiver" de trois mois où sa résistance farouche vaut aujourd'hui des parallèles avec la guerre ukrainienne.

Au terme d'une nouvelle guerre dite de "continuation" (1941-1944) contre les Soviétiques, le pays nordique a alors été soumis à une neutralité forcée pendant toute la Guerre froide, une "finlandisation" sous l'étroit droit de regard de Moscou.

Ce n'est que dans les années 1990 que la Finlande a adhéré à l'UE et est devenue un partenaire de l'Otan.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.