Retraites: Le Pen dénonce une « manœuvre » de Macron et la « trahison » de Mélenchon

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Publié le Mardi 12 avril 2022

Retraites: Le Pen dénonce une « manœuvre » de Macron et la « trahison » de Mélenchon

  • "Il n'y a rien à attendre d'Emmanuel Macron dans ce domaine. Il ira au bout de cette obsession, car en réalité la retraite à 65 ans c'est son obsession: il ne parle que de ça"
  • Alors qu'on lui faisait remarquer qu'elle aussi avait changé d'avis au fil du temps, (...) elle a fait valoir qu'elle "ne change pas d'avis en deux jours"

PARIS: La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a considéré mardi qu'Emmanuel Macron "ira au bout de son obsession" sur la retraite à 65 ans s'il est réélu, voyant dans l'amendement de son projet "une manoeuvre" vis-à-vis des électeurs de gauche.


"Je n'ai aucune confiance dans Emmanuel Macron, mais aucune, et encore moins à dix jours du second tour" de la présidentielle, a-t-elle dit sur France Inter.


"Il n'y a rien à attendre d'Emmanuel Macron dans ce domaine. Il ira au bout de cette obsession, car en réalité la retraite à 65 ans c'est son obsession: il ne parle que de ça, il n'envisage que ça, et il a été fort mari lors du dernier quinquennat de ne pas pouvoir aller au bout de cette réforme", a ajouté la candidate Rassemblement national.


Alors qu'on lui faisait remarquer qu'elle aussi avait changé d'avis au fil du temps, promettant d'abord la retraite à 60 ans avec quarante annuités avant de ne la prévoir que pour les Français entrés dans la vie active entre 17 et 20 ans, elle a fait valoir qu'elle "ne change pas d'avis en deux jours".


"Tous les Français sont extrêmement intelligents, tous ont compris c'est la manoeuvre d'Emmanuel Macron pour tenter de récupérer, ou en tout cas d'atténuer, l'opposition des électeurs de gauche", a-t-elle estimé.

La « trahison » de Mélenchon vis-à-vis de ses électeurs

Marine Le Pen a dénoncé mardi la "trahison" de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de ses électeurs, appelés à ne pas donner une voix à la candidate RN au second tour de la présidentielle alors que selon elle Emmanuel Macron a mené "une politique violemment antisociale".


"C'est une trahison quand même de sa part, car ses électeurs attendent de la protection", et "en laissant penser qu'Emmanuel Macron doit être réélu, il leur supprime toute capacité à être protégés. C'est tout de même très grave", a jugé la candidate Rassemblement national sur France Inter.


"Le comportement de Jean-Luc Mélenchon a été pour moi une source de grand étonnement, parce qu'il a été plus dur il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron virtuel (qui n'avait pas de bilan puisqu'il était candidat pour la première fois, NDLR) qu'il ne l'a été dimanche soir face un Emmanuel Macron réel (...), après cinq ans de démonstration par Emmanuel Macron d'une politique violemment antisociale", a développé Mme Le Pen.


"Je trouve que c'est perturbant, c'est un mystère pour moi", a-t-elle insisté.


Elle en a ainsi déduit que le candidat LFI, arrivé troisième à l'issue du premier tour avec près de 22% des suffrages exprimés, "a plus pensé à lui qu'aux Français, a choisi l'intérêt de ses élus plutôt que l'intérêt de ses électeurs: il est déjà dans les législatives, il imagine être le chef de la gauche, et donc il se fonde sur la chose susceptible de les réunir, c'est-à-dire l'antilepénisme".


Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche soir ses électeurs à ne "pas donner une seule voix" à Marine Le Pen, qui sera opposée à Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle. "Je connais votre colère. Ne vous abandonnez pas à ce qu'elle vienne à vous faire commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables", a-t-il exhorté.

Emmanuel Macron s'est dit lundi prêt à "bouger" sur la réforme des retraites et à "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ à 64 ans, plutôt qu'à 65 ans, "s'il y a trop de tensions" et que cela peut "bâtir un consensus". Il a aussi dit qu'il "n'exclut pas un référendum sur quelque reforme que ce soit", y compris celle des retraites.


Mme Le Pen a épinglé le fait que le président candidat promette la possibilité d'avoir recours à un référendum alors qu'"il ne l'a jamais utilisé en cinq ans", et que la réforme puisse intervenir à la fin du quinquennat, "quand il ne risque pas d'être sanctionné par les électeurs puisque, si tant est qu'il soit réélu, il ne pourrait pas se représenter".


Le président du RN Jordan Bardella a également critiqué sur France 2 cette "machine-arrière" du président candidat pour "empêcher une partie de la gauche de se reporter" sur Marine Le Pen au second tour. "Emmanuel Macron, c'est tout et son contraire", a-t-il lancé.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.