L'heure du verdict pour Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné Narumi Kurosaki

Avocate de la famille de Narumi, partie civile, Me Sylvie Galley a une nouvelle fois regretté mardi matin l'"absence d'aveux et de réponses" aux questions qui taraudent les proches de Narumi. (AFP)
Avocate de la famille de Narumi, partie civile, Me Sylvie Galley a une nouvelle fois regretté mardi matin l'"absence d'aveux et de réponses" aux questions qui taraudent les proches de Narumi. (AFP)
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

L'heure du verdict pour Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné Narumi Kurosaki

  • «Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l’assassin de Narumi» a assuré Zepeda, s'exprimant pour la première fois en français
  • Nicolas Zepeda a reconnu avoir passé la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la petite chambre qu'elle occupait dans une résidence universitaire de Besançon

BESANCON: "Je ne suis pas l'assassin de Narumi" : une dernière fois, Nicolas Zepeda a contesté mardi avoir tué son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki en décembre 2016 à Besançon, avant que les jurés se retirent pour délibérer, au lendemain des réquisitions de l'avocat général qui a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité.


"Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l’assassin de Narumi", a-t-il assuré, s'exprimant pour la première fois en français.


Invité par le président de la cour Matthieu Husson à prendre la parole à l'issue de dix jours de débats, Nicolas Zepeda, toujours en chemise et cravate, a versé quelques larmes.


"Je n'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de la famille de Narumi, j'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de ma propre famille, de ma propre douleur", a commencé le Chilien de 31 ans.


Puis le jury - six jurés et trois juges - s'est retiré pour délibérer.


Lors de ce procès "particulièrement fort en émotions", selon les mots de Matthieu Husson, Nicolas Zepeda n'a jamais cessé de clamer son innocence.


"Je n'ai pas tué Narumi ! Moi aussi je veux savoir !", avait-il hurlé jeudi, en larmes également, quand sa propre avocate, Me Jacqueline Laffont, lui a demandé s'il était en mesure "d'aider à retrouver" le corps de la jeune fille.


Nicolas Zepeda a reconnu avoir passé la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la petite chambre qu'elle occupait dans une résidence universitaire de Besançon. Mais il a assuré tout ignorer du destin de l'étudiante de 21 ans que plus personne d'autre n'a revue vivante depuis et dont le corps n'a jamais été retrouvé.


Lundi, l'avocat général Etienne Manteaux s'est attaché à démontrer pendant deux heures "avec la plus profonde et entière conviction (...) la pleine et entière culpabilité de Nicolas Zepeda". A l'issue, il a requis la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité.


L'accusé pourrait être condamné à la perpétuité si le jury ne retenait pas la préméditation mais le reconnaissait comme un ex-concubin de la victime, une circonstance aggravante.


Étouffée ou étranglée 
Nicolas et Narumi s'étaient rencontrés en 2015 alors qu'ils étudiaient à l'université au Japon. Mais la jeune femme de 21 ans avait rompu à l'automne 2016 peu de temps après son arrivée à Besançon où elle comptait apprendre le français.


Selon l'accusation, mû par une jalousie maladive et un caractère possessif, Nicolas Zepeda, seul et unique suspect, était venu du Chili l'y rejoindre sans la prévenir.


Après l'avoir espionnée, il l'avait retrouvée et avait passé avec elle cette fameuse nuit du 4 au 5 décembre au cours de laquelle des étudiants de la résidence universitaire avaient entendu des "cris stridents" de femme. Aucun d'entre eux n'avait toutefois appelé la police.


Toujours selon l'accusation, Nicolas Zepeda a étouffé ou étranglé Narumi avant de se débarrasser de son corps, sans doute dans la rivière du Doubs, non loin de Dole (Jura). Il aurait ensuite piraté les comptes de Narumi Kurosaki sur les réseaux sociaux pour envoyer des messages à ses proches et la faire passer pour vivante, le temps de regagner le Chili.

Déception 
Lundi, son avocate a contesté l'idée d'un "projet de meurtre prémédité" et dénoncé la "dureté" des réquisitions.


"S'il est coupable, il ne l'a dit à personne. S'il est innocent, tout l'accuse et il est le seul à le savoir", a conclu Me Laffont.


Avocate de la famille de Narumi, partie civile, Me Sylvie Galley a une nouvelle fois regretté mardi matin l'"absence d'aveux et de réponses" aux questions qui taraudent les proches de Narumi. "La famille espérait davantage, elle restera sur une vraie douleur", a-t-elle dit.


Venue du Japon avec sa plus jeune fille, la mère de Narumi a tenu, serrée contre elle, une photo de la victime tout au long des dix journées d'audience. Au cours des débats, son long et douloureux témoignage a bouleversé la cour, exhortée à "ne pas laisser ce démon en liberté".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.