Ukraine: nouvelles inquiétudes autour d'un éventuel usage d'armes chimiques à Marioupol

Alors que les Occidentaux et Kiev mettent en garde Moscou, depuis le début de son invasion russe le 24 février, contre toute utilisation d'armes chimiques, les craintes ont redoublé d'intensité depuis lundi (Photo, AFP).
Alors que les Occidentaux et Kiev mettent en garde Moscou, depuis le début de son invasion russe le 24 février, contre toute utilisation d'armes chimiques, les craintes ont redoublé d'intensité depuis lundi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Ukraine: nouvelles inquiétudes autour d'un éventuel usage d'armes chimiques à Marioupol

  • L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est ainsi dite mardi «préoccupée par les récentes informations non confirmées sur l'utilisation d'armes chimiques à Marioupol»
  • Des déclarations des forces prorusses qui contrôlent la république autoproclamée de Donetsk (DNR) ont toutefois alimenté l'inquiétude

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont fait état mardi d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre la ville ukrainienne de Marioupol, relançant les inquiétudes sur un recours à des armes prohibées.

Alors que les Occidentaux et Kiev mettent en garde Moscou, depuis le début de son invasion russe le 24 février, contre toute utilisation d'armes chimiques, les craintes ont redoublé d'intensité depuis lundi.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est ainsi dite mardi "préoccupée par les récentes informations non confirmées sur l'utilisation d'armes chimiques à Marioupol", ville portuaire assiégée par les forces russes dans l'est de l'Ukraine et théâtre de violents combats.

Cette institution, dont font partie la Russie comme l'Ukraine, évoque des "accusations portées par les deux parties concernant une possible utilisation abusive de produits chimiques toxiques".

Le régiment ukrainien Azov, retranché à Marioupol, avait affirmé lundi qu'un drone russe y avait largué une "substance toxique" sur des soldats et civils. Cette accusation n'a été confirmée par aucune source indépendante, même si Ukrainiens, Britanniques et Américains ont dit tenter de la "vérifier".

"Nous ne sommes pas en mesure de confirmer quoi que ce soit, et je pense que les Ukrainiens non plus", a redit mardi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken devant la presse.

Des déclarations des forces prorusses qui contrôlent la république autoproclamée de Donetsk (DNR) ont toutefois alimenté l'inquiétude.

Le porte-parole de cette entité, Edouard Bassourine, a assuré que ses forces n'avaient utilisé "aucune arme chimique" à Marioupol. Mais il a évoqué leur possible utilisation par les troupes russes pour chasser les combattants ukrainiens défendant l'usine Azovstal, le grand complexe industriel de la ville, sur la côte.

«Lésions des voies respiratoires»

Une menace que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit prendre "très au sérieux".

Et Washington a enfoncé le clou.

Juste avant les accusations de lundi, les Etats-Unis avaient reçu "des informations crédibles selon lesquelles les forces russes pourraient utiliser différents agents anti-émeutes, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques qui renforceraient les symptômes pour affaiblir et immobiliser les combattants et civils ukrainiens dans le cadre de leur campagne agressive pour prendre Marioupol", a ainsi affirmé mardi Antony Blinken, sans en dire davantage sur la nature de ces renseignements.

"Nous partageons ces informations avec l'Ukraine" et "sommes en contact direct avec nos partenaires pour déterminer ce qui se passe actuellement, c'est un vrai sujet de préoccupation", a-t-il ajouté.

Washington s'est dit prêt à assister les autorités ukrainiennes dans leur enquête.

A ce stade, celles-ci se montrent prudentes.

"La nuit dernière, vers minuit, un drone a lancé un engin explosif et trois personnes qui étaient dans la zone de l'usine métallurgique de Marioupol, ou près d'elle, se sont senties mal", puis, "blessées", elles ont dû être "hospitalisées" sans que leurs jours ne soient en danger, a rapporté le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, sur la chaîne américaine CNN, selon une traduction fournie par l'agence de presse ukrainienne Interfax-Ukraine.

"D'après les lésions des voies respiratoires et de la peau, nous comprenons qu'il s'agit d'une substance chimique. Mais il est trop tôt pour dire qu'il s'agit d'un gaz et pour tirer des conclusions", a-t-il ajouté, disant vouloir vérifier "à 100%" la nature du produit avant de proférer des accusations plus formelles.

Au-delà de la situation à Marioupol, les Etats-Unis ont rappelé avoir prévenu depuis plusieurs semaines que la Russie pourrait utiliser ces armes interdites -- notamment en "masquant une attaque chimique avec des gaz lacrymogènes", a souligné le porte-parole du Pentagone John Kirby.

"C'est une inquiétude que nous avions avant même le début de l'agression" de la Russie contre l'Ukraine, "j'avais mis en garde contre la possibilité d'un recours à ce type d'armes, et c'est quelque chose que nous suivons de très, très près", a insisté pour sa part le secrétaire d'Etat.

Le président Joe Biden a prévenu que l'usage d'armes chimiques en Ukraine susciterait une réponse des Etats-Unis, dont il n'a pas précisé la nature.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.