Otan, UE, Russie: Le Pen présente sa politique étrangère et se défend de «soumission à Moscou»

Marine Le Pen tient une conférence de presse sur la diplomatie et la politique étrangère à Paris le 13 avril 2022, avant le second tour de l'élection présidentielle française. (Photo, AFP)
Marine Le Pen tient une conférence de presse sur la diplomatie et la politique étrangère à Paris le 13 avril 2022, avant le second tour de l'élection présidentielle française. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Otan, UE, Russie: Le Pen présente sa politique étrangère et se défend de «soumission à Moscou»

  • La candidate du Rassemblement National (RN) a réitéré que si elle était élue dans 11 jours, la France sortirait du commandement intégré de l'OTAN, qu'elle avait réintégré en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy
  • Mme Le Pen avait été la seule candidate reçue par Vladimir Poutine avant la présidentielle et son parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe

PARIS : Partisane d'un "rapprochement stratégique" de l'Otan et la Russie après la guerre en Ukraine, Marine Le Pen s'est défendue mercredi de toute complaisance envers Moscou en présentant ses priorités de politique étrangère, objet de différences majeures avec celles de son adversaire Emmanuel Macron.

"C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des États-Unis qui n'ont (...) aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe", a estimé la candidate d'extrême droite à la présidentielle française, qui affrontera le président sortant au second tour de scrutin, le 24 avril.

Régulièrement attaquée par le président-candidat sur sa "complaisance" à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine, Mme Le Pen a nié toute "soumission à Moscou", lors d'une conférence de presse brièvement troublée par des militants brandissant notamment une photo d'elle avec le président russe, entourée d'un coeur.

La candidate du Rassemblement National (RN) a réitéré que si elle était élue dans 11 jours, la France sortirait du commandement intégré de l'OTAN, qu'elle avait réintégré en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Sur la Russie, "le procès qui m'est fait est particulièrement injuste", "je n'ai défendu que l'intérêt de la France", a-t-elle affirmé, en revendiquant des "similitudes" avec Emmanuel Macron, quand il recevait le président russe en France après son élection de 2017 et souhaitait "réarrimer la Russie à l'Europe".

Mme Le Pen avait été la seule candidate reçue par Vladimir Poutine avant la présidentielle et son parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe.

"Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet de toute nationalité. J'ai effectué un prêt à une banque tchéco-russe car je n'ai jamais réussi à en obtenir en France ni en Europe", a martelé la candidate d'extrême droite.

Si elle a condamné l'invasion russe de l'Ukraine et s'est dite favorable à l'accueil de réfugiés de ce pays en France, Mme Le Pen reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou, au nom de la protection du pouvoir d'achat des Français.

Favorable à la transmission de "renseignements" aux Ukrainiens, elle s'est dite mercredi "plus réservée sur la livraison d'armes directe", car "la ligne entre l'aide et la cobelligérance est mince".

Répondant par ailleurs à Emmanuel Macron qui l'accuse de vouloir sortir de l'Union européenne sans "oser le dire", Mme Le Pen a réfuté "toute ambiguité". "Nous sommes évidemment européens, c'est la forme de l'organisation qui nous fait diverger", a-t-elle dit, prônant la transformation de l'UE "en une alliance des nations européennes", "une organisation respectueuse des nations libres et souveraines", et non "une Europe qui menace et qui fait du chantage".

Sondages favorables à Macron

Emmanuel Macron qui, au contraire, a fait de l'Europe le pilier central de sa diplomatie depuis cinq ans, a estimé mardi soir à Strasbourg (est) que cette élection était aussi "un référendum sur l'Europe". Le nationalisme mène à "une alliance de nations qui veulent se faire la guerre" en Europe, a-t-il dit.

Selon trois enquêtes publiées mercredi, le président sortant creuse l'écart avec sa rivale au second tour, crédité de 53 à 55% des voix contre 45 à 47% pour Mme Le Pen. Les projections effectuées après le premier tour prévoyaient des résultats plus serrés.

Les deux adversaires sont sur le terrain sans relâche depuis le début de la semaine, s'affrontant à distance avant le point d'orgue de la campagne d'entre deux tours, un débat télévisé qui les opposera le 20 avril.

Ils cherchent chacun à élargir leur base électorale, en allant notamment chercher les électeurs du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour avec près de 22% des voix.

Ce dernier, qui avait estimé au soir du premier tour que "pas une voix" ne devait aller à Mme Le Pen, sans pour autant appeler à voter M. Macron, a lancé mercredi une consultation des quelque 310 000 soutiens de son mouvement, pour décider s'il fallait appeler à l'abstention, le vote blanc ou le vote Macron. La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.