Réaménager Djeddah pour un urbanisme harmonieux et une meilleure qualité de vie

Dans le cadre du grand projet de réaménagement de la ville, des travaux de démolition sont en cours dans les vingt-six quartiers non aménagés de Djeddah. (Fourni)
Dans le cadre du grand projet de réaménagement de la ville, des travaux de démolition sont en cours dans les vingt-six quartiers non aménagés de Djeddah. (Fourni)
Les effets socialement corrosifs de la criminalité dans les bidonvilles n'ont laissé aux autorités d'autre choix que de les réaménager à partir de zéro. (Fourni)
Les effets socialement corrosifs de la criminalité dans les bidonvilles n'ont laissé aux autorités d'autre choix que de les réaménager à partir de zéro. (Fourni)
Les effets socialement corrosifs de la criminalité dans les bidonvilles n'ont laissé aux autorités d'autre choix que de les réaménager à partir de zéro. (Fourni)
Les effets socialement corrosifs de la criminalité dans les bidonvilles n'ont laissé aux autorités d'autre choix que de les réaménager à partir de zéro. (Fourni)
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

Réaménager Djeddah pour un urbanisme harmonieux et une meilleure qualité de vie

  • La population de Djeddah a connu une croissance rapide pendant le boom pétrolier de l'Arabie saoudite, entraînant la propagation des quartiers informels
  • Les autorités municipales ont examiné soixante-quatre quartiers de la ville en vue de leur restauration, modification ou démolition

DJEDDAH: Les quartiers défavorisés de la ville côtière saoudienne de Djeddah font l'objet d'un réaménagement majeur après des décennies d'urbanisation incessante qui ont entraîné un grand nombre de problèmes sociaux, économiques et environnementaux.
Les autorités municipales évacuent des bandes de squatters et nettoient des quartiers où, selon les urbanistes, des infrastructures qui sont inférieures aux normes, la criminalité et les maladies gâchent la vie de près d'un demi-million de personnes.
Les villes saoudiennes ont toujours bénéficié de l'attention et des investissements généreux du gouvernement central, ce qui s'est traduit par la mise en place d'une infrastructure bien entretenue et d’un environnement impressionnant.
Mais les investissements ont dû suivre le rythme de la croissance rapide de la population urbaine. Selon le ministère des Affaires municipales et rurales du Royaume, environ 82,1% de la population totale du Royaume vit désormais dans des zones urbaines.
Cette tendance s'inscrit au sein d’un phénomène mondial alimenté par une multitude de facteurs économiques et environnementaux. Selon ONU-Habitat (Programme des nations unies pour les établissements humains, NDLR), environ 60% de la population mondiale vivra dans des villes d'ici à 2030.
Les tendances actuelles indiquent que 3 milliards de personnes supplémentaires vivront dans les villes d'ici à 2050, ce qui portera à deux tiers la part de la population urbaine dans le monde. Environ 90% de cette croissance devrait se produire dans les pays à revenu faible ou moyen.
Dans des villes comme Djeddah, cela s'est traduit par la croissance rapide de quartiers urbains densément peuplés et mal planifiés, qui ont submergé les infrastructures locales. Selon les mots de Saleh al-Turki, maire de Djeddah depuis 2018, «des erreurs ont été commises, ignorées, et la corruption a régné».
Selon un article publié en octobre 2017 par le Dr Hicham Mortada, professeur d'architecture au College of Environmental Design de l'université du roi Abdelaziz, à Djeddah, la croissance démographique rapide de la ville a commencé dans les années 1970 pendant le boom pétrolier du Royaume.

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Si les logements insalubres de certaines communautés de Djeddah ont constitué un point de départ abordable pour de nombreux nouveaux arrivants, ils sont également considérés comme un terrain propice à la criminalité. (Fourni)

L'article, qui a pour titre Conception analytique des bidonvilles de Djeddah, Arabie saoudite, retrace la croissance des bidonvilles de la ville jusqu'à la démolition des anciens murs de la ville, en 1947, qui a conduit à la création d'Al-Suhaifa, d’Al-Hindawiya et d’Al-Sabil.
«Ces quartiers sont ensuite devenus une extension de l'ancien Djeddah et des bidonvilles, car ils ont été construits avec des matériaux et des techniques médiocres et sans planification», indique le rapport.
Parmi les autres raisons invoquées pour expliquer l'extension des bidonvilles de Djeddah, citons l'absence de financement public, l'augmentation significative des prix de l'immobilier face à la baisse des revenus et l'immigration massive qui, en 1978, a fait grimper la population de la ville à un million de personnes, dont 53% d'étrangers.
Quatre décennies plus tard, alors que la population de Djeddah a atteint environ 4 millions d'habitants, les anciens quartiers de taudis qui s'étaient développés autour du sud et du centre de la ville se sont étendus vers le Nord.
Déterminée à s'attaquer au problème, la municipalité a annoncé à la fin de l'année dernière qu'elle prévoyait de démolir soixante-quatre quartiers de la ville, dont plusieurs connaissent des taux de criminalité élevés, des migrants illégaux étant venus s'installer dans des communautés très denses.

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Le quartier Al-Kandarah de Djeddah est l'un des vingt-six quartiers considérés comme non développés. (Fourni)

À ce jour, le comité des quartiers non développés du gouvernorat de Djeddah a entamé des travaux de démolition dans vingt-six régions, sur une superficie de 18,5 millions de mètres carrés.
Huit de ces quartiers sont situés sur les terres du Fonds de dotation du roi Abdelaziz pour Al-Aïn Al-Azizia, un projet caritatif créé en 1948 pour transporter l'eau vers la ville.
Selon les responsables municipaux, les travaux de démolition devraient être achevés à la mi-novembre.
«Les conditions sont défavorables dans ces zones», déclare le maire de Djeddah, M. Al-Turki, à Abdallah al-Mudaifer, l'animateur de l’émission Al-Soora, diffusée sur Rotana Khalijiya, au mois de février dernier. «La sécurité y fait défaut, il n'y a pas de plans, l’infrastructure est presque inexistante; c'est un repaire de criminels. Ce sont des faits», ajoute-t-il.
Les résidents qui détiennent les titres de propriété de leurs biens bénéficient d'un logement gratuit et d'une indemnisation, indique M. Al-Turki. Aujourd’hui, plus de 550 familles ont été réinstallées et 4 781 unités de logement seront attribuées d'ici à la fin de l'année.
L'une des principales motivations de la municipalité pour vider ces quartiers est le mauvais accès routier et le risque d'incendie posé par la densité des bâtiments.
Si les logements insalubres de certaines communautés de Djeddah ont constitué un point de départ abordable pour de nombreux nouveaux arrivants, ils sont également considérés comme un terrain propice à la criminalité. (Fourni)
«Comme les espaces sont exigus, il est difficile pour les véhicules d'y pénétrer, sans parler des camions-citernes de pompiers. Aujourd'hui, la principale préoccupation de la défense civile à Djeddah, ce sont les bidonvilles», souligne M. Al-Turki. «Si un incendie se déclare, il est difficile de se frayer un chemin.»
Une autre motivation résidait dans le désir de réprimer les activités criminelles. «Les bidonvilles étaient un refuge pour la traite des êtres humains, une source de criminalité et un lieu de vols», affirme le général de division Saleh al-Jabri, responsable de la police de la région de La Mecque, dans la même interview télévisée.
«Nous avons saisi de grandes quantités de drogue en très peu de temps. Plus de 218 kilogrammes ont été saisis dans ces quartiers qui sont devenus des points de vente centraux pour les trafiquants de drogue. Dans certaines régions, elle est vendue publiquement dans la rue.»
Selon M. Al-Jabri, les trafiquants de drogue et les syndicats de traites d'êtres humains opèrent depuis longtemps au sein des quartiers délabrés. Les méthamphétamines en cristaux, une drogue hautement addictive connue localement sous le nom d'«Al-Shbo», constituent le produit stupéfiant le plus couramment vendu dans les bidonvilles.
Lors d'une récente saisie, M. Al-Jabri a indiqué que les autorités avaient pu mettre la main sur 60 millions de riyals saoudiens (ou SAR; 15,9 millions de dollars) en espèces et plus de 100 kilogrammes d'or, ce qui représente 50 millions de SAR (13,3 millions de dollars), prêts à être exportés en contrebande hors du Royaume (1 dollar = 0,92 euro).

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Les anciens bidonvilles de Djeddah se sont étendus vers le Nord, comme à Al-Ammariyah, à mesure que la population augmentait, pour atteindre environ 4 millions d'habitants ces dernières années. (Fourni)

Les bidonvilles endommagent considérablement les écosystèmes naturels et ils contribuent à beaucoup augmenter la transmissibilité vectorielle des maladies, par l'air et par l'eau. Aujourd'hui, la dengue, une maladie à transmission vectorielle très répandue à Djeddah, coûte à la municipalité 150 millions de SAR (40 millions de dollars) par an.
Le problème est devenu saillant avec la pandémie de Covid-19, qui a nécessité la distanciation sociale et l'auto-isolement des personnes infectées – des mesures presque impossibles à mettre en œuvre dans des quartiers surpeuplés.
Malgré ses avantages évidents, la résorption des bidonvilles a des conséquences sociales négatives. Des milliers de personnes, sur plusieurs générations, ont longtemps vécu dans ces quartiers informels, établissant avec leurs voisins des réseaux sociaux étroits qu’il est difficile de remplacer.
En outre, bien que les logements de ces communautés soient inférieurs aux normes, ils sont considérés comme un point de départ abordable pour de nombreux nouveaux arrivants dans le Royaume et ceux qui migrent de la campagne.
«Les humains passent par des phases de développement, tout comme les villes», observe Maha al-Qattan, une sociologue saoudienne, à Arab News.
«La proximité et les liens entre les personnes qui vivent au sein des bidonvilles ne sont pas différents. Les gens changent et ce n'est plus comme avant, quand ils se rendaient visite ou s'appelaient les uns les autres. Aujourd'hui, ces bidonvilles sont une commodité plus qu'un lieu de vie.»
Néanmoins, les effets socialement corrosifs de la criminalité dans les bidonvilles n'ont guère laissé d'autre choix aux autorités que de les réaménager à partir de zéro. «Ils menacent la société à l'intérieur et à l'extérieur des murs», souligne Mme Al-Qattan.

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Avec les travaux d'aménagement qui battent leur plein, les nombreux bidonvilles de Djeddah – comme Al-Jabil – devraient bientôt être transformés en centres économiques et culturels dynamiques. (Fourni)

«Les crimes ne cesseront jamais, mais il est essentiel de les endiguer en extrayant le cancer qui impose une pression sur les communautés et les gouvernements.»
«Ce sont des bombes à retardement. Plus on les garde, plus il sera difficile d'atteindre les normes qui permettent d'améliorer la qualité de vie dans les villes.»
La décision de nettoyer ces zones est motivée par la volonté d'améliorer la qualité de vie globale dans les villes du Royaume en les transformant en pôles économiques et culturels dynamiques susceptibles d’attirer les investisseurs et les touristes. Elle est également motivée par des préoccupations environnementales et la volonté de renforcer la durabilité.
Les premières études sur l'état des bidonvilles et leurs effets sur le développement de la ville ont commencé en 1972, mais les plans pour y remédier ont été constamment reportés au profit d'initiatives moins radicales pour améliorer les infrastructures existantes, explique M. Al-Turki.
Aujourd'hui, grâce à la volonté du gouvernement saoudien d'améliorer la qualité de vie globale dans le Royaume dans le cadre de son programme de réforme économique et sociale Vision 2030, le réaménagement urbain est de nouveau sur les rails et sa portée est beaucoup plus ambitieuse.
«Un Riyad vert, un Djeddah vert, un Moyen-Orient vert. Tout cela ne pourrait pas avoir lieu dans une ville dont les infrastructures sont faibles.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.