Présidentielle: Le Pen en appelle aux «patriotes » de tous bords, Macron défend les énergies renouvelables

Les sondages donnent pour l'heure une victoire du président sortant le 24 avril, entre 53 et 55% des voix. (Photo, AFP)
Les sondages donnent pour l'heure une victoire du président sortant le 24 avril, entre 53 et 55% des voix. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

Présidentielle: Le Pen en appelle aux «patriotes » de tous bords, Macron défend les énergies renouvelables

Les sondages donnent pour l'heure une victoire du président sortant le 24 avril, entre 53 et 55% des voix. (Photo, AFP)
  • «Patriotes de droite, patriotes de gauche ou d’ailleurs, je dis (...) notre seul parti, c’est la France», a lancé Marine Le Pen
  • Enfin, en soirée, l'ancien président François Hollande a appelé à voter Pour Emmanuel Macron, son ancien ministre

PARIS: La victoire « n'a jamais été aussi proche »: Marine Le Pen a lancé jeudi à Avignon un appel aux « patriotes de droite, patriotes de gauche » pour « faire barrage » à Emmanuel Macron lors du second tour de la présidentielle. Le président-candidat s'adressant pour sa part au Havre à la fibre écologique des électeurs.  

Il s'agissait du premier grand meeting de l'entre-deux-tours pour la candidate d'extrême droite, deux jours avant un important rassemblement à Marseille du président-candidat. Objectifs pour les deux finalistes, élargir leurs bases du premier tour en attirant notamment les électeurs de leader insoumis Jean-Luc Mélenchon (21,95% des voix). 

Devant 4 000 sympathisants, selon les organisateurs, brandissant des drapeaux tricolores et scandant « Marine présidente », Marine Le Pen a appelé à « faire barrage » à Emmanuel Macron et « cette caste qui nous gouverne avec arrogance », se présentant comme la candidate du « peuple face à l'oligarchie ». 

Comme en écho aux appels du camp Macron à « faire barrage » à l'extrême droite, qui n'a jamais été aussi proche d'accéder au pouvoir sous la Vème République. Les sondages donnent pour l'heure une victoire du président sortant le 24 avril, entre 53 et 55% des voix. En 2017, il avait sèchement battu Marine Le Pen avec près de 64% des suffrages. 

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Infographie sur le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui seront opposés au second tour de l'élection présidentielle française le 24 avril. (Graphique, AFP)

« Vision mondialiste »  

« Patriotes de droite, patriotes de gauche ou d’ailleurs, je dis (...) notre seul parti, c’est la France », a lancé Marine Le Pen, veste rouge, devant trois drapeaux français.  

Selon les enquêtes d'opinion, environ 80% des électeurs de l'ex-polémiste Éric Zemmour pourraient mettre un bulletin Le Pen dans l'urne le 24 avril, contre environ 20% pour les électeurs ayant voté Mélenchon. 

Promettant un « Printemps français », si elle est élue, après un « quinquennat qui aura divisé, méprisé, blessé », elle a opposé la « vision mondialiste » du président sortant à sa « vision nationale », le « bloc populaire contre le bloc élitaire ». Elle reprenait une terminologie du politologue Jérôme Sainte-Marie, très écouté par l'extrême droite.  

Développant les grands thèmes de son programme, elle a mis un accent tout particulier sur la mobilisation, son électorat jeune et populaire étant souvent enclin à l'abstention. « Nous voilà presque arrivés au bout du chemin », a-t-elle assuré depuis son pupitre où était inscrit « si le peuple vote, le peuple gagne ». 

« Écologie de progrès »  

Un peu plus tôt dans l'après-midi au Havre, ville dirigée par son ancien Premier ministre Édouard Philippe, Emmanuel Macron a consacré la totalité de son déplacement aux énergies renouvelables, qu'il veut développer de concert avec le nucléaire. En défendant particulièrement les éoliennes tant honnies par sa rivale d'extrême droite. 

« Sortir du renouvelable est une aberration complète, nous serions le seul pays au monde à le faire », s'est insurgé sur France Bleu le président-candidat. « Dans le projet de Madame Le Pen, avec stupeur, j'ai en effet découvert (...) qu'on dépenserait des centaines de millions d'euros à démonter des éoliennes existantes ». 

Il a affirmé croire à « l'écologie de progrès » qui « réconcilie l'industrie, l'emploi et l'écologie », en y investissant 10 milliards d'euros par an s'il est réélu. 

« Je vais essayer de convaincre tous les électeurs », a-t-il ajouté, en multipliant toute la journée des bains de foule. Et en pensant en particulier à ceux de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête au premier tour au Havre, et de l'écologiste Yannick Jadot. 

Emmanuel Macron a ainsi tenu à rappeler ses points d'accord avec la gauche sur l'écologie. « Avec le projet de M. Jadot, de M. Mélenchon et c'est vrai aussi pour Mme (Anne) Hidalgo (PS), nous avions un accord sur le fait que l'Accord de Paris devait être notre cadre, et le Green Deal européen ». 

« Mais l'extrême droite de Mme Le Pen a un projet qui est de sortir des Accords de Paris et du Green Deal européen », selon lui. 

« Je ne vais pas demain proposer le projet de Jean-Luc Mélenchon ou de Yannick Jadot. Mais si je peux ajouter telle ou telle chose, par respect, si je trouve une cohérence avec le mien, je le ferai », a-t-il assuré. 

Selon les enquêtes d'opinion, autour de 30% des électeurs de M. Mélenchon pourraient voter Macron au second tour et environ 60% de ceux qui ont voté pour le candidat écologiste. 

Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne, éoliennes : le président sortant et la candidate d'extrême droite défendent des projets radicalement différents et se rendent coup pour coup au cours d'une campagne électrique. 

« Cette fois-ci, cette stratégie du +tout sauf Le Pen+ ne fonctionne plus, en partie d'ailleurs parce qu'elle s'est dédiabolisée, en partie parce qu'il faut convaincre les gens », a expliqué sur RFI un proche du président, Roland Lescure.  

Enfin, en soirée, l'ancien président François Hollande a appelé à voter Pour Emmanuel Macron, son ancien ministre. 


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".