Venezuela : chemin de croix religieux mais aussi quotidien à Petaré

Un acteur campant Jésus-Christ est flagellé par un autre acteur dépeignant des soldats romains alors qu'ils rejouent La Passion de Jésus-Christ lors de la procession du Vendredi Saint dans le bidonville de Petare à Caracas, le 15 avril 2022. (Federico Parra/AFP)
Un acteur campant Jésus-Christ est flagellé par un autre acteur dépeignant des soldats romains alors qu'ils rejouent La Passion de Jésus-Christ lors de la procession du Vendredi Saint dans le bidonville de Petare à Caracas, le 15 avril 2022. (Federico Parra/AFP)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Venezuela : chemin de croix religieux mais aussi quotidien à Petaré

  • La procession annuelle du Vendredi saint a rassemblé plusieurs milliers d'habitants de ce qui est considéré comme le plus grand bidonville d'Amérique latine
  • La majorité des 400.000 habitants de Petaré vivent dans la pauvreté et parfois dans la promiscuité, dans des maisons enchevêtrées les unes aux autres dans un dédale de rues étroites

CARACAS, Venezuela : Jésus Christ crucifié sur une colline dominant l'impressionnant quartier populaire de Pétaré à Caracas: la procession annuelle du Vendredi saint a rassemblé plusieurs milliers d'habitants de ce qui est considéré comme le plus grand bidonville d'Amérique latine, où la vie est parfois réellement un chemin de croix.

Après deux années d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19, le chemin de croix avec la crucifixion au sommet de la colline de Petaré a pu reprendre vendredi.

Tout commence par une petite pièce de théâtre avec Ponce Pilate qui se lave les mains et, surtout, des soldats romains qui flagellent Jésus Christ en faisant gicler du faux sang sur les spectateurs, devant des femmes --actrices-- en pleurs.

La procession prend ensuite la direction du sommet de la colline avec des acteurs jouant tous leur rôle à fond et notamment le bon et le mauvais larrons qui tentent de s'échapper...

«C'est un acte de foi (que de jouer le rôle, NDLR). Avec la foi, on peut tout faire. Ici, la vie est dure, certains ont du mal à la supporter», affirme torse nu Ricardo Romero, qui joue le bon bandit et qui est policier à Pétaré dans la vraie vie.

- Emotion et larmes -

En montant, «je me suis rendue compte des visages de douleur. Des grand-mères, des mères avec leurs enfants», raconte Fabiola Hernandez, 46 ans, enseignante religieuse.

«Ca m'a interpellée cette foi malgré la souffrance quotidienne, les efforts que les gens doivent faire, les problèmes d'eau, d'électricité, de nourriture, de transports,... Comment les gens s'identifient à cette douleur (du Christ, NDLR). On voyait l'émotion, des larmes», ajoute-t-elle.

La majorité des 400.000 habitants de Petaré vivent dans la pauvreté et parfois dans la promiscuité, dans des maisons enchevêtrées les unes aux autres dans un dédale de rues étroites et de passages piétonniers.

Le Venezuela, ancien géant pétrolier disposant d'énormes réserves, est en proie à la plus grave crise économique de son histoire avec un Produit intérieur brut par habitant qui a chuté au niveau de celui de Haïti après huit années de récession.

Le quartier de Pétaré, particulièrement touché par la crise, subit de fréquentes coupures d'eau et d'électricité. C'est aussi une zone où la violence est quotidienne avec des gangs qui y font la loi alors que la plupart des habitants sont «de grands travailleurs», souligne Mme Hernandez.

En haut de la colline, devant une grande foule compatissante, Jésus et les deux «bandits» sont installés sur des croix grandeur nature et les acteurs jouent les dernières heures de la vie du Christ. 

«La où des gens souffrent, le chemin de croix a plus de sens», confie à l'AFP l'évêque de Pétaré Juan Carlos Bravo Salazar, faisant un parallèle entre «la souffrance de Jésus» et «le chemin de croix de notre vie quotidienne».

«Cela fait trente ans que l'on fait le chemin de croix à Pétaré (...), où l'on souffre de toute cette situation, entre l'injustice et la délinquance, avec la réalité de ces quartiers bidonvilles (...), les problèmes quotidiens de pauvreté, d'eau, d'électricité...», poursuit l'évêque.

Selon lui, les milliers de «gens qui assistent à la procession ne viennent pas d'ailleurs, ils viennent du quartier. La crucifixion de Jésus est un signe d'espoir. Dieu n'est pas venu nous enlever la souffrance mais il nous aide à la supporter».


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.