Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

  • Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et «plusieurs» hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky
  • Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait «détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev»

KIEV : La Russie a mené samedi une frappe contre une nouvelle usine militaire près de Kiev qui a fait un mort, mettant à exécution sa menace d'intensifier le bombardement de la capitale ukrainienne après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et "plusieurs" hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky à la périphérie de la ville. L'usine fabrique notamment des tanks.

Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place après l'attaque, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée, selon un journaliste. 

Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait "détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev".

Déjà vendredi, une usine de la région de Kiev fabriquant les missiles antinavires Neptune, avec lesquels les Ukrainiens disent avoir tiré sur le navire Moskva en mer Noire, avait été visée par une frappe russe.

Arrêt des négociations avec Moscou si les derniers soldats ukrainiens à Marioupol sont «éliminés»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu samedi que "l'élimination" des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les forces russes "mettrait fin à toute négociation de paix" avec Moscou. 

"L'élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation" de paix entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec le site internet d'information Ukraïnska Pravda, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans "une impasse". 

La région de la capitale était relativement épargnée par les bombardements depuis le retrait de l'armée russe de cette zone fin mars.

Mais le naufrage du Moskva, fleuron de la flotte russe de la mer Noire, touché par deux missiles ukrainiens selon le Pentagone, a provoqué la colère de Moscou.

"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages effectués en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a averti vendredi le ministère russe de la Défense.

Moscou a par ailleurs annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables étaient interdits d'entrée dans le pays, en réponse aux sanctions britanniques envers Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine.

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Fiche sur le croiseur russe «Moskva». (Graphique, AFP)

La Russie «ne pardonnera pas»

Le maire de Kiev a une nouvelle fois appelé les habitants partis de la ville à ne pas y revenir et rester dans un "endroit sûr".

Mais les habitants de la capitale ukrainienne ont massivement profité de la première journée radieuse de printemps vendredi pour se promener ou prendre un verre en terrasse.

"C'est la première fois que nous revenons au centre-ville, nous voulions voir comment remarchaient les transports, prendre un bain de foule. Voir tous ces gens me fait tellement de bien", dit Nataliya Makrieva, une vétérinaire de 43 ans.

L'Ukraine a également annoncé avoir détruit samedi matin quatre missiles de croisière, lancés par des avions russes qui ont décollé du Bélarus voisin, sur la région de Lviv (ouest), généralement épargnée par les violences.

La Russie n'a pas officiellement reconnu que le Moskva avait été coulé par des missiles ukrainiens.

"Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas" la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux "ambitions impériales" de Moscou, avait affirmé vendredi la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk

Une raffinerie de pétrole visée dans l'est de l'Ukraine

Les forces russes ont frappé samedi une raffinerie de pétrole à Lyssytchansk, une ville située tout près de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales.

"Dans la matinée, ils ont bombardé la raffinerie de pétrole, un incendie s'est déclaré (...) et l'extinction se poursuit en ce moment", a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa chaine Telegram.

"Les Russes la ciblent systématiquement pour épuiser les sauveteurs. Il n'y a pas de carburant à cet endroit. Seuls des résidus d'hydrocarbures brûlent", a-t-il ajouté.

La raffinerie se trouve à environ quatre kilomètres à l'ouest de la ville de Lyssytchansk.

Depuis la route qui longe le site, on pouvait voir en fin d'après-midi des cuves encore en feu et un long panache de fumée noire poussé par le vent, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des pompiers avec des lances tentaient toujours d'éteindre l'incendie à 15H30 locales (12H30 GMT).

La ville de Lyssytchansk et celle jumelle de Severodonetsk sont quotidiennement la cible de frappes de Moscou, ont constaté ces derniers jours des journalistes de l'AFP sur place.

Severodononetsk se trouve sur la ligne de front, à environ 50 km à l'est de Kramatorsk, la capitale du Donbass.

Environ 400 civils ont été enterrés à Severodonetsk dans des tombes individuelles, depuis le début de la guerre, avait annoncé mardi le gouverneur.

Dans la ville de Lyssytchansk en revanche, "les morts sont enterrés dans des fosses communes", avait-il ajouté.

Kiev redoute une attaque nucléaire

Alors que la guerre, qui en est à son 52ème jour, ne semble pas faiblir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé vendredi que "le monde entier" devrait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique.

Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu'il ne fallait pas "prendre à la légère" une telle menace.

Selon M. Zelensky, environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens sont morts au cours de la guerre, alors que la Russie déplorerait d'après lui 19 000 à 20 000 victimes. Le président ukrainien a ajouté qu'environ 10 000 soldats ukrainiens ont été blessés et qu'il est "difficile de dire combien d'entre eux survivront".

Dans un message vidéo, M. Zelensky a par ailleurs renouvelé son appel à l'adresse des Occidentaux pour augmenter leur aide militaire.

Lors d'un échange téléphonique avec le chef d'état-major des armées américaines Mark Milley, son homologue ukrainien Valery Zaluzhny a lui aussi insisté sur le besoin impérieux en armes et en munitions.

Mais selon le Washington Post, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de "conséquences imprévisibles" si son aide militaire à l'Ukraine continuait d'augmenter.

Dans une note diplomatique, Moscou met en garde Washington et l'Otan contre l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'"huile sur le feu".

Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prêt à débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine.

Le gouvernement allemand cherche ainsi à répondre aux critiques croissantes des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'Union européenne concernant son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.

Accusations russes

Dans le nord-est de l'Ukraine, dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 blessées dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est) vendredi, selon les autorités locales.

Un responsable du Centre national russe de Défense, Mikhail Mizintsev, a affirmé que les autorités de Kiev préparaient une "nouvelle monstrueuse provocation" afin d'accuser les forces armées russes d'avoir commis des crimes de guerre.

Selon lui, les troupes ukrainiennes se préparent à frapper avec un missile Tochka-U des civils rassemblés à la gare de Lozova, pour fuir les combats de la région de Kharkiv.

Moscou a rejeté à plusieurs reprises sur Kiev la responsabilité de frappes meurtrières contre des civils ukrainiens comme à Kramatorsk ou à Marioupol.

Frappes dans le Donbass

Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, a déclaré vendredi la présidence ukrainienne.

L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a quant à elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, selon la même source.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville, sans faire dans l'immédiat état de victimes.

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a pour sa part appelé sur Telegram les habitants à partir. " Tant qu'il y a une opportunité, évacuez", a-t-il écrit.

La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé dans ce cadre que neuf couloirs humanitaires seraient mis en place samedi, dont depuis Marioupol dont la Russie peine à prendre le contrôle total.

C'est dans cette ville portuaire stratégique du sud-est que pourrait être enregistré à ce stade le plus lourd bilan humain de la guerre. Les autorités ukrainiennes ont parlé de quelque 20 000 morts.

Citée par l'agence UNIAN, Mme Veretchouk a par ailleurs indiqué que la Russie détenait 1 000 civils et 700 militaires ukrainiens prisonniers. L'Ukraine a pour sa part environ 700 soldats russes prisonniers.

Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.