Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

  • Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et «plusieurs» hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky
  • Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait «détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev»

KIEV : La Russie a mené samedi une frappe contre une nouvelle usine militaire près de Kiev qui a fait un mort, mettant à exécution sa menace d'intensifier le bombardement de la capitale ukrainienne après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et "plusieurs" hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky à la périphérie de la ville. L'usine fabrique notamment des tanks.

Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place après l'attaque, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée, selon un journaliste. 

Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait "détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev".

Déjà vendredi, une usine de la région de Kiev fabriquant les missiles antinavires Neptune, avec lesquels les Ukrainiens disent avoir tiré sur le navire Moskva en mer Noire, avait été visée par une frappe russe.

Arrêt des négociations avec Moscou si les derniers soldats ukrainiens à Marioupol sont «éliminés»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu samedi que "l'élimination" des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les forces russes "mettrait fin à toute négociation de paix" avec Moscou. 

"L'élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation" de paix entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec le site internet d'information Ukraïnska Pravda, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans "une impasse". 

La région de la capitale était relativement épargnée par les bombardements depuis le retrait de l'armée russe de cette zone fin mars.

Mais le naufrage du Moskva, fleuron de la flotte russe de la mer Noire, touché par deux missiles ukrainiens selon le Pentagone, a provoqué la colère de Moscou.

"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages effectués en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a averti vendredi le ministère russe de la Défense.

Moscou a par ailleurs annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables étaient interdits d'entrée dans le pays, en réponse aux sanctions britanniques envers Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine.

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Fiche sur le croiseur russe «Moskva». (Graphique, AFP)

La Russie «ne pardonnera pas»

Le maire de Kiev a une nouvelle fois appelé les habitants partis de la ville à ne pas y revenir et rester dans un "endroit sûr".

Mais les habitants de la capitale ukrainienne ont massivement profité de la première journée radieuse de printemps vendredi pour se promener ou prendre un verre en terrasse.

"C'est la première fois que nous revenons au centre-ville, nous voulions voir comment remarchaient les transports, prendre un bain de foule. Voir tous ces gens me fait tellement de bien", dit Nataliya Makrieva, une vétérinaire de 43 ans.

L'Ukraine a également annoncé avoir détruit samedi matin quatre missiles de croisière, lancés par des avions russes qui ont décollé du Bélarus voisin, sur la région de Lviv (ouest), généralement épargnée par les violences.

La Russie n'a pas officiellement reconnu que le Moskva avait été coulé par des missiles ukrainiens.

"Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas" la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux "ambitions impériales" de Moscou, avait affirmé vendredi la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk

Une raffinerie de pétrole visée dans l'est de l'Ukraine

Les forces russes ont frappé samedi une raffinerie de pétrole à Lyssytchansk, une ville située tout près de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales.

"Dans la matinée, ils ont bombardé la raffinerie de pétrole, un incendie s'est déclaré (...) et l'extinction se poursuit en ce moment", a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa chaine Telegram.

"Les Russes la ciblent systématiquement pour épuiser les sauveteurs. Il n'y a pas de carburant à cet endroit. Seuls des résidus d'hydrocarbures brûlent", a-t-il ajouté.

La raffinerie se trouve à environ quatre kilomètres à l'ouest de la ville de Lyssytchansk.

Depuis la route qui longe le site, on pouvait voir en fin d'après-midi des cuves encore en feu et un long panache de fumée noire poussé par le vent, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des pompiers avec des lances tentaient toujours d'éteindre l'incendie à 15H30 locales (12H30 GMT).

La ville de Lyssytchansk et celle jumelle de Severodonetsk sont quotidiennement la cible de frappes de Moscou, ont constaté ces derniers jours des journalistes de l'AFP sur place.

Severodononetsk se trouve sur la ligne de front, à environ 50 km à l'est de Kramatorsk, la capitale du Donbass.

Environ 400 civils ont été enterrés à Severodonetsk dans des tombes individuelles, depuis le début de la guerre, avait annoncé mardi le gouverneur.

Dans la ville de Lyssytchansk en revanche, "les morts sont enterrés dans des fosses communes", avait-il ajouté.

Kiev redoute une attaque nucléaire

Alors que la guerre, qui en est à son 52ème jour, ne semble pas faiblir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé vendredi que "le monde entier" devrait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique.

Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu'il ne fallait pas "prendre à la légère" une telle menace.

Selon M. Zelensky, environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens sont morts au cours de la guerre, alors que la Russie déplorerait d'après lui 19 000 à 20 000 victimes. Le président ukrainien a ajouté qu'environ 10 000 soldats ukrainiens ont été blessés et qu'il est "difficile de dire combien d'entre eux survivront".

Dans un message vidéo, M. Zelensky a par ailleurs renouvelé son appel à l'adresse des Occidentaux pour augmenter leur aide militaire.

Lors d'un échange téléphonique avec le chef d'état-major des armées américaines Mark Milley, son homologue ukrainien Valery Zaluzhny a lui aussi insisté sur le besoin impérieux en armes et en munitions.

Mais selon le Washington Post, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de "conséquences imprévisibles" si son aide militaire à l'Ukraine continuait d'augmenter.

Dans une note diplomatique, Moscou met en garde Washington et l'Otan contre l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'"huile sur le feu".

Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prêt à débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine.

Le gouvernement allemand cherche ainsi à répondre aux critiques croissantes des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'Union européenne concernant son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.

Accusations russes

Dans le nord-est de l'Ukraine, dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 blessées dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est) vendredi, selon les autorités locales.

Un responsable du Centre national russe de Défense, Mikhail Mizintsev, a affirmé que les autorités de Kiev préparaient une "nouvelle monstrueuse provocation" afin d'accuser les forces armées russes d'avoir commis des crimes de guerre.

Selon lui, les troupes ukrainiennes se préparent à frapper avec un missile Tochka-U des civils rassemblés à la gare de Lozova, pour fuir les combats de la région de Kharkiv.

Moscou a rejeté à plusieurs reprises sur Kiev la responsabilité de frappes meurtrières contre des civils ukrainiens comme à Kramatorsk ou à Marioupol.

Frappes dans le Donbass

Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, a déclaré vendredi la présidence ukrainienne.

L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a quant à elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, selon la même source.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville, sans faire dans l'immédiat état de victimes.

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a pour sa part appelé sur Telegram les habitants à partir. " Tant qu'il y a une opportunité, évacuez", a-t-il écrit.

La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé dans ce cadre que neuf couloirs humanitaires seraient mis en place samedi, dont depuis Marioupol dont la Russie peine à prendre le contrôle total.

C'est dans cette ville portuaire stratégique du sud-est que pourrait être enregistré à ce stade le plus lourd bilan humain de la guerre. Les autorités ukrainiennes ont parlé de quelque 20 000 morts.

Citée par l'agence UNIAN, Mme Veretchouk a par ailleurs indiqué que la Russie détenait 1 000 civils et 700 militaires ukrainiens prisonniers. L'Ukraine a pour sa part environ 700 soldats russes prisonniers.

Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.


Lai Ching-te, fils d'un mineur de charbon élu président de Taïwan

D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020 (Photo, X).
D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020 (Photo, X).
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  • Lorsqu'il était Premier ministre, M. Lai s'est exprimé plus ouvertement que Mme Tsai sur la question de l'indépendance
  • Bien qu'il ait indiqué à la Chine être ouvert au dialogue, Lai Ching-te risque d'être rabroué

TAIPEI: Fils d'un mineur de charbon, Lai Ching-te prêtera serment en tant que président de Taïwan lundi et il lui reviendra alors de prendre en charge les relations avec la Chine, en proie à une rupture de plus en plus profonde à mesure que Pékin accroît sa pression militaire et diplomatique sur l'île autonome.

A l'inverse de la majorité de la classe politique taïwanaise, M. Lai, né en 1959, est issu d'un milieu modeste. Sa mère l'a élevé seule, avec ses cinq frères et sœurs, dans un hameau rural de Nouveau Taipei (nord), en raison du décès de son père lorsqu'il était très jeune.

Après avoir obtenu un diplôme de santé publique à l'université de Harvard aux Etats-Unis, il a d'abord travaillé comme médecin dans un hôpital de Tainan (sud-ouest).

Décrit comme pugnace et combatif, Lai Ching-te - qui se fait aussi appeler William Lai - se décide à entrer en politique en 1996, quand Pékin effectue des tirs d'essai de missiles autour de Taïwan au moment de la première élection présidentielle démocratique de l'île.

"J'ai décidé qu'il était de mon devoir de participer à la démocratie taïwanaise et d'aider à protéger cette expérience naissante de ceux qui lui voulaient du mal", avait-il témoigné l'an passé dans le Wall Street Journal.

Le futur président taïwanais figure sur la liste des 100 personnes les plus influentes de 2024 établie par le magazine Time en avril, un choix qui reflète, selon lui, "la résilience et l'unité du peuple taïwanais".

«Dangereux séparatiste» pour Pékin

D'abord député puis maire de Tainan, il devient Premier ministre de la présidente Tsai Ing-wen en 2017, puis vice-président en 2020.

Agé de 64 ans, marié et père de deux enfants, le président du Parti démocrate progressiste (PDP) s'est engagé à poursuivre la politique de Mme Tsai visant à renforcer les capacités militaires de Taïwan afin de dissuader la Chine, qui multiplie ces dernières semaines les survols d'avions aux environs de son territoire.

Son franc-parler, qu'il a modéré ces dernières années, lui attire pourtant l'ire de Pékin, qui le qualifie de "dangereux séparatiste" conduisant Taïwan sur le chemin "de la guerre et du déclin".

Lors de la campagne, M. Lai avait affirmé que l'élection était un choix entre "démocratie et autocratie", et avait promis un soutien "inébranlable" au maintien du statu quo dans le détroit de Taïwan.

Il avait aussi dénoncé "le principe chinois d'une seule Chine", car "la paix sans la souveraineté, c'est juste comme Hong Kong", ancienne colonie britannique où Pékin a imposé cette année une nouvelle loi de sécurité nationale pour réprimer toute dissidence.


Attentat contre le Premier ministre slovaque: médecins optimistes, le suspect au tribunal

Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
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  • Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient
  • Le suspect de la tentative de meurtre, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises

BRATISLAVA, Slovaquie : Le pronostic concernant l'état de santé du chef du gouvernement slovaque Robert Fico après la tentative d'assassinat est «positif», a annoncé samedi la ministre slovaque de la Santé, alors que le suspect comparaissait devant un tribunal.

M. Fico est hospitalisé depuis mercredi, date à laquelle un tireur isolé lui a tiré dessus à quatre reprises, notamment dans l'abdomen.

Il a subi une opération de cinq heures mercredi et une autre de deux heures vendredi, toutes deux dans un hôpital de la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

«L'intervention chirurgicale d'hier, qui a duré deux heures, a contribué à un pronostic positif sur l'état de santé du Premier ministre», a déclaré la ministre Zuzana Dolinkova à la presse.

«L'état de santé du premier ministre est stable, mais il reste grave», a-t-elle ajouté.

«Si le tir était parti quelques centimètres plus haut, il aurait atteint le foie du Premier ministre», a déclaré le ministre de l'Intérieur Matus Sutaj Estok à la chaîne d'information TA3.

Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient.

«Je ne pense pas qu'il puisse être transporté à Bratislava dans les prochains jours, car son état est encore grave», a-t-il déclaré aux journalistes.

Dans la matinée également, le suspect de la tentative de meurtre est arrivé au tribunal pénal de Pezinok au nord-est de Bratislava, qui devrait ordonner son maintien en détention provisoire.

L'homme, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises.

Un procureur a requis vendredi que le suspect soit placé en détention provisoire après avoir été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation.

La fusillade s'est produite alors que M. Fico saluait ses partisans après une réunion du gouvernement délocalisée dans la ville de Handlova, dans le centre de la Slovaquie.

M. Fico est en poste depuis que son parti populiste centriste, le Smer-SD, a remporté les élections législatives à l'automne dernier.

- Tous ces mensonges -

M. Fico effectue son quatrième mandat en tant que Premier ministre après avoir fait campagne sur des propositions de paix entre la Russie et l'Ukraine, pays voisin de la Slovaquie, et sur l'arrêt de l'aide militaire à Kiev, ce que son gouvernement a fait par la suite.

La tentative d'assassinat a profondément choqué ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, déjà fortement divisé sur le plan politique depuis des années.

La présidente pro-occidentale sortante, Zuzana Caputova, et son successeur, Peter Pellegrini, un allié de M. Fico qui prendra ses fonctions en juin, ont appelé leurs concitoyens slovaques à s'abstenir de toute «confrontation» après la fusillade.

Ils ont convoqué une réunion de tous les chefs de partis parlementaires pour mardi afin de faire preuve d'unité à la suite de l'attentat.

M. Kalinak a toutefois laissé entendre samedi que le Smer-SD ne participerait pas à la réunion.

«Ils ont invité les chefs des partis politiques et notre président (du parti) est entre les mains des médecins», a-t-il déclaré.

M. Kalinak a ajouté qu'il appellerait Mme Caputova à ce sujet, soulignant que la Slovaquie avait besoin de «réconciliation et de paix».

Certains hommes politiques slovaques ont déjà lancé des accusations contre leurs adversaires, les accusant d'être à l'origine de l'attentat.

M. Kalinak a critiqué vendredi les hommes politiques de l'opposition et certains médias pour avoir qualifié M. Fico de criminel, de dictateur ou de serviteur du président russe Vladimir Poutine avant l'attentat.

«Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle Robert Fico se bat aujourd'hui pour sa vie», a-t-il déclaré dans un message publié sur le site internet du Smer-SD.


Zelensky se prépare à une offensive plus large, les troupes russes continuent d'avancer

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
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  • « Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022
  • L'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région de Kharkiv et affirmé que ses forces continuaient à progresser

KIEV, Ukraine : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s'attendre, dans un entretien exclusif à l'AFP, à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l'Est qui viserait à prendre Kharkiv, régions où Moscou poursuit son assaut d'ampleur lancé le 10 mai.

«Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022.

Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes des derniers jours dans la région de Kharkiv, la situation était meilleure pour ses forces qu'il y a une semaine, lorsque les troupes du Kremlin ont franchi par surprise la frontière.

Pour lui, la Russie veut attaquer  Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville du pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front. Moscou avait déjà échoué à la prendre en 2022 et le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi ne pas avoir l'intention de l'attaquer «pour l'instant».

L'offensive russe vise officiellement, selon M. Poutine, à répliquer aux frappes ukrainiennes des derniers mois en territoire russe et créer une zone tampon censée empêcher ces frappes.

Les forces de Moscou essayent de profiter du manque d'hommes et d'armes auquel est confronté l'Ukraine après deux ans de guerre.

- Près de 10.000 évacuations  -

M. Zelensky a reconnu auprès de l'AFP un manque d'effectifs. «Il y a un nombre important de brigades qui sont vides», a-t-il dit.

Face à ses carences, Kiev a voté une législation controversée, entrée en vigueur samedi, pour accélérer la mobilisation militaire avec l'abaissement de l'âge de 27 à 25 ans.

Vendredi, M. Zelensky a également signé une loi permettant de recruter des détenus en échange d'une libération conditionnelle.

Tourné vers les Occidentaux, il a déploré n'avoir qu'un quart des systèmes de défense antiaérienne dont Kiev a besoin, ajoutant avoir également besoin de 120 à 130 avions de combat F-16.

Dans la région de Kharkiv, la Russie a affirmé samedi avoir saisi le village de Staritsa près de Vovtchansk, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kharkiv, assurant que ses forces «poursuivent leur avancée en profondeur dans les positions défensives de l'ennemi».

Près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur habitation dans la région de Kharkiv, avaient auparavant annoncé les autorités ukrainiennes.

«Au total, 9.907 personnes ont été évacuées», a déclaré samedi le gouverneur Oleg Synegoubov, précisant que les forces armées ukrainiennes avaient repoussé deux tentatives de percer les défenses au cours de la nuit.

La situation est selon lui «sous contrôle», les «défenseurs menant des assauts et des opérations de ratissage dans certaines zones».

Selon M. Synegoubov, les Russes ont «commencé à détruire Vovtchansk, en utilisant chars et artillerie». La ville, comptait quelque 18.000 habitants avant-guerre. Une centaine de personnes y sont toujours et «de violents combats» ont lieu, selon le gouverneur.

L'armée russe a souvent fini par détruire les villes ukrainiennes pour les conquérir, comme Bakhmout l'an passé ou Avdiïvka en février.

Kiev accuse Moscou d'utiliser des civils comme «boucliers humains» à Vovtchansk et d'avoir commis au moins une exécution sommaire.

- Avancée de l'ennemi -

Un peu plus à l'ouest, les forces russes ont progressé sur leur deuxième axe d'assaut dans la région.

Elles visent le village de Loukiantsi, pour ouvrir la voie vers Lyptsi, une autre localité sur la route de Kharkiv.

«Les hostilités continuent à Loukiantsi. Oui, il y a une avancée de l'ennemi dans cette localité. Mais nos soldats essayent encore de la tenir», avait affirmé le gouverneur de la région de Kharkiv.

De son côté, l'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région et affirmé que ses forces continuaient à progresser.

- «Zone sanitaire» -

Moscou a engrangé en une semaine ses plus importants gains territoriaux depuis fin 2022, avec quelque 257 km2 conquis dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse jeudi de l'AFP à partir de données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Vendredi après-midi, Kharkiv, très régulièrement bombardée, a été touchée par de nouvelles frappes russes qui ont fait au moins trois morts et 28 blessés, selon un dernier bilan fourni par le maire Igor Terekhov dans la soirée.

A Vovtchansk, des frappes russes ont tué un homme de 35 ans et blessé un autre de 60 ans, tous deux civils, selon le Parquet régional.

A Odessa, ville portuaire du sud du pays régulièrement frappée elle aussi, un bombardement russe a fait un mort et cinq blessés hospitalisés, selon le gouverneur local Oleg Kiper.

Pour sa part, l'armée russe a dit avoir fait face à une centaine de drones lancés depuis l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a fait état de la mort d'une mère et de son enfant de quatre ans dans le village d'Oktiabrski.

Dans la soirée, il a en outre annoncé la mort d'un homme dans le village de Novaïa Naoumovka attaqué par des drones, et d'un blessé hospitalisé.

Dans la région de Krasnodar (sud-ouest), les autorités ont affirmé que deux drones ukrainiens avaient incendié une raffinerie à Touapsé. Dans cette même région, des «infrastructures civiles» ont été touchées et ont pris feu à Novorossiïsk, port de la mer Noire.

En Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, la ville de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire, a été en partie privée de courant car une installation électrique a été endommagée, selon les autorités locales.

Enfin, dans la journée de vendredi une femme a été tuée par une frappe dans la région russe de Briansk, selon le gouverneur.