Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
Ci-dessus, des membres des Forces de défense territoriale ukrainiennes lors d'exercices militaires dans la région de Kiev, le 15 avril 2022. (Reuters)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Ukraine: Moscou frappe une nouvelle usine militaire, sanctionne Johnson

  • Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et «plusieurs» hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky
  • Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait «détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev»

KIEV : La Russie a mené samedi une frappe contre une nouvelle usine militaire près de Kiev qui a fait un mort, mettant à exécution sa menace d'intensifier le bombardement de la capitale ukrainienne après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Telegram qu'une personne avait été tuée et "plusieurs" hospitalisées après cette frappe sur le district de Darnytsky à la périphérie de la ville. L'usine fabrique notamment des tanks.

Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place après l'attaque, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée, selon un journaliste. 

Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait "détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev".

Déjà vendredi, une usine de la région de Kiev fabriquant les missiles antinavires Neptune, avec lesquels les Ukrainiens disent avoir tiré sur le navire Moskva en mer Noire, avait été visée par une frappe russe.

Arrêt des négociations avec Moscou si les derniers soldats ukrainiens à Marioupol sont «éliminés»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu samedi que "l'élimination" des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les forces russes "mettrait fin à toute négociation de paix" avec Moscou. 

"L'élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation" de paix entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec le site internet d'information Ukraïnska Pravda, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans "une impasse". 

La région de la capitale était relativement épargnée par les bombardements depuis le retrait de l'armée russe de cette zone fin mars.

Mais le naufrage du Moskva, fleuron de la flotte russe de la mer Noire, touché par deux missiles ukrainiens selon le Pentagone, a provoqué la colère de Moscou.

"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages effectués en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a averti vendredi le ministère russe de la Défense.

Moscou a par ailleurs annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables étaient interdits d'entrée dans le pays, en réponse aux sanctions britanniques envers Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine.

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Fiche sur le croiseur russe «Moskva». (Graphique, AFP)

La Russie «ne pardonnera pas»

Le maire de Kiev a une nouvelle fois appelé les habitants partis de la ville à ne pas y revenir et rester dans un "endroit sûr".

Mais les habitants de la capitale ukrainienne ont massivement profité de la première journée radieuse de printemps vendredi pour se promener ou prendre un verre en terrasse.

"C'est la première fois que nous revenons au centre-ville, nous voulions voir comment remarchaient les transports, prendre un bain de foule. Voir tous ces gens me fait tellement de bien", dit Nataliya Makrieva, une vétérinaire de 43 ans.

L'Ukraine a également annoncé avoir détruit samedi matin quatre missiles de croisière, lancés par des avions russes qui ont décollé du Bélarus voisin, sur la région de Lviv (ouest), généralement épargnée par les violences.

La Russie n'a pas officiellement reconnu que le Moskva avait été coulé par des missiles ukrainiens.

"Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas" la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux "ambitions impériales" de Moscou, avait affirmé vendredi la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk

Une raffinerie de pétrole visée dans l'est de l'Ukraine

Les forces russes ont frappé samedi une raffinerie de pétrole à Lyssytchansk, une ville située tout près de la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales.

"Dans la matinée, ils ont bombardé la raffinerie de pétrole, un incendie s'est déclaré (...) et l'extinction se poursuit en ce moment", a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa chaine Telegram.

"Les Russes la ciblent systématiquement pour épuiser les sauveteurs. Il n'y a pas de carburant à cet endroit. Seuls des résidus d'hydrocarbures brûlent", a-t-il ajouté.

La raffinerie se trouve à environ quatre kilomètres à l'ouest de la ville de Lyssytchansk.

Depuis la route qui longe le site, on pouvait voir en fin d'après-midi des cuves encore en feu et un long panache de fumée noire poussé par le vent, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des pompiers avec des lances tentaient toujours d'éteindre l'incendie à 15H30 locales (12H30 GMT).

La ville de Lyssytchansk et celle jumelle de Severodonetsk sont quotidiennement la cible de frappes de Moscou, ont constaté ces derniers jours des journalistes de l'AFP sur place.

Severodononetsk se trouve sur la ligne de front, à environ 50 km à l'est de Kramatorsk, la capitale du Donbass.

Environ 400 civils ont été enterrés à Severodonetsk dans des tombes individuelles, depuis le début de la guerre, avait annoncé mardi le gouverneur.

Dans la ville de Lyssytchansk en revanche, "les morts sont enterrés dans des fosses communes", avait-il ajouté.

Kiev redoute une attaque nucléaire

Alors que la guerre, qui en est à son 52ème jour, ne semble pas faiblir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé vendredi que "le monde entier" devrait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique.

Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu'il ne fallait pas "prendre à la légère" une telle menace.

Selon M. Zelensky, environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens sont morts au cours de la guerre, alors que la Russie déplorerait d'après lui 19 000 à 20 000 victimes. Le président ukrainien a ajouté qu'environ 10 000 soldats ukrainiens ont été blessés et qu'il est "difficile de dire combien d'entre eux survivront".

Dans un message vidéo, M. Zelensky a par ailleurs renouvelé son appel à l'adresse des Occidentaux pour augmenter leur aide militaire.

Lors d'un échange téléphonique avec le chef d'état-major des armées américaines Mark Milley, son homologue ukrainien Valery Zaluzhny a lui aussi insisté sur le besoin impérieux en armes et en munitions.

Mais selon le Washington Post, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de "conséquences imprévisibles" si son aide militaire à l'Ukraine continuait d'augmenter.

Dans une note diplomatique, Moscou met en garde Washington et l'Otan contre l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'"huile sur le feu".

Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prêt à débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine.

Le gouvernement allemand cherche ainsi à répondre aux critiques croissantes des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'Union européenne concernant son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.

Accusations russes

Dans le nord-est de l'Ukraine, dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 blessées dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est) vendredi, selon les autorités locales.

Un responsable du Centre national russe de Défense, Mikhail Mizintsev, a affirmé que les autorités de Kiev préparaient une "nouvelle monstrueuse provocation" afin d'accuser les forces armées russes d'avoir commis des crimes de guerre.

Selon lui, les troupes ukrainiennes se préparent à frapper avec un missile Tochka-U des civils rassemblés à la gare de Lozova, pour fuir les combats de la région de Kharkiv.

Moscou a rejeté à plusieurs reprises sur Kiev la responsabilité de frappes meurtrières contre des civils ukrainiens comme à Kramatorsk ou à Marioupol.

Frappes dans le Donbass

Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, a déclaré vendredi la présidence ukrainienne.

L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a quant à elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, selon la même source.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville, sans faire dans l'immédiat état de victimes.

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a pour sa part appelé sur Telegram les habitants à partir. " Tant qu'il y a une opportunité, évacuez", a-t-il écrit.

La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé dans ce cadre que neuf couloirs humanitaires seraient mis en place samedi, dont depuis Marioupol dont la Russie peine à prendre le contrôle total.

C'est dans cette ville portuaire stratégique du sud-est que pourrait être enregistré à ce stade le plus lourd bilan humain de la guerre. Les autorités ukrainiennes ont parlé de quelque 20 000 morts.

Citée par l'agence UNIAN, Mme Veretchouk a par ailleurs indiqué que la Russie détenait 1 000 civils et 700 militaires ukrainiens prisonniers. L'Ukraine a pour sa part environ 700 soldats russes prisonniers.

Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.