Venue de Chine, la jument-dragonne Long Ma ensorcèle la foule à Toulouse

 Long Ma s'est posée à la Halle de la Machine de Toulouse, paradant ce weekend devant des milliers de personnes (Photo, AFP).
Long Ma s'est posée à la Halle de la Machine de Toulouse, paradant ce weekend devant des milliers de personnes (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 avril 2022

Venue de Chine, la jument-dragonne Long Ma ensorcèle la foule à Toulouse

  • A Toulouse depuis février - après un passage aux ateliers de Nantes pour sa maintenance décennale - Long Ma va rester encore quelques mois dans le sud-ouest de la France
  • A partir du 19 avril, les plus téméraires pourront même s'offrir un voyage, nichés dans un temple posé sur son dos, avant qu'elle décolle à nouveau pour la Chine fin août

TOULOUSE: Déployant ses ailes pour une longue traversée depuis la Chine, Long Ma s'est posée à la Halle de la Machine de Toulouse, paradant ce weekend devant des milliers de personnes, avant que ce titan de 45 tonnes emmène les plus aventureux en voyage.

"Woaaah, mais elle est énorme!", s'exclame une petite fille juchée sur les épaules de son père. La créature ocre, de bois et d'acier, haute de 11 mètres, vient de se réveiller. Autour d'elle quelques enfants s'effarouchent.

Sur la Piste des Géants, où Long Ma est apparue samedi aux côtés du Minotaure et de l'Araignée géante, ses narines fument, ses yeux d'un rouge vif fixent le public.

Soudain, la jument-dragonne se cabre. Son énorme gueule s'ouvre, crachant des flammes menaçantes.

"Elle ne me fait pas peur! Avec ses gestes, on dirait mon chat, j'ai vraiment l'impression qu'elle me regarde, qu'elle est douce", affirme Manon, 11 ans, sans quitter des yeux la jument-dragonne aux longs cils. Sa mère a l'air tout aussi émerveillée.

"Quelque soit notre âge, on a tous le même regard face à ces machines. Elles nous renvoient à une période de notre enfance où on était des lilliputiens dans un monde de géants", estime François Delarozière, directeur artistique de la Compagnie nantaise de la Machine.

«Magie universelle»

La créature mythologique, créée en 2014 à l'occasion du 50e anniversaire des relations sino-françaises et financée par un mécène chinois, a paradé pour la première fois à Pékin, rassemblant des centaines de milliers de personnes.

Observant depuis des années les réactions que suscitent ses marionnettes taille XXXL auprès du public, le créateur de Long Ma est toujours fasciné par la "magie" qui opère, "quelque soit le pays".

"Beaucoup de gens un peu sérieux retrouvent soudain leur regard d'enfant et se laissent surprendre par leur émotion, sans se poser de questions", déclare-t-il à l'AFP.

Sur la Piste des Géants, Long Ma doit déjouer les pièges de l'Araignée géante. Selon une légende chinoise, la jument-dragonne est missionnée par la déesse Nuwa, créatrice de l'humanité, pour refermer un trou dans le ciel provoqué par le dérèglement des forces de la nature.

Scrutant la foule, le monstre monumental se déplace tranquillement, puis tombe nez à nez avec le Minotaure. Ses oreilles frémissent, sa poitrine se gonfle, puis elle cligne des paupières, avec un regard étonnamment tendre.

"Nos machines sont fabriquées comme un corps animal", souligne M. Delarozière, insistant sur la tâche des marionnettistes et les "heures et heures de répétition" pour obtenir le résultat escompté.

"Le fil rouge de notre travail est d'assembler de la matière inerte, et par le mouvement, produire de l'émotion", ajoute l'inventeur.

Sensations et frissons

Joe Smith est la cheffe d'orchestre qui "donne vie" à Long Ma, dirigeant d'une main sûre, avec boîtier et manette, la dizaine de "machinistes" installés à bord de la créature géante.

"Pour apprivoiser cette machine, il faut essayer de pénétrer dans son esprit: le regard est très important, sa façon d'entrer en contact avec le public et avec l'environnement autour d'elle", confie cette Anglaise de 51 ans.

Installé sur le dos de la jument-dragonne, Jacky Torzanioli s'occupe des effets spéciaux, de faire cracher du feu, de la fumée ou de l'eau à la jument-dragonne.

"Cela fait vingt ans que je travaille avec de grosses marionnettes. On ne peut pas dire que je suis blasé, mais à force j'éprouvais beaucoup moins d'émotions. Quand Long Ma est arrivée, j'ai immédiatement retrouvé les sensations du début, ce petit frisson qui glisse jusqu'au bas des reins", confie le quinquagénaire.

Le secret de la jument-dragonne? "Sa manière de bouger, son regard peut-être", dit-il.

A Toulouse depuis février - après un passage aux ateliers de Nantes pour sa maintenance décennale - Long Ma va rester encore quelques mois dans le sud-ouest de la France. 

A partir du 19 avril, les plus téméraires pourront même s'offrir un voyage, nichés dans un temple posé sur son dos, avant qu'elle décolle à nouveau pour la Chine fin août.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.