Présidentielle en France: le compte à rebours est lancé

Marine Le Pen tient une conférence de presse le 2 décembre 2021 et Emmanuel Macron assiste à la conférence à Paris en octobre 10, 2019 (Photo, AFP).
Marine Le Pen tient une conférence de presse le 2 décembre 2021 et Emmanuel Macron assiste à la conférence à Paris en octobre 10, 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 avril 2022

Présidentielle en France: le compte à rebours est lancé

  • Marine Le Pen estime être mieux préparée au débat de l'entre-deux-tours et se dit extrêmement sereine
  • Pour Emmanuel Macron, le débat de mercredi sera un moment de clarification

PARIS: Dans une semaine, la France aura choisi à qui confier les clés de l'Elysée pour cinq ans. D'ici là, le président sortant Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen vont mettre toutes leurs forces dans la bataille, avec un point d'orgue très attendu, le débat qui doit les opposer mercredi.

A peine une pause pour le dimanche de Pâques, et les deux candidats sont à nouveau en piste lundi mais à petites foulées, afin de se ménager en vue du débat télévisé de mercredi qui pourrait marquer un tournant dans la campagne du second tour.

La pression est d'autant plus grande pour la candidate du Rassemblement national qu'en 2017 elle avait sombré face à Emmanuel Macron (La République en marche, LREM). Et nul doute que son adversaire, même s'il est crédité d'un léger avantage selon les sondages d'opinion, ne retiendra pas ses coups.

Il l'emporterait dimanche dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, le président-candidat étant en légère progression mais dans la marge d'erreur et, donc, pas à l'abri d'un faux pas ou d'une forte mobilisation de l'électorat anti-Macron.

Rassurer tout le monde

Cette fois Marine Le Pen estime être mieux préparée au débat et se dit "extrêmement sereine".

Pour la candidate d'extrême droite, qui s'efforce d'asseoir sa crédibilité et de lisser son image, "c'est un moment important parce qu'il y a énormément de Français qui le regardent". 

"Je lis tellement d'incongruités sur mon projet depuis quelques jours, tellement de caricatures, voire de fake news, qu'il est extrêmement important que je puisse avoir un moment avec tous les Français que ça intéresse (...) pour pouvoir rassurer tout le monde", a-t-elle dit samedi.

Durant l'entre-deux-tours, elle a tenu deux grandes conférences de presse sur des sujets régaliens, les institutions et la diplomatie, est beaucoup intervenue dans les médias et a fait un seul meeting, à Avignon (sud) jeudi soir.

Face aux soutiens engrangés par son adversaire, de gauche comme de droite, ou émanant de la société civile, elle maintient la thématique du pouvoir d'achat plutôt que son premier cheval de bataille, l'immigration, et s'efforce de convaincre la frange populaire de l'électorat.

Ses lieutenants se sont encore employés dimanche à déminer un sujet sensible, le port du voile, affirmant que son interdiction dans l'espace public voulue par la candidate n'était plus sa priorité dans la lutte contre l'islamisme.

Ils sont aussi montés au créneau face à de nouvelles accusations visant leur candidate, en dénonçant "une boule puante".

Marine Le Pen et ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen au cours de leurs mandats d'eurodéputés, selon un nouveau rapport remis en mars à la justice française.

Aller au contact

Pour Emmanuel Macron, le débat de mercredi sera "un moment de clarification". "Je crois que j'ai un projet qui gagne à être connu et j'ai le sentiment que du côté de l'extrême droite il y a un projet qui mérite d'être clarifié", a-t-il déclaré dans un entretien diffusé dimanche par la chaîne de télévision TF1.

Sur la forme, "l'enjeu est d'être persuasif et convaincant sans prendre un ton trop professoral", souligne son entourage.

Tirant les leçons de 2017 où elle était arrivée au débat mal préparée et fatiguée, après avoir multiplié les déplacements, Marine Le Pen se limitera pour le début de semaine à une incursion lundi matin en Normandie (nord-ouest), sur le thème "A la rencontre des Français: mission convaincre". Avant de s'accorder une journée et demie de retraite dans l'Ouest pour potasser ses dossiers.

Elle doit tenir son dernier grand meeting jeudi à Arras, ville du Pas-de-Calais (nord) où Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour avec 29,48% des voix, elle-même étant talonnée à la deuxième place (24,03%) par Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise (22,86%).

Emmanuel Macron a tenu samedi à Marseille (sud) un premier meeting d'entre-deux-tours largement consacré à l'écologie et au changement climatique, envoyant des signaux aux électeurs de gauche qu'il espère rallier.

Il sera sur les ondes de France Culture lundi matin puis invité de l'émission "C à vous" le soir sur la chaîne de télévision France 5. 

Il pourrait faire mardi un court déplacement en Ile-de-France et mercredi matin, il présidera le Conseil des ministres. Pour l'après-débat, il devrait effectuer un dernier déplacement en région, conclu par un rassemblement public vendredi.

"Aller au contact, expliquer, partager, parfois les joies, les colères, les craintes", a-t-il résumé dans son entretien à TF1.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.